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"Caen" le Lyon se réveille !
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 16/10/2004 à 13h47
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Les Gones signent d'une victoire éclatante et sans bavure contre le promu Caen, l'ouverture de la dixième journée de Championnat (4-0). Efficaces, réalistes et très solides physiquement, les Lyonnais s'assurent de conserver au minimum une place de co-leader. Du travail parfaitement accompli, qui a de quoi séduire les supporters.

Les données de la rencontre

Sur le papier, le promu normand n'en mène pas large avant d'affronter le triple Champion de France. Seulement depuis le début de la saison, les joueurs de la formation de Caen affichent un état d'esprit conquérent, volontaire et se montrent sacrément costauds. Les ténors en tremblent, à l'image du PSG qui a du concéder le nul sur sa pelouse lors de la seconde journée (2-2), ou encore de Bordeaux, incapable en déplacement de s'imposer (1-1). La tactique de Caen, on commence à la connaître, consiste le plus souvent à adopter une position d'attente en milieu de terrain et de percuter en contres dès que possible, par l'intermédiaire de ses flèches d'attaquants tel que Mazure et Watier. Alors forcément, les hommes de Paul Le Guen ne devront pas se laisser surprendre ou se laisser aller, surtout lors de la première demi-heure. En jeu, non seulement se maintenir en tête du classement, mais également de préparer au mieux la rencontre européenne de la semaine prochaîne.

Nous avions laissé les Gones sur une victoire époustoufflante et au bout du suspense contre Saint-Etienne, lors d'un derby de feu (2-3). On les retrouve amoindris de Berthod, Wiltord, Juninho ou encore Cris. Mais certainement que les "rescapés" ne doivent pas s'autoriser le moindre droit à l'erreur, contre une équipe à contre-courant qui peut créer une sensation, en décrochant un ambitieux match nul. Lyon peine encore à briller sur ses terres, malgré son invincibilité. Le Guen aligne Diatta en défense centrale avec Caçapa son capitaine. A noter que le prodige Abidal effectue lui aussi son grand retour après sa blessure. Essien et Diarra devront assurer la maîtrise du ballon en milieu de terrain, tandis que confiance est accordée d'entrée à Frau et Nilmar en attaque. Une pelouse glissante donne lieu aux premières jouttes des vingt deux acteurs sur le terrain.

Les temps forts

- Les Lyonnais partent à l'assaut des buts Normands, malgré ces conditions de jeu délicates. Frau obtient un corner, sur une intervention défensive de Planté. Dans la foulée, Diarra vient placer une tête imparable, à la récupération du corner de Malouda (1-0, Diarra, 11').

- Caen n'a pas le temps de se remettre que déjà les Lyonnais poursuivent ce qui deviendra vite un festival offensif. Abidal se montre présent de tous les côtés, alors que Nilmar se chauffe royalement.

- Au quart d'heure de jeu, ce même Nilmar qui a des fourmis dans les jambes, profite d'un bon centre pour tenter sa chance. La défense normande repousse le danger, mais Malouda se précipite et ajuste parfaitement son pied gauche (2-0, Malouda, 15'). Lyon réalise le break et se met déjà à l'abri d'une première mauvaise surprise.

- On n'arrête plus les Lyonnais qui se montrent très offensifs et enthousiastes en ce vendredi soir. Sur une accélération de Frau, en relai avec Nilmar dont la tentative était repoussée tant bien que mal par une défense normande noyée, Essien vient placer une puissante frappe. Pour la troisième fois de la soirée, les filets défensifs normands ne semblent pas peser bien lourds (3-0, Essien, 35').

- En seconde période et avec la quasi certitude de tenir la victoire (NDLR : malgré le retour extraordinaire de Nice contre Monaco lors de la journée précédente 3-4), les Gones relâchent un peu la pression. Les supporters peuvent tout de même continuer à s'enthousiasmer de la prestation de leur équipe et se réjouir de la tentative de bicyclette de "Mister" Govou, acrobatique.

- Caen réagit toutefois, avec une frappe trop dévissée de Mazure, à la réception d'un centre de Watier, peu à son aise depuis le début de la rencontre (53').

- Lyon obtient un penalty pour une faute sur Nilmar dans la surface. La révélation lyonnaise se portait alors à la récupération d'un ballon repoussé par le jeune portier normand Planté. Ce dernier venait de s'interposer sur une frappe tendue d'Abidal de trente cinq mètres (69').

- Frau transforme le penalty pour le quatrième but lyonnais de la soirée (4-0, Frau, 70'). Caen n'en peut plus, à bout de souffle.

- En fin de rencontre, Le Guen en profite pour ménager ses troupes. Caen n'a plus rien à espérer et Lyon n'a déjà plus rien à ajouter !

La prestation des Lyonnais

Il s'avère indéniable que Lyon a réalisé une très belle prestation contre le promu et qui fera date. Cette victoire intervient comme un déclic, après deux résultats vierges à domicile. Elle permet de maintenir l'invincibilité depuis le début de la saison. Elle conforte les Gones dans leur état actuel de confiance. Elle permet de résoudre des problèmes de souci d'efficacité en attaque, de fluidité dans le jeu et les transmissions en milieu de terrain. Elle conforte l'assise défensive. Elle permet également de constater que Paul Le Guen peut compter sur tout un groupe, avec des individualités fortes et une technique collective en progression constante. Oui, on peut affrmer haut et fort que les Gones ont réussi à convaincre, parce qu'ils n'ont pas déçus contre une équipe dite bien plus faible sur le papier.

