Un détour
par la D2 vous présente une analyse détaillée des
faits marquants de la semaine. La trentième journée a été
marquée par la victoire d'Ajaccio sur la pelouse de Gueugnon (1-2).
Dans le même temps Strasbourg et Beauvais se sont fait surprendre
à domicile par Créteil et Nancy. Retrouvez un coup d’œil
sur l'équipe du jour avec Nancy, les joueurs clés de la semaine
comme Dominique Casagrande ou Guilhermo Mauricio, le gros plan de la semaine
sur Patrick Guillou, les coulisses avec le programme des matches en retard
et la suite du feuilleton Cano...
Un coup d'oeil sur l'équipe
du jour : Nancy
Les hommes de Francis Smerecki ont
rendu un bel hommage à leur gardien Philippe Schuth, tragiquement
disparu en milieu de semaine dernière. En effet, ils lui ont offert
un beau cadeau en s'imposant sur la pelouse de Beauvais dans un match où
l'émotion était palpable bien avant le coup d'envoi. L'entraîneur
Nancéien avait d'ailleurs une voix très émue à
l'issue de la rencontre : " Gagner, c'était la plus belle des
manières de rendre hommage à Philippe. On pense à
lui, on continuera pendant de longues semaines. Il sera toujours avec nous.
Nous étions tous très abattus cette semaine mais l'être
humain a des ressources cachées. Le père de Philippe veut
que tout se passe dans une certaine discrétion, sans étalage,
et je crois qu'on a fait ce qu'il fallait ce soir. " L'incertitude
a plané sur cette partie car personne n'avait vraiment le coeur
à disputer une rencontre de football dans des conditions aussi délicates.
Finalement, à la demande du père de Philippe, les joueurs
ont accepté de se rendre dans l'Oise en souvenir d'un gardien qui
restera à jamais gravé dans toutes les mémoires.
Le président de Nancy, Jacques
Rousselot a d'ailleurs émis le souhait de rebaptiser une tribune
du stade Marcel Picot au nom de Philippe Schuth. La minute de silence observée
avant le début de la rencontre a été très forte
en terme d'émotion pour l'ensemble des personnes présentes
au stade et que dire de l'avant match que personne n'est prêt d'oublier
dans les rangs Nancéiens, à l'image de Gérard Parentin
: " Les dernières heures ont été très longues.
Dans le bus entre l'hôtel et le stade, pendant 35 kilomètres,
il n'y avait pas d'éclats de voix, pas de parties de cartes habituelles,
pas un mot. Rien. C'est un moment très particulier, fait de tristesse
et de deuil. Mais la meilleure manière de rendre hommage à
Philippe, je crois que c'est de jouer normalement, sans état d'âme.
C'est ce que souhaite son père. " Le match n'a pas été
comme les autres, en particulier pour Bertrand Laquait qui avait la lourde
tâche de lui succéder dans les buts. Il n'est pas facile de
combler un tel vide et quinze noms seulement avaient été
inscrits sur la feuille de match. Il y a trois ans déjà,
un autre drame avait frappé le football avec la disparition accidentelle
de Luc Borelli. Et ironie du sort, Nancy avait été l'adversaire
de Lyon qui s'était sortie les tripes pour remporter le succès
du souvenir (2-1).
La rencontre entre Beauvais et Nancy
n'est déjà pas habituellement un match comme les autres en
raison des liens qui existent entre les deux formations et du nombre de
joueurs à être passés d'un club à l'autre. Cette
fois-ci, le match ne dérogea pas à la règle avec beaucoup
d'engagement et de tension sur la pelouse. Nancy a livré une partie
de bonne facture et s'est trouvé récompensé de ses
efforts grâce à l'opportunisme de Nicolas Florentin qui a
réussi à trouver la faille dans la défense des hommes
de Jacky Bonnevay, à l'approche du dernier quart d'heure. Pour saluer
ce but, le joueur a simplement levé les bras en direction du ciel
pour dédier son oeuvre à son compagnon disparu, sans éclat
de joie mais accompagné de ses coéquipiers qui arboraient
tous un tee shirt en souvenir de leur gardien où l'on pouvait lire
: " Philippe, on pense à toi. " La victoire obtenue sur la pelouse
d'un sérieux prétendant à la montée est donc
plus que symbolique pour une équipe qui n'a plus rien à espérer
d'une saison qui n'a pas été à la hauteur des objectifs
du début de saison. Mais, samedi soir, l'essentiel était
ailleurs et la mission du groupe de Francis Smerecki a été
bien remplie. Et comme souvent dans de telles conditions, le spectacle
doit continuer...
