Au terme d'un match d'une grande intensité, Monaco a réussi à obtenir le nul au stade Vélodrome, face à des Marseillais pourtant convaincants et entreprenants dans le jeu (1-1). Les Olympiens concèdent ainsi leur troisième match nul d'affilée. Les deux équipes se sont neutralisées, et peuvent à présent craindre de voir s'échapper les trois premiers, qui reçoivent tous sur leur terrain, samedi.

Les enjeux de la rencontre

Marseille cherche son match référence, et ce premier grand choc de la saison au Vélodrome est une belle occasion pour les Phocéens de frapper un grand coup. Car si les résultats sont loin d'être catastrophiques, puisque les joueurs de José Anigo sont cinquièmes avant ce match, le jeu pratiqué depuis le début de saison laisse à désirer. Solides derrière, les coéquipiers de Fiorèse pêchent encore dans l'animation offensive, avec un but par match de moyenne depuis le début de saison. «Il y a un problème de confiance individuelle, mais aussi un problème collectif au niveau des enchaînements. Aujourd'hui, les joueurs prennent du plaisir à ne pas perdre. Maintenant, il faut songer à en prendre en gagnant» , a indiqué José Anigo, l'entraîneur marseillais. Il faudra donc bien jouer et trouver la faille devant un public toujours surmotivé quand l'équipe de la principauté est en visite sur la Canebière. Ce match est également crucial pour les Marseillais sur le plan comptable, puisque qu'une victoire sur les Monégasques permettrait aux Phocéens d'accéder provisoirement à la troisième place du classement, et de passer notamment devant ses adversaires du jour, qui les devancent d'un petit point. Pour cette rencontre, Anigo a choisi de laisser Luyindula, peu en réussite depuis le début de saison, sur le banc. Koke et Bamogo formeront ainsi la doublette offensive des ciel et blanc. La défense sera privée de Meïté, remplacé par Beye dans l'axe. A noter que Pedretti, revenu de blessure, débutera la rencontre sur le banc.

Les Monégasques ont également besoin de gagner de la confiance après une baisse de régime en championnat. Les joueurs de Deschamps restent sur quatre matches sans victoires, malgré une qualité de jeu offensif assez remarquable. L'équipe de la principauté manque quelque peu d'équilibre entre les lignes depuis le passage à quatre joueurs d'attaque, mais Deschamps garde confiance en cette option tactique, qui demande encore quelques réglages. «On n'a pas encore trouvé l'équilibre» , confirmait Flavio Roma, le portier monégasque. Le match au Vélodrome est une nouvelle opportunité pour les joueurs de l'ASM de mettre la pression sur les trois premiers, Lyon, Lille et Auxerre. De plus, une victoire en terre marseillaise renverrait les Marseillais à quatre points des Monégasques, qui joueront donc pour gagner, avec leur quatuor offensif détonnant (Kallon, Chevanton, Adebayor et Saviola). Pour le reste, l'équipe composée par Deschamps est sans surprises, avec le seul Diego Perez aux abonnés absents parmi les habitués du banc de touche. A noter le retour de Shabani Nonda, qui fait sa première apparition de la saison sur la feuille de match monégasque.

Les faits du match

- Quelle occasion monégasque ! Bernardi lance Adebayor, pas hors jeu, qui file seul au but. Le Togolais évite le retour de Beye d'un passement de jambes, mais envoie son tir au dessus du but de Barthez (4'). L'attaquant monégasque a trop tergiversé, et manque là une occasion en or !

- But pour l'OM ! Dans un stade survolté, Marseille ouvre le score sur une superbe tête de Koke. Centre parfait de Ferreira, coupé au premier poteau par l'attaquant espagnol, qui devance Maicon et d'un puissant coup de boule trompe Flavio Roma au ras de son poteau gauche (1-0, 20').

- Monaco égalise ! Sur un corner de Chevanton, Squillaci reprend de la tête. Placé devant la ligne de but, Kallon prolonge faiblement de volée. Surpris, Barthez est battu et le ballon va mourir au fond des filets olympiens (1-1, 31'). L'ASM se relance !

