Depuis l'ouverture de la présente saison, Beauvais surprend tous les observateurs du ballon rond par sa régularité dans les performances. Auteur d'une bonne deuxième partie de championnat la saison dernière, les hommes de Jacky Bonnevay ne pensaient certainement pas tenir la dragée haute à des formations comme Strasbourg ou Le Havre. Pourtant, le club de l'Oise est aujourd'hui en train de vivre sa saison la plus accomplie depuis plusieurs décennies. Beauvais est installé dans la quatuor de tête depuis le mois d'août, et il sera bien difficile pour des formations comme Nice, Le Mans de venir les déloger. L'élite se profile donc tout doucement à l'horizon alors que la saison entame sa dernière ligne droite. Le jeu de Beauvais n'est certes pas très spectaculaire, mais il repose sur une discipline tactique pour l'instant sans faille. L'équipe s'articule en effet autour d'un 3-5-2 assez défensif qui a pour objectif d'aspirer les adversaires pour mieux placer des contres meurtriers. Cette solidité défensive permet à cette jeune formation de s'affirmer comme l'équipe la plus performante hors de ses bases. Depuis le début du championnat, Beauvais ne s'est incliné qu'à une seule reprise à l'extérieur (à Wasquehal 3-2) en glanant au passage 23 points sur 36 possibles. 

Le bilan est impressionnant avec cinq victoires et sept résultats nuls hors de ses bases. Désormais, lorsque le club de l'Oise se déplace, son adversaire se méfie et joue parfois contre nature pour ne pas devenir une nouvelle victime de cette nouvelle vague qui commence à faire du bruit dans le monde du football professionnel actuel. Strasbourg s'en est aperçu, le week end dernier à l'occasion de l'affiche de la vingt-sixième journée. En effet, les hommes d'Ivan Hasek ont sans cesse buté sur une défense bien regroupée et un gardien qui colmate parfaitement les brèches lorsque le besoin s'en fait sentir. Jacky Bonnevay pouvait ainsi se montrer satisfait de la performance de son équipe qui a su faire bloc pour contenir les assauts Alsaciens : "Quelque part, obtenir un nul ici est un exploit. C'est une très grosse satisfaction. Nous avons eu de la réussite, de la chance, il ne faut pas l'oublier, mais aussi du talent, notamment notre gardien, qui a réussi quelques parades de haut niveau. Et ce n'est pas la première fois." Cette nouvelle bonne performance permet aux hommes de l'Oise de maintenir le cinquième du classement (à savoir Nice) à neuf longueurs alors qu'il ne reste plus que douze journées de championnat. 

Il faudrait vraiment un véritable cataclysme pour que Beauvais ne rejoigne pas l'élite en fin de saison car ce groupe possède une marge de progression intéressante. En effet, des joueurs comme Oliseh, Demont ou Girard s'affirment davantage à chacune de leur sortie, gagnant également en maturité alors que la pression se fait de plus en plus pesante, ce qui n'est pas pour déplaire à Jacky Bonnevay : "Certains de mes joueurs franchissent en ce moment des paliers considérables, et je ne suis pas sûr qu'ils s'en rendent compte." Le chemin qui mène à la première division reste tout de même long et semé d'embûches en tout genre. La pression va augmenter un petit peu plus chaque jour et il va falloir gérer la présence des recruteurs qui commencent à être plus présents dans les travées de Pierre Brisson. Il manque également une tribune pour se mettre aux normes de la division 1 et accueillir comme il se doit des affiches aussi alléchantes que Beauvais-Marseille ou Beauvais-Paris SG. Il faut donc rester les pieds sur terre pour que l'histoire de cette bande de copains se termine en apothéose et se concentrer sur les matchs les uns après les autres. Premier objectif : se défaire de Niort pour conserver cette confortable avance.

Les joueurs clés de la semaine

Eduardo Oliveira (Saint Etienne)

Le nouveau défenseur central Stéphanois a rapidement pris ses marques dans sa nouvelle équipe. Depuis son arrivée, il contribue activement à la stabilité défensive d'une formation qui prenait souvent l'eau pendant la première partie du championnat. Lors du déplacement à Gueugnon (1-1), le week end dernier, il a montré l'exemple en trouvant le chemin des filets. Sur un corner tiré par David Hellebuyck, le Brésilien s'est trouvé à point nommé pour reprendre victorieusement le ballon de la tête et tromper la vigilance de Trivino (57è). 

