Depuis l'ouverture de la présente saison, les hommes de Rolland Courbis brillent de mille feux sous les projecteurs en obtenant des résultats au dessus des espérances des observateurs les plus optimistes. Positionnés dans le quatuor de tête depuis de longues semaines, personne n'était en mesure d'imaginer qu'un grain de sable pourrait venir contrarier les plans des dirigeants Corses. Pourtant, la commission des stades de la ligue nationale a rendu un verdict qui n'a dû être que très peu apprécié sur l'île de beauté. En effet, un avis défavorable a été émis concernant les installations prévues pour accueillir les rencontres de l'élite en cas d'accession à la fin du présent championnat. Deux projets avaient été proposés pour se mettre en conformité avec les exigences des instances nationales du football professionnel : D'abord la rénovation du vieux stade François-Coty prévoyant de passer la capacité de l'enceinte de 4 000 à 9 000 places, tout en posant un nouvel éclairage et en incluant la couverture de la tribune latérale. Le souci provient du fait que la loi Seveso interdit la construction d'un stade dans un périmètre étendu de 600 à 1 600 mètres. Or, la présence d'une usine thermique et de cuves de stockage de gaz de pétrole liquéfié à un kilomètre de l'enceinte rend difficile la réalisation de ce projet. Ensuite, la possibilité de faire construire un stade pour 2005 a été proposée, mais où jouer jusqu'à cette échéance ?

Cette question, tout comme l'avis défavorable rendu par la commission ne semblent pas inquiéter outre mesure les dirigeants Corses, à l'image de son président, Michel Moretti : " Si l'on obtient notre accession sur le terrain, j'entends bien jouer en D1. Nous avons un dossier solide et tous les crédits ont été votés. Nous sommes victimes de la loi Seveso et nous sommes pas à l'origine de la catastrophe de Toulouse. Puisque c'est la loi française qui nous empêche de faire les travaux d'agrandissement nécessaires, la Ligue doit s'imposer à tous. Derrière les avis des techniciens, il y a un problème politique et nous sommes sûrs de notre bon droit. Je constate que Le Havre jouerait en D1 avec une dérogation, pourquoi pas nous ? " Cette dernière phrase était, ne l'oublions pas, le slogan de début de saison du club Corse, alors tous les espoirs sont permis. Il faut maintenant se pencher sérieusement sur des solutions car le dernier sprint pour l'accession est lancé et il serait vraiment dommage que les joueurs ne soient pas récompensés de leur formidable saison. La vie de cette formation si chaleureuse est en jeu car un refus définitif de la commission des stades entraînerait à coup sûr la mort du club de lîle de beauté. Les hommes de Rolland Courbis doivent toutefois rester concentrés sur leur objectif d'accession sans se laisser perturber par ce petit contre temps. Dénouement dans les prochaines semaines...

Les joueurs-clés de la semaine

Lilian Compan (Châteauroux)

Le buteur castelroussin s'est une nouvelle fois illustré lors du déplacement à Amiens (0-1), le week end dernier, en offrant la victoire à sa formation. Intenable à la pointe de l'attaque des Berrichons, il a semé la panique dans l'arrière garde amiénoise par ses appels incessants et sa force de percussion. Il réalise ainsi un slalom dans la défense picarde avant de permettre à Coulibaly d'expédier une frappe qui sera repoussée par Lachuer (33è). Il va être récompensé de ses efforts sur une offrande de Villatte qui lui permet de se retrouver en position idéale dans la surface de réparation. Il ne tergiverse pas et marque le seul but de la partie d'une frappe à ras de terre (55è). Il inscrit par la même occasion son onzième but depuis l'ouverture du championnat.

Laurent Dufresne (Nancy)

Arrivé à l'intersaison de Châteauroux pour renforcer l'attaque des lorrains, Laurent Dufresne a eu du mal à s'habituer au jeu de sa nouvelle formation. La confiance est peut être en train de revenir car il a retrouvé le chemin des filets à l'occasion de la venue du Havre (1-1), en inscrivant son deuxième but (seulement) de la saison. Suite à une combinaison entre Hognon et Fouret, le ballon vient s'écraser sur la barre transversale et Laurent Dufresne qui a bien suivi se trouve à point nommé pour pousser le ballon dans le but déserté (59è). De bonne augure pour le dernier sprint de la saison, même si les nancéiens n'ont plus grand chose à espérer, ni à craindre dans ce championnat.

Foued Soltani (Wasquehal)

Foued Soltani (25 ans) gardera certainement un merveilleux souvenir de son voyage dans le Forez, lors de la victoire de sa formation (0-2) devant une bien triste équipe de Saint Etienne. Il a pourtant suivi du banc de touche les trois quarts de la partie, mais lorsque son entraîneur le lance dans le chaudron, il va répondre avec beaucoup d'à propos (et de réussite...) à la confiance placée en lui. Le chronomètre affiche en effet 84 minutes lorsqu'il foule la pelouse de Geoffroy Guichard et il ne lui faudra que cinq minutes pour trouver le chemin des filets. Il va ainsi profiter d'un renvoi hasardeux de Dominique Casagrande pour contrer le ballon qui finit sa course dans la cage stéphanoise (89è). Il marque par la même occasion son premier but en division 2.

