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Lens foudroie Paris au coeur
Par Marie Ange Kostoff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 06/02/2005 à 23h48
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Et ils sont où les Parisiens ? C'est ce que les spectateurs du Parc pensaient hier soir après la nouvelle défaite de leur club face à Lens (0-2). Les Parisiens s'enfoncent un peu plus, s'attirant qui plus est la colère de leurs supporters…

Lens foudroie Paris au coeur

Les enjeux de la rencontre

Pour la énième fois, le malade PSG a une occasion de se refaire une santé face à des Lensois eux aussi peu en forme. Onzièmes avec 30 points, les hommes de coach Vahid (de retour sur le banc parisien après sa suspension) peuvent en effet espérer revenir sur leurs prédécesseurs en cas de victoire, après les contre-performances de Bordeaux, Rennes ou Saint-Etienne. De quoi motiver les joueurs de la capitale pour empocher leur première victoire en 2005 afin de remonter au classement, à la 8ème place mais également pour tenter de reconquérir le public du Parc avant un PSG-Bordeaux très attendu par certains, dimanche prochain en Coupe de France. «Nous avons eu une discussion constructive. Nous ne voulions pas qu'ils croient que les joueurs n'attachent pas d'importance à la situation actuelle. Nous les avons écoutés car nous souhaitions que tout cela s'arrange au plus vite. Nous avons besoin de leur soutien, car l'absence d'encouragement finit par nous déstabiliser» expliquait Lorik Cana sur le site officiel du club après la rencontre de certains joueurs avec les organisations de supporters. Une occasion également de faire oublier au public parisien le terrible scénario du match aller où le PSG avait vu le RC Lens revenir à hauteur après avoir mené 2 buts à 0.

Si les supporters parisiens boudent leur équipe, le «meilleur public de France» n'est est pas loin. Et pour cause ! 14ème du classement avec 28 points, à seulement deux longueurs du PSG, les Nordistes n'ont empoché les trois points de la victoire qu'à une seule reprise en 2005, le week-end dernier à domicile face à Strasbourg (2-1). Une victoire salvatrice après trois défaites consécutives à Bollaert (deux en championnat, une en Coupe de la Ligue) entraînant un peu plus les Sang et Or vers le bas du classement. Mais une victoire qui aura eu le don de regonfler le moral des Lensois qui espèrent maintenant confirmer ce relatif renouveau au Parc des Princes et remplir au plus vite leur principal objectif, le maintien. «Si l'on peut prendre des points à l'extérieur, on ne va pas s'en priver, et on évitera ainsi d'avoir trop de pression à domicile. Ce sera d'ailleurs important de bien débuter le match, dimanche, afin de faire douter les Parisiens devant leur public» espère ainsi l'entraîneur nordiste, Francis Gillot, qui disposera d'un groupe relativement complet, seul Bakari étant blessé. La nouvelle recrue, Jussiê n'est quant à lui pas qualifié pour ce match.

Les faits marquants de la rencontre

- C'est sous le signe de la lutte anti-racisme que le coup d'envoi est donné par Bernard Lama, les deux équipes revêtant des maillots différents de leurs couleurs habituelles. Les Parisiens évoluent en blanc, les Sang et or en noir.

- Après plus de 25 minutes de jeu, la première véritable occasion de la partie se dessine enfin et elle est parisienne ! Sur le côté droit, à 25 mètres des buts nordistes, Mendy récupère et tente sa chance. Son missile du gauche est légèrement détourné par Gillet et oblige Itandje à sortir une belle parade, la première du match (26').

- Cousin s'échappe côté gauche, prenant la défense parisienne de revers puis centre fort devant le but pour Leroy. Heureusement pour les Parisiens, le centre est intercepté par Helder qui dégage en corner (31').

- But refusé pour le PSG ! Suite à une mésentente au sein de la défense lensoise, Pauleta parvient à pousser le cuir au fond des filets d'une tête lobée. Mais l'arbitre refuse à juste titre le but du Portugais qui avait écarté Hilton du bras (37').

