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Paris s'impose sans gloire
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 24/10/2004 à 06h49
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Paris remplit péniblement son contrat, en s'imposant contre Ajaccio au Parc des Princes (1-0). Pancrate signe le but de la victoire. Ajaccio, trop timoré, n'a que peu inquiété une défense parisienne qui en profite pour réviser ses gammes. Toutes les infos sur cette rencontre avec Maxifoot !

Les enjeux de la rencontre

Le PSG se voudra t-il maudit cette saison ? Certains supporters peuvent le penser vu les rebondissements de dernières minutes qui occultent les progrès de cette formation. Le réalisme et l'efficacité parisienne s'apparentaient aux deux forces principales des hommes de Vahid Halilhodzic qui ont terminé deuxième du classement. Un scénario bien différent depuis la reprise, loin d'un heureux remake. En témoignent la bonne quinzaine de buts encaissés, les retours de Caen, de Saint-Etienne ou encore de Lens, la victoire à l'arrachée de Nantes la semaine dernière, sans compter les autres défaites peu glorieuses. Le PSG peine mais plusieurs lueurs d'espoirs pointent leur nez à l'horizon. Déjà dans le jeu, avec de meilleurs transmissions, plus d'agressivité offensive, une défense qui s'aguerrit et dont l'homogénéité Yepes, Pierre-Fanfan trouve enfin ses marques. Du point de vue des résultats, si la défaite en déplacement à Nantes était décevante, vu la manière dont s'est comporté le PSG, la spirale positive se poursuit. Deux victoires contre Strasbourg et Bastia et surtout le réveil tant attendu en Ligue des Champions. Le PSG a sauvé la face en s'imposant contre Porto (2-0). De quoi se motiver contre les Corses d'Ajaccio qui alignent une équipe ulta-défensive autour de deux hommes forts que sont Gaspar et Rodrigo. Toutefois, Ajaccio qui reste sur trois nuls et une victoire peut compter sur la technique du capitaine Luiz, le retour de Chapuis en attaque et surtout un certain Lucas qui occupe la tête du classement des buteurs, avec six réalisations. Paris devra donc se méfier de son adversaire, lors d'un match où la victoire se veut impérative. Halilhodzic doit composer avec la blessure de son principal homme fort pour animer le flanc gauche, puisque Rothen s'est blessé lors du choc européen et contraint au repos pendant deux mois. Du coup le coach bosniaque laisse sa chance à Boskovic. Au milieu on retrouve les rares valeurs sûres, en la présence de M'Bami et Cana. Pancrate, de plus en plus présent, se retrouve au côté de Ljuboja, titularisé d'entrée tout comme le Portugais Pauleta à la pointe de l'attaque. Ainsi Paris laisse tourner ses armes offensives et ménage les susceptibilités. Lorsque l'on se souvient de l'entretien d'Halilhodzic accordé au Figaro, on se rapelle qu'il estime beaucoup le Portugais, tout comme Pierre-Fanfan, pour leur état d'esprit humble et le respect des couleurs. En tous les cas dans les tribunes, on s'estime fiers de celles-ci, mais pas des dirigeants. L'ambiance se veut agréable, sans afficher complet. Il reste à attendre du spectacle, des buts, à défaut, la victoire minimum pour les supporters parisiens.

Les temps forts

- Comme attendu, les Corses se regroupent en défense avec une véritable muraille à six éléments. Du coup s'installe un faux rythme , avec une domination parisienne.

- Sur un centre venu de la gauche et un bon travail d'Armand, Pancrate récupère et de la tête vient tromper la vigilance de Porato. Ce dernier ne peut qu'effleurer le ballon (1-0, Pancrate, 10'). Le PSG ne peut mieux entamer sa rencontre. La stratégie ajacienne en prend un coup.

- Les deux formations se maîtrisent et offrent peu de spectacle. Cana empêche les remontées de ballons corses au-delà de la ligne médiane.

- Après une bonne demi-heure de jeu, Paris cherche plutôt à contrôler sans forcer et montre peu de vélléités offensives. Ajaccio court après les ballons.

- Lors du dernier quart d'heure de cette première période, Ajaccio muscle son jeu. M'Bami prend un carton jaune. Le ballon a du mal à circuler.

- Pauleta décalle pour Boskovic, bien placé dans la surface. Celui-ci pousse trop son ballon et ne peut redresser son tir qui s'achève hors du cadre (42'). Enfin une nouvelle occasion juste avant la pause.

- Dos au mur, les Corses tentent d'insouffler plus de jus en ce début de seconde période, avec la rentrée de Marcelinho.

