Après une bonne semaine de repos, les clubs de L1 reviennent frais et dispos, prêts à en découdre. Un duel au sommet pour Monaco et Marseille, un choc des extrêmes entre Lyon et Strasbourg, le défi de Paris à Auxerre, quel programme !

Marseille – Monaco

Certains diront que la cinquième place de l'Olympique de Marseille avec 18 points, à seulement cinq longueurs du leader rhodanien peut apparaître flatteuse tant les Phocéens, si solidaires défensivement, peinent à trouver une efficacité offensive digne de leurs ambitions, leur moyenne d'un but par match depuis le début de la saison ne plaidant pas en leur faveur. L'ombre de Didier Drogba plane encore au Stade Vélodrome ce que confirme d'ailleurs l'entraîneur marseillais, José Anigo. «Je reconnais aussi que succéder à Drogba, c'est difficile» assurait-il en rappelant toutefois sa confiance envers ses attaquants. «Il y a aussi un problème de confiance individuelle. Mais je ne suis pas inquiet. Je suis simplement plus ambitieux» . Une ambition qu'il faudra montrer au Stade Vélodrome dès vendredi soir si les joueurs de José Anigo veulent grimper un peu plus au classement. «Nous devons appréhender le match de vendredi comme une rencontre de coupe de France où nous serions la petite équipe qui affronte le grand Monaco de la Ligue des Champions. A nous de nous tester face à ça, et de mettre beaucoup d'agressivité pour gagner cette partie» affirme ainsi Benoît Pedretti qui fera son grand retour en L1. Une agressivité nécessaire pour parvenir à poursuivre une série de quatre matches sans défaites (deux victoires puis deux matches nuls) face à un AS Monaco qu'il pourrait dépasser au classement en cas de victoire. Pour cela, José Anigo pourra compter sur son milieu de terrain, Benoît Pedretti, de retour de blessure. Mais estimant qu'il n'est pas prêt à disputer un match en entier, il pourrait faire rentrer l'ancien Sochalien en cours de match.

Toujours sur un rythme infernal, l'AS Monaco multiplie les rencontres. Cinq jours avant la rencontre de Ligue des Champions face à l'Olympiacos, les Monégasques se préparent à un périlleux déplacement à Marseille. Quatrièmes de L1 avec 19 points, la marge de manoeuvre par rapport à leurs hôtes est faible, le club du Rocher n'ayant qu'une longueur d'avance sur les Marseillais. Certes plus efficaces que les Marseillais devant le but (14 buts), les Monégasques ont quelque peu perdu de leur superbe de la saison passée et cherchent à redorer un blason terni par une série de matches peu glorieux. Contrairement à Marseille invaincu depuis quatre matches, les hommes de Didier Deschamps n'ont quant à eux pas connu les joies de la victoire la 7ème journée et leur victoire face à Nantes (2-1). Depuis, trois matches nuls mais surtout une défaite incroyable face à Nice (3-4), alors qu'ils menaient 3-0, ont ébranlé le club du Rocher. Les choses sont donc claires. S'il ne veut pas laisser filer les Lyonnais et voir Marseille lui griller la politesse, l'ASM doit l'emporter au Vélodrome. «On est en quelque sorte dans l'obligation de prendre trois points. Mais ce sera un match compliqué, il faut du sérieux» assène Emmanuel Adebayor, suivi de près par Julien Rodriguez, prudent. «Le déplacement à Marseille, c'est toujours le match le plus difficile de notre saison. On n'y va jamais la fleur au fusil» . Didier Deschamps devra composer sans Diego Perez, suspendu mais pourrait, en revanche, compter sur le retour en attaque de Shabani Nonda. Une option de plus pour l'entraîneur monégasque qui devrait, une fois de plus, aligner une équipe tournée vers l'offensive.