Laurent Viaud (Laval)

Le milieu de terrain mayennais a participé activement au large succès décroché par sa formation devant l'ogre strasbourgeois (3-0), en transformant avec beaucoup de sang froid deux penalties. D'abord suite à une faute de Bertin dans la surface de réparation (19è), ensuite grâce à l'opportunisme de Cazarelly qui pousse la défense alsacienne à commettre l'irréparable (80è). Il porte ainsi son total personnel à six réalisations depuis l'ouverture du présent championnat. Chilavert, le portier strasbourgeois, n'a donc pas réussi à le perturber dans ses tentatives et s'est donc vu contraint d'aller chercher à deux reprises le ballon au fond de ses filets.

Le gros plan de la semaine

Saint Etienne va-t-il sauver sa tête en division 2 ?

L'histoire de l'AS Saint Etienne est tout sauf un long fleuve tranquille depuis l'irruption de l'affaire des faux passeports dans l'ascension du club Forezien. L'ambiance n'est pas au beau fixe depuis l'arrivée de la nouvelle année car même si la qualité du jeu stéphanois s'améliore depuis quelques semaines, on ne peut pas en dire autant des résultats. Le spectre du National se fait même de plus en plus pressant depuis quelques rencontres. Avec six points d'avance seulement sur le premier relégable, les hommes de Frédéric Antonetti ne sont pas à l'abri d'une mauvaise surprise en cette fin de championnat. La récente défaite concédée sur la pelouse de Geoffroy Guichard devant Wasquehal (2-0), en match en retard, n'est pas faite pour rassurer les plus fidèles supporters, désabusés devant cette cauchemardesque saison. Les coups de gueule répétés de Frédéric Antonetti et plus récemment d'Alain Bompard n'auront eu qu'un effet éphémère avec un bon résultat nul ramené du Havre (0-0), la semaine dernière. Lorsqu'il s'agit de pénétrer sur la pelouse du chaudron qui faisait jadis peur à toutes les formations qui se présentaient dans le Forez, les joueurs semblent paralysés et perdent rapidement leurs moyens alors que c'est l'inverse qui devrait se produire.

Il est difficile de trouver une explication à cette situation qui s'empire à chacune de leur apparition sur la pelouse de Geoffroy Guichard. Lors de la réception de Wasquehal, les verts avaient la possibilité de se mettre en l'abri en cas de succès, mais au lieu de rentrer sur le terrain avec le bleu de chauffe, les coéquipiers de Patrice Carteron n'ont été que l'ombre d'eux mêmes au moins pendant les quarante-cinq premières minutes. Incapables de déclencher un pressing digne de ce nom pour mettre l'adversaire du jour sous pression et tenter de le pousser à la faute, ils ont au contraire fait preuve d'une inquiétante suffisance qui n'augure pas de bonnes choses pour la fin de la présente saison. Frédéric Antonetti était d'ailleurs assez abattu à l'issue de la rencontre, car il n'arrivait pas à s'expliquer ce manque de caractère de la part de sa formation : " Nous avons fait une très mauvaise entame de match avec des circonstances défavorables. Nous nous sommes mis des bâtons dans les roues. Si nous faisons pas plus d'efforts dans la récupération du ballon, ce n'est pas la peine d'entrer sur un terrain. Tout simplement, nous ne sommes pas bons, moi y compris. Nous ne méritons pas de porter les couleurs de ce club. Si on se fie aux vingt-cinq premières minutes, on croirait une équipe de sénateurs. Désormais, il faut sauver l'essentiel, c'est à dire le maintien. Cela sera dur jusqu'au bout. L'arbitre n'a pas été à la hauteur et il nous a 
enfoncés. "

Le temps presse maintenant pour réagir et retrouver une équipe digne de ce merveilleux public qui ne comprend pas ce qui arrive à cette formation capable pourtant de mouiller le maillot en certaines circonstances (victoire sur Ajaccio 1-0 au début de saison). La solution miracle n'existe pas car ce sont les joueurs qui la détienne à condition qu'ils se retroussent les manches tous ensemble pour se sortir de ce cauchemar. Et dire que cette équipe se voyait déjà en division 1 à l'aube de la présente saison. Ne pensent-ils pas qu'ils ont déjà été assez ridicules sur les terrains de division 2 ? Les observateurs de la maison verte ont sûrement remarqué l'incapacité chronique de cette équipe à produire du jeu et à se montrer réaliste quand l'occasion se présente à eux. Combien de joueurs sont dignes de porter fièrement ce maillot ? Hormis Patrick Guillou et quelques jeunes du centre de formation (Mendy, Bangoura,N'Dour), peu d'entre eux semblent avoir pris conscience de ce que représentent ce maillot aux yeux du "Peuple Vert". Les joueurs doivent donc réagir au plus vite avec un nouveau rendez-vous à Geoffroy Guichard, ce mercredi contre Laval. 

