Un détour
par la D2 vous présente une analyse détaillée des
faits marquants de la semaine. Le week-end dernier était placé
sous le signe de la Coupe de la Ligue, avec les éliminations de
Nancy et Strasbourg. Des matches en retard se sont également déroulés
avec notamment la victoire de Saint-Etienne à domicile devant Créteil
(1-0). Retrouvez un coup d’œil sur l'équipe du jour avec Saint-Etienne,
les joueurs clés de la semaine comme Hamed Diallo ou Corentin Martins,
le gros plan de la semaine sur Gérard Soler (Nîmes), les coulisses
avec Sladjan Djukic qui a eu un hommage chaleureux du public troyen...
Un coup d'oeil sur l'équipe
du jour : Saint-Etienne
Depuis le début de la nouvelle
année, tout le monde s'accorde à dire qu'un nouvel élan
souffle sur le Forez. Le stage effectué dans le sud de la France
a en effet été bénéfique pour regonfler le
moral des troupes stéphanoises. Il restait aux hommes de Frédéric
Antonetti à concrétiser ces nouvelles dispositions sur le
terrain, en inversant la tendance et en remportant un succès qui
fuit la maison verte depuis le 17 novembre (victoire à Caen, 2-4).
Le match nul obtenu face à Grenoble (1-1) en match en retard était
porteur d'espoir, mais le déplacement à Ajaccio en milieu
de semaine dernière s'était soldé par une nouvelle
défaite (1-0), qui plongeait le groupe dans le doute avant de recevoir
Créteil pour le "match de la peur". L'ancien entraîneur de
Bastia trouvait tout de même des motifs de satisfaction à
l'issue de son retour sur les terres corses : "Tout le monde interprète
négativement le résultat, sans prendre en compte le contenu
du match. En seconde mi-temps, nous avons eu la maîtrise du ballon
mais nous n'avons pas été très productifs dans les
vingt-cinq derniers mètres. Comment remédier à ce
manque d'efficacité ? Tout d'abord, nous avons besoin d'un collectif
qui fonctionne bien car aucun joueur, mis à part Frédéric
Mendy, n'apporte de la créativité. Enfin, nous avons besoin
de confiance et il nous faut oser." La victoire était donc impérative
pour ne pas replonger dans une nouvelle crise interne et surtout ne pas
s'enfoncer dangereusement dans les profondeurs du classement de la D2,
avec comme ligne de mire le spectre du National. L'objectif de montée
est rangé aux oubliettes, mais les hommes de Frédéric
Antonetti se devaient de réagir pour pouvoir reconstruire dans la
sérénité une équipe capable de jouer la montée
dès la saison prochaine.
Le suspense a été total
dans les travées de Geoffroy-Guichard, puisqu'il a fallu attendre
les derniers instants de la partie pour voir enfin le stade se lever sur
une ultime tentative d'Alex Di Rocco (90'). La manière n'était
donc pas au rendez-vous, mais l'essentiel était d'aller chercher
un précieux succès pour se sortir de la zone dangereuse et
se réconcilier avec son merveilleux public. Le chaudron grondait
depuis de longues minutes lorsque David Hellebuyck expédia un centre
sur la tête de Di Rocco, qui se trouva enfin récompensé
de tous ses efforts. Ce but a redonné des couleurs aux supporters,
qui sont toujours fidèles malgré la pauvreté des résultats
actuels. Le héros de la soirée pouvait donc arborer un large
sourire à l'issue de ce laborieux succès :"C'est une victoire
tirée par les cheveux face à une équipe de Créteil
qui a bien joué le coup. Nous y avons mis du coeur et nous avons
été récompensés. Peu importe la manière,
le plus important c'est de prendre des points. La confiance viendra avec
les victoires." La première victoire de l'année 2002
a donc une saveur particulière, tant elle a été longue
à se dessiner. Le point positif de la soirée réside
sur le fait que la défense commence à retrouver une certaine
solidité, même si pour cette rencontre, Frédéric
Antonetti était privé de Giovanni Bia (blessé), Oliveira
(pas qualifié) et Fousseni Diawara (Coupe d'Afrique des Nations).
C'est donc une charnière inédite qui s'est présentée
sur la pelouse de Geoffroy Guichard avec le tandem Guillou-Hernandez. Après
avoir été impressionnant à Ajaccio en position de
milieu défensif, le chouchou du chaudron s'est donc transformé
en défenseur central avec tout autant de succès. Au-delà
de la victoire, ce dernier tenait avant tout à rendre hommage à
Olivier Baudry, qui a eu la douleur de perdre son père :
"C'est
une délivrance. Nous avons montré beaucoup d'abnégation.
Nous avons gagné avec nos tripes. Il nous reste encore quatorze
points à prendre pour être sauvé. L'équipe a
une pensée pour Olivier Baudry qui vit des moments difficiles."