Les joueurs clés de la
semaine
Dominique Casagrande (Saint Etienne)
Le portier Stéphanois a grandement
contribué au point ramené par sa formation lors du déplacement
au Havre (0-0), le week end dernier, en se montrant décisif dans
ses interventions. Eduardo Oliveira va en effet commettre l'irréparable
en se rendant coupable d'une faute qui va contraindre l'arbitre à
siffler un indiscutable penalty. Alain Caveglia va alors s'élancer,
mais Dominique Casagrande part du bon côté et détourne
avec beaucoup d'à propos la tentative du meilleur buteur havrais.
Si la défense des verts retrouve quelques couleurs depuis plusieurs
rencontres, l'ancien gardien Nantais n'y est pas certainement pas étranger,
car cet arrêt a constitué le tournant de la partie et a permis
aux stéphanois d'aborder plus sereinement la suite des événements.
Guilhermo Mauricio (Laval)
L'attaquant Lavallois a réalisé
un véritable festival à l'occasion de la venue de Wasquehal
(3-0), le week end dernier. Il ne faut pas attendre bien longtemps avant
que les filets ne tremblent puisque sur une belle frappe enveloppée,
il expédie le ballon hors de portée de Sibille qui n'avait
pas encore eu le loisir de toucher le moindre ballon (8è). Pour
mieux asseoir sa domination, les hommes de Victor Zvunka vont rapidement
se mettre à l'abri dans cette rencontre. Sur un centre de Mouissi,
Mauricio coupe parfaitement la trajectoire du ballon qui termine sa course
dans la lucarne (10è). Pour conclure, cette véritable démonstration,
il va ajouter un troisième but sur une offrande de son partenaire
Issa Ba. Il porte ainsi son total personnel à onze réalisations
alors qu'il n'a été titulaire qu'à seize reprises.
Frédéric Tatarian
(Créteil)
Créteil a crée la sensation
de la trentième journée de championnat en s'imposant sur
la pelouse de l'ogre strasbourgeois (0-2). C'est le milieu de terrain,
Frédéric Tatarian qui en a été le détonateur.
Sur un service d'Essola, il part en effet défier Chilavert et gagne
son duel en ajustant le portier alsacien d'une jolie frappe croisée
à ras de terre (58è). Avec ce précieux succès,
les hommes de Laurent Croci poursuivent leur lutte en vue du maintien de
la meilleure des manières. Il faudra maintenant être capable
de réitérer ce genre de performance !
Samassi Abou (Ajaccio)
La formation de Rolland Courbis se
rapproche à grand pas de la première division. La victoire
obtenue sur le terrain de Gueugnon (1-2), le week end dernier, ne fait
que conforter la force morale qui semble animer ce groupe à l'approche
de la dernière ligne droite de cette riche saison pour le football
Corse. C'est grâce au réalisme de Samassi Abou que les ajacciens
sont repartis avec les trois points de la victoire. Ce dernier a en effet
offert la victoire à sa formation en trompant la vigilance de Trivino
de la tête, à la suite d'une offrande de Xavier Bécas
(86è). Il marque par la même occasion son troisième
but de la saison, mais celui là est sans doute le plus important
en vue de l'accession !
Le gros plan de la semaine :
Patrick Guillou (Saint Etienne)
L'histoire de Patrick Guillou est
plus que jamais attachée à celle de l'AS Saint Etienne. Il
y a bien longtemps que dans le Forez, le public ne s'était autant
identifié à un joueur qui symbolise les valeurs du club.
Bien sûr, il ne faut pas lui demander de dribbler toute une équipe
pour aller marquer un but d'une frappe en pleine lucarne. Par contre, si
vous lui demandez de mouiller le maillot, de tacler et d'effectuer de longues
chevauchées rageuses, alors là vous pouvez être sûr
qu'il répondra toujours présent au niveau de l'esprit. Très
proche des supporters, il incarne à lui seul des valeurs que certains
dirigeants stéphanois ont parfois oublié en route. Cette
communion avec ce merveilleux public du chaudron est née lors de
la saison 1998/1999 qui a débouché sur un titre de champion
de France de division 2 et une remontée parmi l'élite. Cette
année là, il incarnait avec les Ferhaoui, Subiat, Revelles
et consort l'esprit guerrier qui habitait la maison verte pendant cette
période faste. La suite que tout le monde connaît (faux passeports,
départ de Nouzaret...), le joueur l'a vécue de l'extérieur
puisqu'il avait rejoint Sochaux pour relever le défi d'une nouvelle
remontée.