Patrick Guillou, Allan Olesen et Eduardo Oliveira, suspendus contre Wasquehal, feront très certainement leur retour pour tenter de donner une âme à cette équipe et de se réconcilier avec ce merveilleux public. Il ne faut pas oublier David Hellebuyck, dont les trop rares apparitions dans l'équipe type depuis l'arrivée de Frédéric Antonetti coïncident presque systématiquement avec des bonnes périodes de cette formation. Avec neuf passes décisives à son actif depuis l'ouverture du championnat, le milieu de terrain stéphanois mériterait peut-être d'avoir davantage sa chance pour distiller des offrandes à ses partenaires de l'attaque. Une victoire sur Laval permettrait de conserver cette maigre avance sur leurs concurrents directs pour le maintien et de retrouver un petit peu le sourire. Il est bien loin le temps où les verts étrillaient l'OM (5-1) avec un artiste comme Alex qui erre aujourd'hui comme une âme en peine sur le banc de touche du Paris-SG ! Le public attend donc son équipe au tournant et espère une réaction d'orgueil des plus fidèles à ce maillot qui se fait de plus en plus pâle au fil des semaines. Début de réponse vers 22h15...

Les coulisses de la semaine :

Châteauroux en deuil...

Le destin continue actuellement de frapper les footballeurs professionnels puisque quelques jours après le décès accidentel du regretté Philippe Schutt, Jason Mayélé a tragiquement trouvé la mort dans un accident de voiture, le week end dernier. L'attaquant International Congolais avait, rappelons-le, fait toutes ses classes à Châteauroux en faisant trembler à de nombreuses reprises les filets sur les pelouses françaises. Transféré en juin 1999 dans le Calcio à Calgliari, il signe pour le Chievo Vérone en octobre 2001 en faisant quelques apparitions sous les couleurs de la formation surprise du Calcio cette année. Il avait également participé à la Coupe d'Afrique des Nations en janvier, en atteignant le stade des quarts de finale. Personne dans les travées de Gaston Petit n'oubliera les déboulés et les dribbles déroutants de cet attaquant qui a longtemps été le "chouchou" des supporters castelroussins... 

Strasbourg marque le pas !

Le mois de février n'a pas été très clément pour la formation dirigée par Ivan Hasek. En effet, avec une seul victoire (1-0 devant Saint Etienne) pour un nul (contre Beauvais 1-1) et trois défaites (à Caen 2-1 et Nancy 2-1 et devant Créteil 0-2), le bilan est en mesure d'inquiéter les coéquipiers de Corentin Martins qui ne parviennent plus à faire basculer les rencontres en leur faveur. Le mois de Mars qui annonce le printemps n'a pas commencé sous les meilleurs auspices avec une lourde défaite concédée à Laval (3-0), en match en retard. Il est donc urgent de réagir car même si Strasbourg doit encore disputer trois matchs en retard, la menace niçoise se fait de plus en plus pressante puisque les aiglons sont revenus à la hauteur des alsaciens avec quarante-neuf points au compteur. Perturbé par les blessures depuis l'ouverture de la présente saison, Strasbourg n'est-il pas en train de payer le revers de la médaille avec une réussite qui commence à fuir les rares attaquants valides. Le poids de l'attaque commence à se faire pesant pour Daniel Ljuboja (13 buts) qui est depuis trop longtemps esseulé aux avant-postes. Il est difficile en tout cas de trouver une explication à ce mal qui plane dans les travées de la Meinau depuis quelques semaines. Teddy Bertin pense que le groupe s'est inconsciemment relâché au plus mauvais moment, mais ne cède pas à l'affolement :" On s'est cru invincibles et on s'est vu trop vite arrivés en D1. On s'est alors laissé aller, on a manqué de concentration." Le périlleux déplacement sur la pelouse du Mans, ce mercredi, ne s'annonce donc pas de tout repos car une nouvelle défaite ferait désordre dans la maison alsacienne. A suivre... 

La prochaine journée

30ème journée–6 mars 2002-20h30 
Le Mans-Strasbourg
Wasquehal-Istres 
Saint Etienne-Laval
Gueugnon-Martigues
Grenoble-Beauvais
Créteil-Niort
Châteauroux-Nancy
Caen-Nîmes
Ajaccio-Nice
Amiens-Le Havre (07/03 à19h45)

A la semaine prochaine, pour un nouveau détour par la D2.