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Paris, de pire en pire
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 27/01/2005 à 00h37
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Six points ! Le capital total de la formation parisienne acquis contre les "Promus" cette saison, suffit amplement à souligner l'amplitude du drame qui agite le PSG. Contre Istres, le public du Parc des Princes médusé, a pu y croire l'espace d'une heure. Mais ils ont été incapables de gagner (2-2).

Paris, de pire en pire

Les enjeux de la rencontre

Le PSG s'apprête à disputer une rencontre à quitte ou double. Devant, Lyon, Monaco, Lille, Auxerre et Marseille se livrent à un haletant sprint final pour le titre et l'accession à la Coupe d'Europe. Si le PSG pouvait encore y croire en ce début du mois de janvier, il apparaît quasi utopique d'espérer retrouver cette formation dans le haut du tableau, alors que Toulouse ou Saint-Étienne poursuivent avec hargne une saison formidable. Paris retrouve un promu pour la dernière fois en Championnat. Le bilan provisoire se veut bien maigre, avec cinq résultats nul pour autant de rencontres. Paris ne dispute pas celle-ci à huit-clos. Les supporters de Boulogne et d'Auteuil décident de poursuivre la grève des encouragements, dans un froid déjà glacial. Il reste que les choix de Vahid Halilhodzic apparaissent toujours étranges. Privés de titulaires en milieu de terrain, il doit procéder à des arrangements dans son groupe. Au lieu de donner sa chance à Benachour, éternel champion d'Afrique absent, Boskovic doit jouer le rôle d'animateur. Quant à Ljuboja, aligné avec Pauleta, cela semble le moment où jamais pour lui de prouver son potentiel de titulaire. Quant à Reinaldo, il s'en sort bien puisqu'il est aligné au départ. La différence réside dans l'état d'esprit. Istres ne s'avoue pas vaincu. Pour le PSG, tout dépendra de la capacité à ne pas se montrer en proie au doute.

Les temps forts

- M. Fraise arbitrera cette rencontre qui se disputera encore dans une atmosphère relativement glaciale. Contre Toulouse, ne pas voir de fumigènes et "entendre" d'interminables moments de silence avaient de quoi surprendre. Même si la télévision nous a démontré tout le contraire, par une sélection avisée de "Graille démission" .On finit par s'habituer.

- Le PSG prend la rencontre à sa main. Les tentatives d'attaques se multiplient, notamment lors d'une accélération de Coridon qui transmet en profondeur à Reinaldo. Riou intervient (16').

- Les Parisiens sont récompensés de leurs efforts. Suite à un corner, Helder récupère un ballon dégagé dans l'axe. Sa reprise de demi-volée surprend Riou (1-0, Helder, 29').

- Dans la foulée, Riou se retrouve une nouvelle fois inquiété par une bonne frappe de Boskovic (30'). Le PSG laisse vivre le ballon.

- Boskovic repart à l'assaut un peu plus tard. Cette fois il opte pour le lob qui ne trompe pas la vigilance de Riou.

- A la reprise, le PSG repart avec les mêmes intentions de se porter vers l'avant. Coridon tente sa chance de loin. Riou ne peut intervenir, mais le ballon flirte avec la transversale (49'). Dans la minute suivante, Riou est encore mis à contribution et capte la frappe de Pauleta.

- Nouvelle parade de Riou qui réalise un très grand match. Il empêche Ljuboja de concrétiser un superbe mouvement (51').

- La domination parisienne se concrétise. Armand s'infiltre sur la gauche. Il adresse un centre au second poteau qui trouve Pauleta. La reprise de volée du portugais termine au fond des filets. Le break est fait (2-0, Pauleta, 52').

- La joie se veut de courte durée, puisque Pichot contre involontairement le ballon de la main sur une accélération istréenne. L'arbitre désigne le point de penalty. Bakayoko prend le meilleur sur Letizi (2-1, Bakayoko, 60').

- Le PSG se met à douter très sérieusement, toujours privé des encouragements des supporters. Du moins d'une partie, puisque bon nombre d'entre eux semblent surtout atterrés par la qualité du jeu, indigne du spectacle attendu.

- A moins de dix minutes du coup de sifflet final, les Parisiens vivent un cauchemar. Courageux, les Istréens égalisent par l'intermédiaire de Pelé, dont la tête au second poteau, suite au centre de Delaye, vient faire mouche (2-2, Pelé, 81').

- Malgré les ultimes tentatives parisiennes, le PSG concède son sixième résultat nul de la saison contre un promu. De quoi encore plus décevoir les supporters qui se sont déplacés dans le froid. Ils réclament désormais la démission du coach bosniaque.