Patrick Guillou a donc suivi la descente
en enfer du club stéphanois avec un regard neutre car même
s'il connaît bien la maison verte, il n'était pas au coeur
des déraillements et des tiraillements auquels se sont livrés
les dirigeants stéphanois. Lorsque Saint Etienne a fait appel à
son "chouchou" pour calmer l'ardeur des supporters dans la marasme actuel
d'une saison calamiteuse, il n'a pas résisté bien longtemps
à cet appel du coeur pour rendre à ce club tout ce qu'il
lui avait donné. Son retour va même prendre des allures de
triomphe lorsque, pour son premier match à Geoffroy Guichard, les
verts décrochent leur premier succès de la saison devant
Ajaccio (1-0), en faisant preuve d'une combativité que l'on n'avait
plus vue depuis longtemps dans le Forez. " C'est vrai que ce soir-là,
on avait disputé un match typique de D2. On avait gagné aux
forceps, quitte à pourrir la rencontre en certaines occasions. J'avais
senti l'équipe soudée, complémentaire, et c'est justement
ce genre de match qu'il faudra renouveler, car tout est question d'envie
et de motivation. Étant donné notre situation, on doit absolument
aller dans le sens que l'on avait montré contre Ajaccio. Quand on
rentre sur un terrain, on doit avoir des visages de guerriers, même
si je n'aime pas trop ce terme. "
Frédéric Antonetti,
son nouveau mentor, aime les fortes personnalités et il apprécie
les qualités morales hors normes de son joueur. C'est pour cela
que Patrick Guillou est venu renforcer le milieu de terrain stéphanois
depuis le début de la nouvelle année pour apporter du caractère
à l'entrejeu de la maison verte. Ainsi, les observateurs ont pu
apprécier son abattage depuis quelques rencontres devant la défense.
Il déclenche les phases de pressing de sa formation, stimule ses
partenaires dans les moments difficiles... Saint Etienne a donc trouvé
son aboyeur au milieu de terrain pour mener à bien son opération
remontée que tout le monde espère rapide dans le Forez. Son
tempérament n'est pas sans rappeler un certain Kader Ferhaoui qui
arrivait si bien à canaliser les jeunes pousses qu'il encadrait
à l'époque comme Pape Saar ou Julien Sablé. L'ancien
défenseur sochalien n'est d'ailleurs pas mécontentent de
son repositionnement au milieu de terrain : " J'ai joué à
ce poste l'année passée à Sochaux. On a eu une réflexion
avec le coach entre le match du Mans et ceux à Sainte-Maxime. Je
lui avais demandé si cela l'intéressait. j'ai fait les matchs
amicaux ainsi et cela s'est plutôt bien passé et puis voilà.
Je suis content. J'ai la chance d'être polyvalent. " Lors du
déplacement au Havre (0-0), le week end dernier, il a une nouvelle
fois parfaitement rempli son rôle en faisant l'essuie glace devant
sa défense pour perturber la relance et la construction du jeu normand.
Il a sans cesse secoué ses partenaires pour les replacer ou pour
les recadrer quand le besoin s'en faisait sentir. Le résultat est
encourageant puisque les hommes de Frédéric Antonetti ont
ramené un match nul très prometteur pour l'avenir. Avec Patrick
Guillou, Saint Etienne tient la première pierre de son nouvel édifice
pour préparer la saison prochaine. A qui le tour maintenant ?
Les coulisses de la semaine :
Jean-Christophe Cano prend ses
marques à Nice
Jean-Christophe Cano, le nouveau
président de l'OGC Nice, espère redonner des couleurs à
une formation qui caresse toujours le doux rêve d'accéder
à l'élite à la fin de la présente saison. L'homme
ne veut pas faire de révolution et il entend au contraire profiter
du travail accompli en maintenant notamment sa confiance à l'entraîneur
en place, Sandro Salvioni : " Sur le plan sportif, je ne vais pas faire
de grandes modifications. Je vais juste apporter mes connaissances au niveau
extra sportif. Par exemple, l'administratif et le commercial doivent être
réalisés dans le même esprit que le sportif. On doit
générer des moyens pour permettre au côté sportif
de progresser. Concernant Sandro Salvioni, il fait très bien son
travail, il est rigoureux et consciencieux. Je peux continuer à
travailler avec lui. " Il faudra tout de même attendre quelques
semaines pour voir si le nouveau président niçois allie les
paroles aux actes. A suivre...
Le programme des matches en retard
Mercredi 27 février 2002 :
Strasbourg-Istres à 20h (21ème
journée) à nouveau remis !
Samedi 2 mars 2002 à 19h
:
Nancy-Le Havre (21ème journée)
Amiens-Châteauroux (22ème
journée)
Laval-Strasbourg (22ème journée)
Saint Etienne-Wasquehal (23ème
journée)
Dimanche 10 mars 2002 :
Gueugnon-Nancy (22ème journée)
Samedi 30 mars 2002 :
Nancy-Martigues (23ème journée)
Reste à fixer : Nîmes-Strasbourg
(25ème journée)
La prochaine journée
30ème journée–6 mars
2002-20h30
Le Mans-Strasbourg
Wasquehal-Istres
Saint Etienne-Laval
Gueugnon-Martigues
Grenoble-Beauvais
Créteil-Niort
Châteauroux-Nancy
Caen-Nîmes
Ajaccio-Nice
Amiens-Le Havre (07/03 à19h45)
A la semaine prochaine, pour un
nouveau détour par la D2.
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