Le travail de la semaine va donc s'orienter sur la construction des
offensives, qui manquent toujours cruellement d'inspiration. Pour apporter
un petit peu de folie dans le jeu stéphanois, une rumeur fait état
ces dernier jours de la probable arrivée du Sénégalais
Makhtar N'Diaye, en mal de jeu à Rennes. La réception d'Amiens
permettra peut-être à cette jeune formation de se libérer
en donnant enfin la plénitude de son talent. Il va donc falloir
à nouveau sortir le bleu de chauffe pour faire tomber le dernier
finaliste de la Coupe de France. Début de réponse vers 22h15...
Les joueurs clés de la
semaine
Hamed Diallo (Amiens)
Le meilleur buteur du présent
championnat a retrouvé son efficacité après quelques
semaines difficiles à l'entrée de l'hiver. Contre Caen, la
semaine dernière, il a activement participé au succès
amiénois (3-1) en s'offrant un joli doublé. Sur un débordement
de Chalier, Hamed Diallo va profiter habilement d'une offrande de son partenaire
pour tromper la vigilance d'Aubry (29'). Il avait déjà mis
son équipe sur la bonne voie dès l'entame de match en profitant
d'un service de son compère Peter Sampil pour ouvrir les hostilités
(4'). Cette efficacité lui permet de consolider sa place de meilleur
buteur avec quinze réalisations à son actif.
Anto Drobnjak (Martigues)
L'ancien buteur lensois a fait son
grand retour sur le devant de la scène en inscrivant un doublé
lors de la réception du Mans (2-2). Il s'est ainsi rappelé
au bon souvenir de ceux qui pouvaient le croire, à 33 ans, sur le
déclin. Sur un centre de Bugnet, Drobnjak reprend accrobatiquement
le ballon au second poteau pour tromper la vigilance de Pédemas
(74'). Dans les ultimes instants de la partie, il transforme un penalty
qui permet à sa formation d'arracher un précieux match nul
dans l'optique du maintien.
Anthony Le Tallec (Le Havre)
Le jeune champion du monde des dix-sept
ans est utilisé avec parcimonie par son entraîneur Jean-François
Domergue. Mais à chaque fois que l'on fait appel à lui, il
répond avec brio aux attentes de son mentor en se montrant décisif.
Il a ainsi participé activement à la large victoire de sa
formation devant Châteauroux (3-1), avec à son actif un but
et une passe décisive. Sur un corner de Lesage, le jeune espoir
Havrais a expédié le ballon au fond des filets de Roche d'un
joli coup de tête décroisée au premier poteau (27').
Ensuite, il va récupérer un ballon avant de servir son capitaine,
Alain Caveglia, qui s'en va sceller le sort de la rencontre (61').
Corentin Martins (Strasbourg)
Le petit meneur de jeu strasbourgeois
répond toujours présent dans les moments important d'une
rencontre. Il met son expérience au service de ses coéquipiers
pour espérer revenir parmi l'élite à la fin de la
présente saison. Lors de la réception de Niort (1-0), mercredi
dernier, il a tout simplement permis à sa formation de décrocher
trois points précieux dans la lutte pour la montée. Solides
défensivement, les Alsaciens éprouvaient des difficultés
à trouver la faille dans la défense niortaise, et l'ancien
Auxerrois va débloquer la situation en profitant d'un ballon relâché
par Marichez pour le pousser au fond des filets. Ce but permet à
sa formation de conserver la tête du championnat avec trois matches
de retard. De bon augure pour la suite !
Le gros plan de la semaine : Gérard
Soler (Nîmes)
La vie du club nîmois est tout
sauf un long fleuve tranquille depuis l'ouverture de la présente
saison. Huitième du dernier exercice, les Crocos nourrissaient des
ambitions légitimes à l'aube du nouveau millénaire.
Mais la reprise du club a traîné en longueur, les recrues
ne sont jamais venues renforcer cette prometteuse génération,
et Dominique Bathenay n'aura pas survécu au marasme qui sévit
actuellement sur les Costières. Bernard Boissier a donc été
rappelé à la rescousse pour sauver ce qui pouvait encore
l'être. Michel Coencas est arrivé à la présidence
du club pour ramener de la sérénité et essayer de
redonner à cette formation son lustre d'antan. Le passage éclair
de Claude Le Roy n'a fait que renforcer les difficultés actuelles
des coéquipiers de Marc Delaroche. Le mercato a permis au nouveau
président de ramener un petit peu de stabilité en faisant
signer l'ancien président délégué des Verts,
qui n'a pas tardé à se retrousser les manches devant l'ampleur
de la tâche qui lui est proposée :
"Il y avait besoin d'être
près de l'équipe, de recruter des joueurs. En même
temps, il faut déjà se projeter sur la saison prochaine et
envisager de mettre de l'ordre dans la maison si on se maintient."
Gérard Soler va donc se servir
de son expérience stéphanoise pour redonner des couleurs
à cette formation nîmoise qui pointe à la dernière
place du championnat. Tout le monde se souvient de sa réussite dans
le Forez, lorsqu'il a repris un club aux abois en compagnie d'Alain Bompard.