- Coup de froid au Parc ! Alors que les Parisiens se montraient de plus en plus présents, les Lensois ouvrent la marque ! Leroy côté droit dépose un coup-franc sur la tête d'Alou Diarra, seul au second poteau. L'International français dépose le ballon hors de portée d'un Lionel Létizi impuissant (1-0, 41').

- Le Parc des Princes gronde et manifeste sa colère en sortant les mouchoirs blancs, tradition plus connue de l'autre côté des Pyrénées, par laquelle les supporters montrent leur mécontentement envers l'entraîneur et la direction. La mi-temps est sifflée, le PSG sort une nouvelle fois sous les sifflets du Parc, mené 1-0.

- Quelle occasion pour le PSG ! Reinaldo sert Pauleta en profondeur. Parti à la limite du hors-jeu, le Portugais frappe sans contrôle mais Itandje est une nouvelle fois sur la trajectoire et repousse acrobatiquement le ballon du bout des gants. Semak récupère et tente à son tour sa chance mais sa volée n'attrape pas le cadre (49').

- Le 2ème but lensois ! Incroyable passivité de la défense parisienne qui laisse John Utaka s'enfoncer dans la surface sans parvenir à récupérer le cuir. Le ballon revient dans les pieds de Jérôme Leroy qui, de près, l'envoie en pleine lucarne droite (2-0, 50').

- «Vahid démission !» . Cris et sifflets s'élèvent des tribunes en même temps que les «olé» accompagnant chaque passe lensoise.

- Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Pedro Pauleta est une nouvelle fois servi dans la surface. Il enchaîne contrôle de la poitrine puis frappe du droit mais trouve là encore un Charles Itandje irréprochable qui détourne le ballon en corner (80').

La prestation des Parisiens

Complètement sevrés de ballon durant les premières minutes du match, les Parisiens ont eu beaucoup de mal à relever la tête. Il a fallu attendre plus de vingt minutes pour voir les joueurs de coach Vahid enfin sortir la tête de l'eau puis prendre peu à peu le dessus dans un match pourtant loin d'être de très haut-niveau. Et comme souvent, le club de la capitale a su se créer quelques situations dangereuses en accélérant le jeu. Mais comme souvent, le PSG n'a pas su concrétiser ses occasions, se faisant cueillir par des Lensois réalistes au plus mauvais moment. Toujours la même litanie. Approximations dans les passes, dans le dernier geste, difficultés à créer du jeu et à remonter rapidement la balle, les Parisiens confondent encore trop souvent vitesse et précipitation et ça se voit. Certes les Parisiens sont capables de bonnes périodes de jeu. Mais dix minutes sur un match entier ne suffisent pas pour gagner une rencontre… Certes la chance les fuit et ces petits riens qui font tourner un match sont rarement en la faveur des vice-champions de France. Certes les joueurs de la capitale ont montré de la volonté, de l'envie de bien faire mais les lacunes restent encore trop nombreuses pour espérer faire mieux, notamment face à un Charles Itandje des grands jours.

Comment accabler Lionel Létizi ? Comme souvent, il n'a pas eu beaucoup de travail et doit aller chercher ses ballons au fond des filets sans avoir eu besoin de sortir de bons arrêts. Mais que faire quand la défense qu'on a devant soi ressemble parfois à une passoire ? Sans réussir une partie totalement catastrophique, les défenseurs parisiens ont pourtant une nouvelle fois fait preuve d'absences répétées qui ont beaucoup coûté à l'équipe. Fautes de marquage comme sur le premier but, passivité effarante sur le second but lensois, manque d'envie offensive obligeant l'équipe à partir de trop loin, c'est dans ce genre de rencontre qu'on regrette avec encore plus de véhémence la charnière défensive de la saison dernière ! A laisser partir Heinze, Déhu et Sorin, on voit le résultat ! Quant au milieu de terrain, on ne peut véritablement dire qu'il est à créditer d'une performance plus glorieuse. Inexistant en début de rencontre, il ne s'est guère mieux manifesté par la suite. Les choses sont claires, le PSG manque d'un créateur de jeu, d'un lien entre la défense et l'attaque, capable de distiller les balles et d'être un véritable relais dans l'équipe. Et ce joueur, le club de la capitale ne l'a pas. Cana, malgré toute sa volonté ne peut assumer ce rôle. Pas plus que Helder, moins en vue que lors de ses dernières sorties. Quant à Sergueï Semak, il n'a pas la carrure d'un Moïse qui viendrait sauver le PSG des eaux… Comment dans, ses conditions, espérer que les attaquants parisiens pourraient se montrer dangereux ? Le jeu n'étant pas posé mais se basant davantage sur des appels en profondeur, difficile pour un Pedro Pauleta de se retrouver en bonne position. Et si Reinaldo s'est fendu de quelques bons mouvements, laissant entrevoir une très légère lumière, notamment grâce à sa prise de balle assez basse, ces initiatives ont été trop isolées pour être couronnées de succès.