Les équipes probables :

Marseille : Barthez - Ferreira Beye, Déhu, Lizarazu - Fiorèse, Costa, S. Ndiaye, Batlles (ou Nasri) - Luyindula, Bamogo

Monaco : Roma - Maicon, Squillaci, Rodriguez, Givet - Bernardi, Zikos (ou Farnerud), Evra - Kallon (ou Chevanton) - Saviola, Adebayor

Lyon – Strasbourg

Invaincu depuis le 15 mai 2004, triple champion de France en titre, premier du championnat de France et de son groupe en Ligue des Champions, mais où s'arrêtera l'Olympique Lyonnais ? Rarement depuis les épopées stéphanoises ou marseillaises, on aura vu un club autant survoler le championnat français. Premier du championnat avec 23 points, deuxième meilleure attaque (15 buts), meilleure défense (seulement 5 buts), rien ne semble pouvoir stopper la marche en avant de l'ogre lyonnais si ce n'est justement ce statut de club à battre. Du plus petit au plus gros, chaque club en France espère avoir la peau du champion. «Les équipes qui nous affrontent y pensent et veulent être l'équipe qui nous fera tomber» , assure Claudio Caçapa, relayé aussitôt par Juninho. «Toutes les équipes sont surmotivées face à nous» . Ambitieux, motivés, les hommes de Paul Le Guen espèrent se rattraper dès samedi des deux points perdus à Istres (0-0) en s'imposant face à des Strasbourgeois encore en plein doute. Ils devront toutefois se montrer plus performants à domicile qu'à l'habitude, car s'ils n'ont pas perdu à Gerland depuis le début de la saison, ils n'ont engrangé «que» 9 points sur 15 possibles quand ils en grappillaient 14 à l'extérieur. Paul Le Guen disposera d'un effectif quasi complet pour accueillir les Strasbourgeois. Seuls Jérémy Berhod, toujours convalescent et Ben Arfa (ménagé suite à une angine) ne devraient pas être du match à Gerland.

Après onze journées, les Strasbourgeois ont enfin goûté aux joies de la victoire. Un succès face à Nice (3-1) qui a fait du bien à tout un groupe, avant-dernier du championnat avec 8 points, en proie au doute depuis le début de la saison. Mais à peine le temps de savourer que les hommes de Jacky Duguépéroux doivent à nouveau se mobiliser pour affronter le leader du championnat, une équipe lyonnaise que beaucoup considèrent comme la «meilleure équipe de France» . «C'est le club idéal en France. Il y a tout aujourd'hui dans ce club. Au niveau de l'effectif, physiquement, tactiquement et techniquement ils sont complets partout. C'est un club stable qui est certainement le meilleur de France depuis cinq ans» confiait ainsi le capitaine strasbourgeois, Cédric Kanté, sur le site officiel du Racing. Et si les joueurs savent que le match sera très difficile, ils ne perdent pas espoir et comptent sur la confiance en partie retrouvée après la victoire face à Nice. D'autant que, dos au mur, les Alsaciens n'ont plus rien à perdre et se doivent de jouer tous leurs matches à fond. Mais il leur faudra avant tout resserrer les rangs défensifs (le Racing a en effet encaissé pas moins de 19 buts en 11 matches !) s'ils veulent gagner leur premier match à l'extérieur. Moins vernis que leurs adversaires, les Strasbourgeois voient leur infirmerie se remplir à vue d'oeil. Outre les Dutruel, Vercoutre, Haggui, Camadini, Le Pen, Bassila et autre Mouloungui, sont venus s'ajouter les attaquants Abel Mphela (adducteurs) et Mamadou Niang (suspendu).

Les équipes probables :

Lyon : Coupet – Abidal, Caçapa, Cris, Réveillère – Govou, Juninho, Diarra, Essien – Frau, Wiltord

Strasbourg : Cassar – Boka, Kanté, Fahmi, Deroff – Lacour, Adbessadki, Yaya Keita, Johansen – Pagis, Arrache