Daniel Ljuboja (Strasbourg)

L'attaquant Strasbourgeois s'est montré une nouvelle fois décisif lors de la rencontre au sommet qui opposait sa formation à Beauvais (1-1). Sur une offrande de Corentin Martins, Daniel Ljuboja va enchaîner un contrôle et une frappe pour permettre à son équipe de revenir à la hauteur des hommes de Jacky Bonnevay, qui avait su exploiter une contre attaque pour faire la course en tête. Avec cette onzième réalisation, il confirme son excellente saison et se rapproche de l'Amiénois, Hamed Diallo qui conserve la tête du classement des buteurs avec seize buts. 

Mohamed Haddadou (Le Mans)

Les hommes de Thierry Goudet poursuivent leur progression dans ce championnat en se positionnant à une prometteuse sixième place après leur éclatante victoire obtenue sur le terrain d'Amiens (0-4), le week end dernier. Didier Drogba est parti pendant le mercato à Guingamp pour se frotter à l'élite pour la première fois de sa carrière. Il fallait donc trouver une solution pour le remplacer et Thierry Goudet a décidé de faire confiance à Mohamed Haddadou pour le déplacement à Amiens. Le joueur a pleinement justifié la confiance placé en lui par son entraîneur en réalisant un joli doublé. Il revient donc sur le devant de la scène après un essai infructueux à Wolverhampton l'été dernier. A suivre...

Dominique Aulanier (Nice)

Le meneur de jeu des Aiglons s'est rappelé au bon souvenir de tous les observateurs en donnant les trois points de la victoire à son équipe devant une formation Caennaise qui faisait mieux que se défendre (2-1). Sur un service astucieux de Rodriguez, l'ancien meneur de jeu de Saint Etienne a effectué une reprise de volée du pied droit qui a terminé sa course au fond des filets de Jean-Marie Aubry (51è). Cette victoire permet à sa formation de croire encore à une possible montée en première division à la fin du présent exercice. En effet, elle reste embusqué à la cinquième place du classement en attendant un éventuel faux pas du quatuor de tête. 

Le gros plan de la semaine 

José Luis Chilavert (Strasbourg)

L'homme n'a peut être plus la même silhouette que lorsqu'il avait vingt ans mais le personnage est tellement charismatique que tout le monde s'accorde pour dire qu'il est un grand monsieur du football. José Luis Chilavert est devenu un élément incontournable du football Alsacien. Critiqué lors de ses premières apparitions sous le maillot Strasbourgeois, il a su inverser la tendance malgré la descente en seconde division en fin de saison dernière. Véritable star dans son pays, il lui a fallu quelques semaines pour qu'il s'accommode aux joutes du football européen. Il a ainsi eu du mal à s'asseoir sur le banc de touche lorsque ses performances n'étaient pas à la hauteur de son immense talent. Pour faire taire les critiques, il a mis les bouchées doubles à l'entraînement pour participer à l'épopée Alsacienne en Coupe de France qui a débouché sur une victoire au stade de France contre Amiens (0-0, 5 tirs au but à 4), dans l'antre des champions du monde. 

Personne n'a oublié ce fameux match de la Coupe du Monde 1998 où le fantasque gardien Paraguayen a poussé les français dans leurs derniers retranchements : "On est passé très près. J'attendais les tirs au but quand Blanc a marqué à la 114ème minute. Je voyais le public de Lens inquiet. La chance nous a manqué, mais ce match a permis au monde entier de découvrir le Paraguay. Avant ça nous n'existions pas vraiment. Maintenant, on va nous regarder autrement." Le monde du football se souvient en effet de l'image de ce gardien qui après avoir multiplié les arrêts décisifs a relevé ses coéquipiers en larmes pour qu'ils sortent la tête haute de cet événement malgré ce cruel dénouement. La Coupe du Monde 2002 se profile à l'horizon et José luis Chilavert espère que son pays va se servir de cette expérience pour aller plus loin dans la compétition : "Nous serons plus fort au Japon. En France, il y a quatre ans, nous n'avions pas d'attaque. Maintenant, avec Cardozo qui joue à Toluca au Mexique, et Santa Cruz, du Bayern de Munich, nous aurons bien plus à offrir dans le jeu."