-Timides offensivement, les Parisiens ne laissent rien passer en défense, avec un très bon Yepes. Tout cela manque encore de tranchant.

- Sur un coup-franc bien placé, Pauleta se procure une double occasion. Tout d'abord il trouve la transversale de Porato. Le ballon lui revient dans les pieds. Il contrôle, crochette, ajuste une frappe enroulée qui oblige Porato à repousser d'une claquette (60').

- Le PSG accélère enfin le jeu. M'Bami décalle pour Pancrate qui cherche Ljuboja d'un centre à ras-de-terre. Rodrigo écarte le danger (65').

- Ljuboja se retouve seul dans la surface. Bousculé par Porato, l'arbitre signale une simulation (70').

- Ajaccio se montre plus pressant. Paris s'impatiente, alors que Boskovic transparent, sort sous les sifflets et cède sa place à Coridon.

- Sur un service de Pauleta et une récupération de Pancrate, Reinaldo écope d'un ballon intéressant mais ne peut l'exploiter parfaitement (81'). Ajaccio, sous pression, se retranche.

- Sur un service de Luiz, Robin tente sa chance sans cadrer (84').

- Suite à une faute peu flagrante de Pierre-Fanfan, Ajaccio obtient un coup franc dangereux aux vingt-cinq mètres sur la gauche. Letizi intervient d'un arrêt réflexe face notamment à la menace Lucas (90'). Le PSG vient de se donner des frissons.

- Letizi s'interpose encore sur une nouvelle tentative corse et la tête de Chapuis (92'). Paris tremble encore mais ne souhaite pas lâcher sa victoire.

- La dernière occasion se veut parisienne. Porato s'interpose devant Pauleta (93'). Paris gagne mais doit encore réviser sa copie.

La prestation du PSG

L'essentiel demeurait la victoire pour tenter de revenir au plus vite vers le peloton de tête et grignoter le retard. De ce point de vue, le PSG a parfaitement rempli son contrat. En ce qui concerne la manière, cette rencontre ne servira pas de référence. Pas assez de pressing et d'aggressivité, peu de véritable mouvement, le ballon a eu du mal à circuler aisément entre les lignes. De ce point de vue, le déplacement à la Beaujoire apporte plus de satisfactions. En ce qui concerne les individualités, on soulignera la nouvelle désillusion Boskovic, auquel on accordera encore le manque de sérénité et de temps de jeu. En revanche, il y a beaucoup de mieux en ce qui concerne la défense et notamment Yepes. Pichot a tenté d'apporter du rythme à la relance, tout comme Armand. Pauleta a vu trop peu le ballon lui arriver, mais la présence de Pancrate semble vraiment apporter à ce groupe. Attendons donc la suite, en prenant suffisamment de recul pour constater les réelles évolutions et perspectives au sein de cette formation en quête de renouveau.

La prestation d'Ajaccio

Trop timides les Ajacciens n'ont pas su saisir leur chance. La statégie trop défensive a eu pour effet de ne pas trouver les ressources morales nécessaires pour réagir. Du coup, Yepes par exemple, a pu réviser ses gammes en défense. Malheureusement pour les Corses, sur la seule véritable occasion, Letizi a eu le nez fin. Ajaccio tremble dans les profondeurs du classement et Pantaloni, sous les conseils plus ou moins proches de Courbis, ne trouve pas la solution. Dommage pour cette équipe pourtant séduisante, avec quelques armes de qualitées qui ne trouvent pas assez de quoi s'exprimer.

Les réactions

Parmi les premières réactions de la soirée, on peut retenir celle de Pierre-Fanfan, le capitaine du PSG qui reconnaît les carences de cette rencontre. «On a atteint notre objectif. Mais on a pas affiché le même état d'esprit que lors des derniers matches, en faisant preuve de solidarité dans le jeu. Les qualités individuelles ont primé. On reste loin de notre meilleure forme.»

Du côté adverse, l'entraîneur corse Pantaloni, nourrit des regrets. «Vu la prestation du PSG, il y avait des possibilités. On n'obtient pas un corner. On a pas su déployer de jeu offensif. En dehors du dernier coup franc, Letizi a passé une soirée tranquille.»

Conclusion

Le PSG termine sereinement sa semaine et remonte progressivement au classement, en attendant les derniers résultats. Paris prend cinq longueurs d'avance sur le premier reléguable qui n'est autre qu'Ajaccio. Paris peut se dire que Bordeaux, en perte de vitesse, ne pointe plus qu'à trois points. La prochaîne rencontre contre Auxerre, suivi du choc contre Marseille, pourrait donner au PSG l'occasion de définitivement tourner la page sur son départ exécrable.



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