On retiendra la rentrée appliquée et volontaire d'Abidal. L'immense satisfaction qu'apporte le trio Diatta, Diara, Essien. La volonté et la détermination de Frau et Nilmar de s'imposer progressivement à leur poste, pour ne pas jouer toute la saison les doublures de luxe, s'apprécient à leur juste valeur. Lyon n'a pas manqué son retour à Gerland et confirme ses ambitions. L'état des lieux se veut bien plus satisfaisant que nombre d'autres formations. Comme ils sont Champions de France en titre, les Lyonnais ne nous porteront dès lors pas rigeur si on leur demande à l'avenir de confirmer ce visage là lors de prochaines rencontres, plus délicates à négocier. Et ce dès la semaine prochaîne en Coupe d'Europe, car ils acquierent progressivement ce statut de grand européen qu'on leur demande. Une exigence que partagent certainement les supporters des Gones et qui permet là d'éviter tout excès extravagant de confiance qui pourrait conduire ensuite à une trop cruelle désillusion. Messieurs les Lyonnais, poursuivez donc votre croisière dans les premiers du classement et tout vos supporters vous en seront grés et les sceptiques un peu moins. Mais reconnaissons volontiers à ces derniers que l'adversaire du soir, pris à la gorge, a manqué sa rencontre !

La prestation de Caen

Dur, dur d'être un promu ! Malgré la révélation de bon nombres de jeunes joueurs au talent certain, les Normands mesurent progressivement tout le chemin qu'il reste à parcourir en vue du maintien. L'excellent début de saison prometteur semble déjà bien loin. On note du relâchement, notamment au sein de la défense. Voilà qui ne fait guère les affaires du jeune portier remplaçant, qui malgré quelques bons sauvetages, n'a pas pu sauver des eaux profonde ses coéquipiers. Du coup devant, on n'a pas vraiment trouver de quoi s'exprimer non plus, tellement les Lyonnais ont monopolisé le jeu, les ballons, maitrisé les relances et les récupérations. Avec si peu d'espace et une telle vivacité en face, les Normands ne pouvaient que tenter de limiter la casse et cela semblait déjà bien trop énorme. Au Parc des Princes, Caen avait su bien réagir et profiter des carences d'un adversaire à la peine. Contre une équipe bien en place et au rythme de jeu effrené, il n'y avait plus grand chose à espérer. Nul doute en tous les cas, connaissant l'état d'esprit combattif de cette formation, qu'ils pourront vite effacer cette déroute de leur mémoire et retrouver de nouvelles perspectives de victoires contre des équipes plus à leurs portées. Ceci étant, tout ne fût pas si noir et malgré la désillusion du résultat, il reste toujours des motifs de satisfaction à en retirer. L'entraîneur normand en a certainement en tête.

Réactions :

Paul Le Guen : «Ce soir, on a retrouvé une confiance à domicile, notamment grâce à la qualité de nos enchaînements. Ils nous ont permis de prendre très vite l'avantage. Je suis toujours confiant pour l'avenir et je suis satisfait du comportement des attaquants qui ont su parfaitement anticiper et bouger, ne ménageant pas leurs efforts. Toutefois, il nous faut rester vigilants, après cette victoire collective.»

Patrick Rémy : «Le résultat se veut logique et montre la différence qui existe entre ces deux équipes. On a montré beaucoup trop de lacunes et ce dans de nombreux domaines. Obtenir un résultat se voulait bien trop difficile ce soir, mais on apprend toujours des défaites, moi comme les joueurs. Il conviendra d'analyser cela pour progresser.»

Conclusion :

Comme le clame si bien la chanson : «chacun sa route, chacun son chemin» . Lyon vise les sommets et un quatrième titre consécutif. Cette large victoire autorise bien des espoirs, malgré la différence de niveau entre les deux formations. Lyon possède un groupe solide et doté de très fortes individualités. En tête avec 22 points, les Gones peuvent sereinement voir venir les prochaînes rencontres, tout en s'interdisant de se reposer sur ses lauriers. Caen, pour sa part, en termine avec les rêves les plus fous. Malgré toute la plus grande volonté du monde, cette formation joue une classe en-dessous. Elle devra continuer à se battre avec vaillance, pour glaner point après point et obtenir un maintien mérité. La large défaite contre Lyon n'amoindrit pas leur état d'esprit positif. Nul doute que les Normands ne s'en laisseront pas compter si facilement à l'avenir.


Fiche technique :

Lyon 4-0 Caen (3-0)
Stade Gerland / Spectateurs : 34 000 environ
Arbitre : M. Thual
Buts : Diarra (11'), Malouda (15'), Essien (35'), Frau (70' sur pénalty)
Avertissements : Danjou (37'), Watier (54')pour Caen

Les équipes :

Lyon : Coupet, Réveillère, Cacapa (cap), Diatta, Abidal, Diarra, Essien (Clement, 73'), Govou (Benarfa, 71'), Malouda (Bergougnoux, 77'), Frau, Nilmar.

Caen : Planté, Hengbart, Danjou (cap), Ben Askar, Seube, Hébert (Zubar, 59'), Dugardein (Bakour, 59'), Dufer, Eudeline (Jovicic, 71'), Mazure, Watier.



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