- Monaco manque de peu le deuxième but. Kallon se trouve en bonne position face à Barthez. L'ancien Intériste tarde à frapper, et bute sur le gardien olympien. Saviola reprend, mais le ballon est sauvé devant le but par un défenseur olympien. Monaco est dominé dans le jeu, mais se crée les plus chaudes occasions (45').

- Marseille attaque très fort la seconde période. Koke, au terme d'une superbe série de dribbles, met Roma à contribution d'une belle frappe des 20m. Puis Bamogo catapulte un coup de tête juste à côté du poteau du gardien italien (46').

- Marseille intensifié sa pression, et se crée une nouvelle occasion. Bonne récupération des Phocéens au milieu de terrain. Costa met Bamogo sur orbite d'une belle passe en profondeur. L'ancien Montpelliérain excentré sur la droite, décoche un joli tir croisé du droit qui frôle le montant (51').

- Quelle poussée marseillaise ! Koke décale parfaitement Lizarazu sur la gauche. Le défenseur olympien centre à ras de terre, mais Roma se détend devant Fiorèse et Bamogo, et repousse d'une main ferme (53'). Monaco est au bord de la rupture !

- Monaco gâche, via Kallon, un beau «deux contre un» . L'ancien joueur de l'Inter bénéficie d'un beau travail de Saviola et se trouve face à Déhu, avec l'Argentin seul sur sa gauche, en position idéale. Mais Kallon choisit de frapper, et Barthez s'interpose sans difficultés. Un excès d'individualisme déjà vu dans le match de la part du milieu offensif (63').

- Costa rate la balle de match. Sur un coup franc de Ferreira, le milieu de terrain brésilien hérite du ballon après un cafouillage. Mais sa tentative de près file juste à droite du but d'un Roma figé sur place (86').

- Saviola rate à son tour le KO définitif. Sur un dernier coup franc de Maicon, l'Argentin devance Déhu dans la surface marseillase, pivote et reprend de volée. Le ballon passe de peu au dessus, et l'arbitre siffle la fin de la rencontre sur cette dernière occasion (90+3').

La prestation de Marseille

Les Marseillais ont été mal récompensés ce soir de leurs efforts, au terme d'un match qu'ils ont le plus souvent dominé dans la possession de balle, l'envie et les duels. Le public marseillais a pu voir des Phocéens conquérants, inspirés devant, mais manquant de réussite offensivement. La première période démarre sous les meilleurs auspices, si l'on excepte une occasion énorme vendangée par Emmanuel Adebayor. Très mordants et mobiles, les Phocéens ouvrent logiquement le score, puis semblent prêts à gérer leur avantage. Mais les Monégasques, bien mal engagés, reviennent sur coup de pied arrêté, alors que les Phocéens semblaient parfaitement maîtriser leur sujet. La seconde période les voit repartir de plus belle, mais Bamogo et consorts ne parviennent pas à transformer en but la ribambelle d'occasions qu'ils se créent lors des dix premières minutes du second acte. Puis, après une légère baisse de régime, les Marseillais terminent le match très fort, avec une pression constante sur des Monégasques afaiblis par l'expulsion d'Evra. Un match plein, donc, même si l'on notera de nombreuses occasions franches pour Monaco alors que les coéquipiers de Lizarazu ont dominé les joueurs de Deschamps dans le jeu.

On notera, chez les joueurs marseillais, le match correct de Barthez, qui n'a cependant pas été aussi décisif qu'à l'accoutumée, en étant un peu juste sur le but monégasque. Sa défense a souffert par intermittence, mais Déhu et Beye ont dans l'ensemble bien rempli leur rôle dans l'axe, alors que Lizarazu et Ferreira ont été très incisifs sur leurs côtés respectifs. Le second a de plus effectué un centre millimétré pour la tête de Koke. Les milieux Costa et N'Diaye ont été très actifs dans la récupération, et ont orienté le jeu à bon escient, alors que Fiorèse et Battlès ont été moins présents dans leur rôle de créateur. Bamogo a été très mobile en attaque, s'est crée plusieurs belles occasions, mais a manqué de précision dans le dernier geste. Il a de plus été trop souvent pris au piège du hors jeu. Enfin, mention spéciale à Koke, qui a réalisé une très bonne partie. S'il a parfois fait preuve de trop d'individualisme, l'Espagnol a été un poison constant pour la défense, qu'il a sans cesse provoquée par ses dribbles virevoltants. Et surtout, il a inscrit son deuxième but de la saison, d'une tête puissante et précise, donc imparable.