Auxerre – PSG

Troisièmes du championnat avec 20 points, les Auxerrois, toujours aussi solides, réalisent un très bon début de saison. Invaincus depuis quatre rencontres, auteurs d'un bon match nul à Monaco (0-0) où ils ont réussi à faire face aux nombreux assauts du club du Rocher, les Bourguignons enchaînent les bons résultats et engrangent les points. Un succès dû en partie à la force offensive des hommes de Guy Roux qui, malgré le départ de Djibril Cissé, restent toujours aussi percutants. Meilleure attaque du championnat avec 16 buts, les joueurs de l'Abbé Deschamps restent également relativement solides en défense avec seulement 9 buts encaissés. De quoi prendre confiance et attendre avec sérénité la venue d'un PSG encore convalescent, d'autant plus que les Bourguignons restent invaincus cette saison à l'Abbé Deschamps (quatre victoires, un nul). «Paris va essayer de jouer comme les années passées. Marquer en premier et fermer le jeu ensuite pour tenir le résultat. Nous allons jouer un match fermé et celui qui marquera le premier aura fait un pas décisif pour la victoire» confiait Stéphane Grichting sur le site officiel du club. Le ton est donné ! Seuls manquent à l'appel les trois défenseurs, blessés de longue date, Radet, Mignot et Jaurès. Hormis ces trois forfaits, Guy Roux disposera d'un groupe complet pour affronter le PSG.

Ses 13 points et sa 14ème place sont encore loin des ambitions affichées en début de saison mais la machine PSG semble désormais lancée. Car si le club de la capitale est encore loin d'avoir réglé tous ses problèmes, notamment au niveau du jeu, les résultats s'enchaînent et la confiance revient petit à petit. Vainqueurs à trois reprises lors des quatre dernières rencontres de championnat mais aussi auteurs d'une très belle performance en Ligue des Champions face à Porto (2-0), les Parisiens redressent la tête et se montrent de plus en plus ambitieux. Une victoire leur permettrait de se replacer au classement et de sortir de cette zone dangereuse. Une défaite les replongerait dans le doute à trois jours d'un Porto-PSG décisif. «Les Auxerrois sont en forme en ce moment, alors que nous restons en redressement. Mais nous comptons bien poursuivre notre série au stade de l'Abbé Deschamps» affirmait Lorik Cana, confiant, sur le site officiel du club parisien. Une rencontre qui fera notamment figure de test pour la défense parisienne qui n'a encaissé que deux buts en quatre journées et qui espèrent conserver cette belle solidité face à la percussion auxerroise. Forfaits en cascade pour le PSG. Après Jérôme Rothen (cheville), absent jusqu'en 2005, c'est au tour de Reinaldo (adducteurs) de passer à côté du déplacement à l'Abbé Deschamps. Outre ces absences, on notera celle de Bernard Mendy qui poursuit sa remise en forme mais aussi celles de Branko Boskovic et surtout de Danijel Ljuboja, écartés par Vahid Halilhodzic.

Les équipes probables :

Auxerre : Cool – Grichting, Kaboul, Bolf, Sagna – Kalou, Lachuer, Tainio, Violeau – Benjani, Mathis

PSG : Letizi – Armand, Badiane (ou Helder), Yepes, Pichot – Pancrate, Cana, Cissé, M'Bami – Pauleta, Coridon

Les autres matches

La nouvelle a été officialisée cette semaine, Rolland Courbis revient à la tête du club d'Ajaccio et fera son apparition dès samedi face à Nantes. Un retour qui vient à point pour des Corses bien mal en point. 18ème du championnat avec huit points, les Ajacciens ne comptent qu'une victoire depuis le début du championnat et attendent donc comme le Messie l'ancien entraîneur de l'OM. Coup de fouet psychologique ou non, les Corses n'ont plus le choix et doivent engranger les points à domicile en espérant, si possible, empocher leur première victoire dans leur antre. La tâche pourrait pourtant être difficile face à des Nantais 9ème du championnat avec 15 points mais qui restent sur une défaite à Caen lors de la 11ème journée (1-2) et qui voudraient donc empocher les trois points au stade François Coty afin de rester dans la première moitié du classement. Reste que Loïc Amisse doit une nouvelle fois faire face à de nombreux forfaits. En défense, il devra se passer de Stéphane Drouin (ménisque douloureux) et de Nicolas Savinaud (distorsion des ligaments d'un genou), ce qui devrait profiter à Mauro Cetto. Au milieu de terrain, Frédéric Da Rocha (adducteurs) sera lui aussi absent, certainement remplacé par Yapi Yapo sur la droite, Olivier Quint se plaçant sur le côté gauche. De son côté, Rolland Courbis devra composer sans David Terrier (claquage au mollet droit) et Mamadou Seck (entorse de la cheville gauche). Des forfaits qui devraient être comblés par le retour de Nenad Dzodic associé à José Gaspar.