En attendant le dernier grand rendez-vous de sa carrière, il se concentre sur le championnat pour espérer rejoindre l'élite à la fin de la présente saison, avec pourquoi pas un nouveau titre à ajouter à son palmarès. Champion d'Argentine à plusieurs reprises (1993, 1996 et 1998), vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1994, il aimerait bien décrocher un titre de champion de france de seconde division. Pour l'instant, tout marche pour le mieux puisque sa formation possède un point de retard sur le leader avec trois matchs de retard. Il est également le portier de la meilleure défense de division 2 avec seulement treize buts encaissés. Il effectue une saison plus conforme à son talent en se montrant décisif et autoritaire dans ses interventions, comme contre Rennes en quart de finale de la Coupe de la Ligue (défaite 3-2). Marc Keller, le nouveau manager général du Racing peut donc se féliciter d'avoir conservé son gardien à l'intersaison alors qu'il était sollicité par plusieurs clubs et que l'idée de jouer en deuxième division ne l'enthousiasmait guère : "José Luis est au top depuis plusieurs mois. Comme quoi, il ne faut préjuger de rien. Souvenons nous des critiques qui ont accompagné ses premières prestations à  Strasbourg."

La fin de saison se présente donc sous les meilleurs auspices pour la gardien Paraguayen qui croit en la bonne étoile de son équipe au moment d'aborder le dernier sprint de cette saison de purgatoire. Il espère d'ailleurs un dénouement heureux pour pouvoir terminer sa carrière de joueur en première division sous le maillot Strasbourgeois :" Je n'ai pas encore discuté avec mes dirigeants, mais j'aimerais bien renouveler mon bail et finir ma carrière en Alsace. Avec Bertin ou Martins, nous apportons de l'expérience, de l'influence. Nous pouvons aider les Johansen, Ljuboja ou Momha à aller de l'avant, leur apprendre le sens du sacrifice." Après avoir concéder le nul lors du match au sommet devant Beauvais (1-1), le week end dernier, il va falloir franchir une nouvelle étape en allant chercher un résultat sur la pelouse de Nancy. A suivre...

Les coulisses de la semaine

La reprise de Nice pourrait venir... de Marseille ! 

Depuis de longues semaines, les plans de reprise se succèdent dans les travées du stade du Ray sans pour autant qu'un accord soit trouvé avec un éventuel repreneur. Un nouvel épisode de ce plan de reprise s'est déroulé le week end dernier avec la candidature de l'ancien coordinateur sportif de l'OM, Jean-Christophe Cano, qui serait sur le point de concrétiser le rachat de l'OGC Nice : "Je travaille sur le dossier depuis six à huit mois. En compagnie de mon ami, Cassone (propriétaire d'une brasserie Niçoise), nous avons vu Sensi dans le courant de l'automne. Quelques points restent à régler mais je dois dire que cette négociation a été d'une simplicité limpide." Personne ne s'attendait à voir débarquer un nouvel intervenant dans cette interminable feuilleton. La surprise a donc été totale et elle pourrait se concrétiser dans les prochaines heures. Pour l'instant, on sait que Jean-Christophe Cano représente un grand groupe français dont le nom est tenu secret, mais il se dit aussi qu'il serait accompagné par l'ancien président de Marseille, Yves Marchand. L'information a été démentie, mais cette reprise nous réserve encore bien des surprises dans les heures qui viennent. A suivre...

William Loko (Wasquehal)... vers une retraite forcée !

Pendant que son frère Patrice brille sous les couleurs de Troyes depuis l'ouverture de la présente saison, son frère William, s'interroge sur la suite à donner à sa carrière. En effet, le joueur souffre depuis le mois d'août d'un étrange mal au dos et s'est même fait opérer d'une hernie discale en octobre dernier. Mais le mal est profond et tout le monde lui déconseille de continuer sa carrière car il pourrait mettre en péril son avenir en tant qu'être humain s'il tentait de revenir à la compétition. William Loko prend donc son mal en patience et s'accroche pour essayer de croire encore à un hypothétique retour car il a du mal à admettre qu'il doit stopper si précipitamment sa carrière alors qu'il n'a que vingt-neuf ans : "Mon plus grand regret serait de n'avoir jamais joué en match officiel contre ou au côté de Patrice, mon frère." Esprit de famille, quand tu nous tiens !

La prochaine journée

27ème journée–6 février 2002-20h30 
Le Mans-Le Havre (05/02 à 20h15)
Ajaccio-Amiens 
Caen-Istres
Châteauroux-Laval
Créteil-Nîmes
Grenoble-Martigues
Beauvais-Niort 
Nancy-Strasbourg
Saint Etienne-Nice
Wasquehal-Gueugnon (07/02 à 19h)

A la semaine prochaine, pour un nouveau détour par la D2 !