La prestation des Lensois

Après vingt bonnes minutes où les Sang et Or ont presque totalement maîtrisé leur sujet, gagnant tous leurs duels, récupérant très haut et se procurant naturellement les situations les plus dangereuses, les Lensois se sont peu à peu éteints. Mais alors qu'on les pensait plus proches de céder que d'ouvrir le score, ils ont crucifié leurs hôtes en marquant un but capital quelques minutes avant le repos. Une réalisation qui venait finalement couronner leur bonne entame de match mais également une bonne fin de mi-temps où ils avaient su faire preuve d'envie, faisant reculer peu à peu les Parisiens avec leur pressing très haut. Laissant passer le mini-orage adverse en début de seconde période, les Nordistes ont marqué, là encore au bon moment, enterrant presque définitivement les espoirs parisiens. Sérieux, solides, les hommes de Francis Gillot ont ensuite tranquillement mené leur barque, sans avoir à s'affoler, se fendant même à quelques reprises de quelques contres rapides.

Assurément l'homme du match, Charles Itandje a réussi une grande partie, multipliant les arrêts et parades décisifs. Il a, à lui tout seul, écoeuré les Parisiens, repoussant toutes leurs tentatives. La défense nordiste a quant à elle réussi une partie correcte. Sans être particulièrement dépassée par les attaques adverses, elle est restée maître de la surface de réparation, notamment grâce à Gillet et surtout Vitorino Hilton, un pied ou une tête venant toujours repousser les tentatives parisiennes. Le milieu de terrain lensois a réalisé un très bon début de match, étouffant presque totalement ses homologues. Jérôme Leroy a notamment réalisé une bonne partie, couronnée par son but. Volontaire, motivé face à une équipe qu'il connaît bien, il a mis les siens dans le bon sens. On peut toutefois regretter la nervosité d'Alou Diarra et de Keita tout comme le relatif effacement de Cousin puis Barul, au contraire de John Utaka qui a réussi une rentrée correcte après sa blessure.

«Désabusé» , «dépité» , des mots qui reviennent souvent aux lèvres des supporters parisiens après ce nouveau revers. La crise est désormais profonde pour un club qui espérait regarder vers l'avant après ce match mais doit désormais se résoudre à se tourner vers l'arrière… 12ème du classement, avec seulement sept points d'avance sur le premier relégable, ça chauffe dans la capitale.


La fiche technique

PSG 0 – 2 Lens (0-1)
Au Parc des princes
Arbitre : M. Auriac

Buts : Alou Diarra (41’), Leroy (50’)
Avertissements : Pierre-Fanfan (41’) - Keita (33’), Diarra (36’)

Les équipes :

PSG : Létizi – Mendy, Pierre-Fanfan, Yepes, Armand – Pancrate, Cana (Teixeira, 85’), Helder (Coridon, 67’), Semak– Reinaldo, Pauleta

Lens : Itandje – Assou-Ekotto, Gillet, Hilton, Cubilier (Coulibaly, 79’)– Thomert, Keita, Diarra, Leroy (Malouda, 84’)– Cousin (Barul, 77’), Utaka



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