La prestation du PSG

Il faudrait bien plus qu'un paragraphe pour analyser la situation dramatique dans laquelle ne cesse de s'engouffrer le club de la Capitale, tout en tachant de rester objectif. En tous les cas, si Vahid Halilhodzic ne peut donner ses consignes directement sur le terrain, il convient de s'interroger sur la composition de son équipe. Pourquoi cherche t-il à s'obstiner avec des choix qui déplaisent à tous, y compris aux supporters ? Ceux-ci ne rêvent d'ailleurs pas sur le futur rôle de Semak qui a juste le don d'exister pour avoir su marquer trois buts au Parc, contre une équipe fantomatique. Le PSG n'a plus le coeur à l'ouvrage. Du moins a t-il chercher à prouver le contraire durant une heure, avant de se remettre à douter et d'encaisser deux buts contre une formation courageuse, mais tellement modeste. La victoire aurait du être au rendez-vous !

Retour sur les prestations individuelles du soir, avec un gardien qui a du chercher deux fois le ballon au fond de ses filets, sans avoir vraiment été inquiété. Pour une fois, Armand a réussi à retrouver ce qui faisait de lui un atout au FC Nantes, avec ses qualités de percussion vers l'avant. Il permet au PSG de doubler la marque. Son ex compagnon de gloire avec les Canaris, Mario Yepes, retrouve lui aussi un niveau bien plus qu'honorable, avec une prestation tout à fait à la hauteur de son talent. Un exemple que devrait suivre Pierre-Fanfan, dont le niveau correct s'avère insuffisant sur la totalité de la rencontre. Il reste en-dessous de ses possibilités. Pichot a lui été plutôt malheureux. Il provoque le penalty qui relance les Istréens. De quoi le laisser dans le doute, tout comme Boskovic, trop inefficace, dont on se demande quand il sera mis en concurrence avec Benachour qui mérite sa chance au lieu de se morfondre dan l'ombre, comme lors de ses interminables séances d'échauffements qui ne lui servent pas. Reinaldo s'est montré volontaire. Malgré la présence de Ljuboja et de Pauleta, il n'a pas été évincé de la feuille de match, de quoi le satisfaire. On a trop peu vu Ljuboja qui avait enfin sa chance. Parfois trop individuel, il ne tient plus son niveau de l'an passé. Le Portugais retrouve le chemin des filets, avec un dixième but salvateur. Enfin, coup de chapeau à Helder, auteur d'un superbe but et d'une très satisfaisante première période, avant de lever un peu le pied. Vu la qualité de l'adversaire qui reste le plus faible du Championnat, il apparaît normal de relativiser tout cela. A ce rythme, le PSG ne peut guère viser très haut, à moins de se surpasser à l'avenir contre les autres ténors.

La prestation de Istres

Gravelaine a encore bien du souci à se faire pour son groupe. Indéniablement, Istres possède un niveau trop faible dans son ensemble pour la Ligue 1. Mais la force de cette formation repose sur ses capacités à rebondir, créer du jeu, s'emparer de la moindre faille de son adversaire, profiter des doutes d'une équipe instable qui cherche à se rassurer en permanence. Istres n'aurait pas du revenir au score, à la vue d'une première heure de jeu où le nombre d'incursions dans le camp parisien a été très faible. Mais comme conte Lens, Istres n'abdique jamais et se bat avec ses propres armes. Rien que cela mérite un coup de chapeau. Riou s'en veut un parfait symbôle, très habile sur sa ligne.

Le PSG ne joue pas le maintien ! Le PSG doit poursuivre la reconquête de son jeu et de son public. Les supporters sont fatigués de payer si chères des places, pour assister à un spectacle affligeant et décevant. Difficile de blâmer qui que ce soit, même si certaines attitudes ne sont pas honorables. Il est vrai qu'à Nantes par exemple, l'accès à la Beaujoire vaut bien moins que celui au Parc. Payer peu, mais voyez bien contre voyez moyen, mais payez le prix de notre statut. Il conviendra de faire la part des choses. Ceci étant, voilà une idée pour les supporters parisiens qui se les gèlent pour pas grand chose. Une fois malade, envoyez donc votre facture à Francis Graille. Au moins là, ce sera efficace et convaincant. Avant on s'enflammait au Parc. Désormais on se les pèle. Paris traine en milieu de tableau. Il est temps de jouer plus efficacement. On change de refrain. «Vahid démission !»


PSG 2-2 Istres (1-0)
Parc des Princes / Spectateurs : 30 000 environ
Arbitre : M. Fraise
Buts : Helder (29'), Pauleta (52') / Bakayoko (61'), Pele (81')
Avertissements: Ljuboja (54') / N'Diaye (40'), Delaye (78')
Les équipes :
PSG : Letizi, Yepes, Armand, Helder, Pichot, Pierre-Fanfan, Boskovic (Teixeira, 71'), Coridon (Pancrate, 83'), Reinaldo, Ljuboja, Pauleta.
Istres : Riou, Thiam, Hamed, Kacemi (Courtois, 46'), Pele, Saveljic, Ilic (Montano, 74'), Chaussidiere (Delaye, 46'), N'Diaye, Faye, Bakayoko.



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