Sixièmes du championnat, les Bordelais semblent marquer le pas depuis quelques journées. Depuis leur large victoire face à Bastia lors de la 7ème journée (4-1), les hommes de Michel Pavon ne parviennent plus à faire la différence et enchaînent les matches nuls, même s'il restent invaincus depuis la 1ère journée du championnat . Le match contre Lens est donc l'occasion de repartir de l'avant et de montrer à nouveau de quoi est capable la troisième meilleure attaque de L1. Côté Lensois, le moral reste en berne. Auteurs d'un match nul face à Marseille dimanche dernier, les Sang et Or doivent à tout prix l'emporter au stade Chaban-Delmas s'ils ne veulent pas sombrer dans la crise. 16ème avec 12 points, les Nordistes ne l'ont plus emporté depuis le 21 août dernier. En panne offensivement (6 buts marqués lors de huit dernières journées), fébriles défensivement (11 buts encaissés sur la même période), les Lensois doivent se ressaisir. Mais la tâche sera difficile, Joël Müller devant notamment se passer du défenseur brésilien, Vitorino Hilton, touché au genou et absent pour une durée de deux à quatre mois. Jacek Bak devrait donc prendre sa place en défense centrale, aux côtés de Nicolas Gillet. Eric Carrière devrait quant à lui tenir sa place au milieu de terrain. En revanche, pas de Alou Diarra, suspendu et qui devrait être remplacé par Patrick Barul. Côté Girondin, deux absences à déplorer en défense, celle de Jemmali, suspendu et de Kapsis, blessé (adducteurs). On devrait donc retrouver, en charnière centrale, Cid et Planus, Julien Flaubert prenant en charge le couloir droit.

Les Lillois n'en finissent pas de surprendre. Toujours accrochés aux basques des Lyonnais, les hommes de Claude Puel occupent une belle deuxième place à une petite longueur du champion de France. De quoi aiguiser leur appétit avant la rencontre face à Saint-Etienne. Un faux pas lyonnais, une victoire à domicile et les Dogues reprendraient la tête du classement. Reste qu'il leur faudra, pour cela, se remettre de leurs deux défaites consécutives, en Coupe de l'UEFA face à Aix la Chapelle (0-1) et en championnat le week-end dernier face à Toulouse (0-1). Une victoire pour rebondir, c'est également ce que cherchent les Verts toujours en bas de classement, à la 17ème place avec 9 points. Une deuxième victoire pour relever la tête mais également pour s'éloigner de la zone rouge avec laquelle ils flirtent depuis le début de saison. Pas de grandes inquiétudes chez les Verts qui devraient être au complet pour leur déplacement à Lille, Elie Baup. Claude Puel devra quant à lui se passer des services de Vitakis, suspendu et qui pourrait être remplacé dans son couloir gauche par Grégory Tafforeau, de retour de blessure.

Huitièmes du classement avec 15 points, les Lionceaux joueront, samedi, leur 2000ème match parmi l'élite. Un record qui pourraient booster des Sochaliens retrouvés depuis quatre rencontres. Après un petit passage à vide, les Lionceaux restent invaincus, alternant victoire à domicile et nul à l'extérieur. Forts de leur victoire en Coupe de l'UEFA à Tbilissi (2-0), les Sochaliens abordent donc la réception de Toulouse avec confiance. De leur côté, les joueurs d'Erick Mombaerts, après une série de cinq matches sans victoire, ont battu les Lillois dans les dernières minutes du match comptant pour la 11ème journée. 7ème du championnat, les Toulousains sont au même niveau que Sochaux. De quoi pimenter une rencontre au terme de laquelle l'un des deux clubs pourrait prendre le large par rapport à l'autre… Zaïri toujours indisponible, Monsoreau et Potillon absents côté sochalien. En revanche, retour d'Ilian en attaque qui devrait débuter aux côtés de Santos. Erick Mombaerts devra se passer de Bedimo (suspendu) et peut-être de Lièvre et Sirieix, incertains.

La 12ème journée de L1 :

Vendredi :

Marseille – Monaco

Samedi :

Sochaux – Toulouse
Ajaccio – Nantes
Auxerre – PSG
Bordeaux –Lens
Lille – Saint-Etienne
Lyon – Strasbourg
Metz – Bastia
Nice -Istres