La prestation de Monaco

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Monégasques ont beaucoup souffert sur la pelouse du Vélodrome. Dominés dans l'envie, moins accrocheurs dans les duels que les Marseillais, les Rouge et Blanc ont laissé l'emprise du jeu à leurs hôtes. Ils ont toutefois su paradoxalement se créer un nombre élevé d'occasions, tout au long de la rencontre, mais ont souvent fait le mauvais choix face à Barthez. Les joueurs de Deschamps doivent donc leur salut à ce corner insolite, où Kallon effleure du pied la tête de Squillaci, ce qui a quelque peu désemparé Barthez. Les deux mi-temps monégasques sont assez similaires, avec un bloc monégasque positionné très bas, subissant continuellement devant la poussée marseillaise. Mais les coéquipiers de Saviola se sont montrés dangereux quasiment à chaque fois qu'ils ont mis le nez hors de leur camp. Il faudra toutefois se montrer plus présent dans la récupération, car les Grecs d'Olympiakos, que l'ASM rencontrera mercredi, pourraient en profiter avec plus de réalisme que les Marseillais.

Dans les buts monégasques, Flavio Roma a été une nouvelle fois impeccable. Impuissant sur la tête parfaite de Koke, l'Italien a par ailleurs sorti les arrêts et les interventions qu'il fallait. La défense de l'ASM a bien tenu le choc devant les vagues offensives des locaux. Squillaci et Givet ont été très solides, tout comme Evra à gauche. Le latéral a néanmoins fait trop de fautes, et a été logiquement expulsé en fin de match. Quant à Maicon, il a bien gardé son côté droit, mais fut parfois un peu seul face à Battles et Lizarazu. Il a de plus été devancé par Koke sur le but marseillais. Au milieu de terrain, Zikos et Bernardi ont fait ce qu'ils ont pu, mais ne peuvent pas compenser à eux seuls le manque de repli défensif des attaquants. L'entrée de Plasil a fait beaucoup de bien à ce niveau là. Le bilan de ces derniers est mitigé. Kallon a certes égalisé, mais s'est surtout distingué par de nombreux mauvais choix et par un individualisme peu adapté à son poste de milieu offensif. Adebayor a manqué une énorme occasion en début de match, puis a été précieux dans son rôle de remiseur. Chevanton n'a pas suffisamment pesé sur la défense olympienne, et a été contrôlé sans beaucoup de difficultés. Enfin, Saviola n'a pas eu beaucoup de ballons à se mettre sous la dent, mais a bonifié chacun d'entre eux. L'Argentin semble de mieux en mieux dans l'équipe de la Principauté.

Marseille peut donc avoir des regrets, mais peut avoir de l'espoir après la qualité de jeu démontrée ce soir. Son adversaire a montré un profil un peu plus inquiétant, et devra montrer plus d'envie mercredi, en Grèce, face à l'Olympiakos.

La fiche technique :

Marseille 1-1 Monaco
Au Stade Vélodrome, 58 000 spectateurs environ
Arbitre : M. Layec
Buts : Koké (20’) / Kallon (31’)
Avertissements : Déhu (26’) / Evra (28’), Chevanton (40’)
Exclusion : Evra (90+2’) pour Monaco

Les équipes :
Marseille : Barthez (cap) - Ferreira, Beye, Déhu, Lizarazu - Fiorèse (Luyindula 72’), Sy. Ndiaye, Eduardo Costa, Batlles (Nasri 65’) - Koke (Pedretti 79’), Bamogo
Monaco : Roma - Maicon, Squillaci, Givet (cap), Evra - Zikos, Kallon (J. Rodriguez 87’), Bernardi - Adebayor (Nonda 80’), Saviola, Chevanton (Plasil 57’)