La situation est tout de même quelque peu différente, car
la maison verte affichait un passif de 45 MF et que le club était
tout proche du dépôt de bilan. Tout était à
reconstruire, alors que dans le Gard, il peut s'appuyer sur des finances
qui semblent saines et sans passif ! Longtemps au coeur de l'affaire des
faux passeports, on a cru qu'il allait prendre une année sabbatique
pour se ressourcer et récupérer de ses ennuis de santé,
qui ne l'ont pas épargné la saison dernière à
Saint Etienne. Beaucoup d'encre a coulé sur cet homme que tout le
monde voyait à Marseille l'été dernier, mais en fait
il était juste venu donner un petit coup de main amical à
son ami Bernard Tapie pour l'aider dans le recrutement. Son flair lui avait
en effet permis de trouver quelques perles rares par le passé avec
comme point d'orgue le transfert à Saint-Etienne du duo Alex-Aloisio.
Fatigué de devoir porter sur
ses épaules les errements de la maison verte, il a donc débarqué
à Nîmes pour tenter de refaire le même coup que dans
le Forez : "J'ai rencontré le président Coencas le 26
décembre. Son discours m'a plu. Je me suis engagé car j'ai
trouvé le challenge passionnant à relever. Le fait que Nîmes
soit une vraie ville de football n'a fait que me conforter dans ce choix."
Sa première mission était de renforcer son groupe pour pouvoir
maintenir l'équipe en seconde division. Il ne s'est d'ailleurs pas
mal débrouillé en faisant signer jusqu'au mois de juin prochain
l'attaquant troyen Sladjan Djukic, qui va amener toute son expérience
à cette jeune formation. On lui doit également l'arrivée
du milieu de terrain polyvalent de Galatasaray, Talay. Ces deux joueurs
n'ont pas beaucoup joué ces derniers mois et c'est donc avec un
esprit revanchard qu'ils débarquent dans le Gard. Gérard
Soler s'est plongé avec beaucoup de passion dans cette nouvelle
mission et il a une totale confiance en ses joueurs pour sauver la place
du club nîmois à l'issue de cette éprouvante saison
:.
"Pour moi, il est hors de question que Nîmes ne se sauve pas.
La question ne se pose qu'à ceux qui sont négatifs et qui,
à quatre mois de la fin, se demandent déjà ce que
va faire Coencas. Il faut que tout le monde parle le même langage
et se sente soutenu. Et aujourd'hui, seule l'abnégation des joueurs
peut nous sauver. Ensuite, avec du travail, on pourra mettre en place un
projet intéressant."
Les coulisses de la semaine :
Ajaccio, Nancy et Strasbourg restent
en rade !
Le week-end dernier était
placé sous le signe de la Coupe de la Ligue avec au programme les
quart de finale. Deux clubs de seconde division étaient concernés
et pouvaient donc encore rêver du Stade de France. Strasbourg s'est
bien battu sur la pelouse de Rennes avant de céder en fin de rencontre
devant la pression des hommes d'Alain Gourcuff... et celle de l'arbitre.
En effet, les coéquipiers de Corentin Martins menaient au score
(2-1), avant que l'homme en noir ne relance la partie en accordant un penalty
douteux pour une faute de Stéphane Collet. Cette égalisation
a relancé le match et la défense strasbourgeoise a finalement
craqué en toute fin de match (3-2). Nancy a également failli
créer la sensation en poussant le PSG jusqu'à la terrible
séance des tirs aux buts. Le héros de la soirée se
nomme Jérôme Alonzo, qui a réussi à détourner
avec brio trois tentatives pour assurer la qualification de son équipe
dans la douleur (1-1, 4-3 tab). Enfin, en match en retard de la Coupe de
France, Ajaccio s'est incliné sur la pelouse de Sedan, non sans
avoir opposé une belle résistance (1-0).
L'hommage rendu à Djukic
Le joueur n'était pas qualifié
pour disputer le match en retard de sa nouvelle équipe sur la pelouse
du Havre. Il a donc obtenu la permission de ses nouveaux dirigeants pour
pouvoir assister à la rencontre Troyes - Marseille, à la
demande de son ancien président. Il a ainsi donné le coup
d'envoi de cette rencontre tout en recevant un hommage chaleureux de la
part du public troyen : "J'étais très ému, souligne
le joueur, encore plus au moment de rentrer sur la pelouse. C'était
très difficile de se dire que tout ça, c'était fini,
que je disais au revoir à mon public de toujours. Je n'oublierai
jamais ce tour d'honneur, tout cet amour des supporters pour moi. Ils m'ont
même offert un trophée." Belle hommage... pour ce joueur
fidèle à ses couleurs !
Les résultats des matches
en retard de la semaine
Samedi 26 janvier 2002
18h
Châteauroux-Gueugnon 1-0
Saint Etienne Créteil 1-0
19h15
Le Havre-Nîmes 3-0
La prochaine journée
24ème journée–30 janvier
2002-20h30
Beauvais-Le Havre (29/01 à
18h45)
Wasquehal-Ajaccio (30/01 à
20h)
Caen-Laval
Châteauroux-Nice
Créteil-Martigues
Grenoble-Niort
Le Mans-Gueugnon
Nancy-Istres
Saint Etienne-Amiens
Nîmes-Strasbourg - reporté
A la semaine prochaine, pour un
nouveau détour par la D2 !
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