Un détour
par la D2 vous présente une analyse détaillée des
faits marquants de la semaine. La dix-neuvième journée a
été marquée par le choc entre Beauvais et Ajaccio
qui se sont neutralisés (0-0). Strasbourg conserve la tête
après son difficile succès sur Martigues (1-0). Retrouvez
un coup d’œil sur l'équipe du jour avec Châteauroux qui a
atomisé Saint Etienne (4-0) , les joueurs clés de la semaine
comme Daniel Meslin ou Stéphane Trévisan, le gros plan de
la semaine sur Mamadou Bagayoko, les coulisses avec Guy David et les chiffres
de la semaine...
Un coup d'oeil sur l'équipe
du jour : Châteauroux
Les hommes de Thierry Froger éprouvent
toutes les peines du monde à s'imposer à domicile depuis
l'ouverture du présent championnat. La venue de Saint Etienne, le
week end dernier, était donc l'occasion d'offrir un joli cadeau
de fin d'année au public de Gaston Petit qui était venu en
masse pour voir tomber les Verts. Ce match de milieu de tableau était
également important pour mieux cerner le potentiel des deux formations
qui rêvent toujours à une possible accession en fin de saison.
Autant dire que l'équipe qui ne ramenait rien de cette rencontre
risquait d'hypothéquer ses chances de se mêler à la
lutte pour la montée. C'est donc des joueurs très motivés
qui ont pénétré sur la pelouse pour en découdre
dans un froid qui s'est fait de plus en plus glacial au fil des minutes.
Le public était donc nombreux pour participer à la fête
en poussant ses favoris à se surpasser dans les moments difficiles.
On pouvait même apercevoir des supporters... Lyonnais dans les tribunes,
qui étaient venus prêter main forte, malgré le froid,
aux supporters de Châteauroux avec une banderole qui en dit long
sur l'amour qu'ils portent aux Stéphanois: "L'OL avec le Berry".
Les supporters des Gones pourront dire ce qu'ils veulent mais les fameux
derbys doivent leur manquer cette saison !
Thierry Froger était conscient
que son hôte du soir ne voulait pas venir en simple spectateur pour
tenter de rattraper les points perdus à Geoffroy Guichard devant
Nancy (1-3). L'entraîneur Castelroussin avait donc misé sur
une équipe résolument offensive pour déstabiliser
une arrière garde Forezienne, pas vraiment à son aise ces
dernières semaines. Les deux jeunes espoirs du clubs, Roudet et
Nivet avaient pour mission de distribuer des offrandes au duo Compan-Ferreira.
Les Stéphanois vont repartir du terrain avec quatre buts encaissés
et le moral dans les chaussettes. Il faut dire que les coéquipiers
de Morestin ont pris la rencontre par le bon bout en étouffant le
milieu de terrain et la relance Stéphanoise grâce à
un pressing de tous les instants. Les observateurs assistant à ce
prometteur spectacle se sont même demandés si Châteauroux
allait parvenir à maintenir ce rythme infernal pendant quatre-vingt
dix minutes. Le réalisme était du côté des locaux
qui ont réussi à exploiter avec brio les moindres brèches
qui se sont présentées à eux. En marquant à
deux reprises dans la première demi-heure, le match est devenu plus
facile à gérer. Thierry Froger pouvait donc afficher un large
sourire à l'issue de la rencontre devant le réalisme retrouvé
de sa formation : " Six occasions, quatre buts. Quand le réalisme
offensif est là, la vie est changée. Notre problème
jusqu'alors, c'était de mettre le ballon au fond des filets adverses,
c'est chose faite. J'espère que cela servira à mes joueurs
pour la suite. " En effet, une seule occasion a suffi à décanter
la situation alors que le défaut de cette formation était
de se montrer imprécis dans la finition.
La question est maintenant de savoir
si Châteauroux est capable de rééditer de telle performance
dans les semaines à venir. Les critiques qui pleuvaient sur les
joueurs de Thierry Froger vont donc pouvoir être mises de côté
jusqu'à leur prochaine sortie. Le travail de la semaine va donc
se faire dans la sérénité mais il faut faire attention
de ne pas s'enflammer et ne pas tomber dans une certaine suffisance qui
serait nuisible pour poursuivre la progression entamée devant les
hommes de Frédéric Antonetti. " Depuis quelques temps,
nous avons subi des critiques qui nous avaient agacés. Les joueurs
ont fait preuve d'une belle envie, d'une grande détermination. Le
travail finit par payer un jour." Thierry Froger parle donc en connaissance
de cause et il a dû apprécier la performance de son attaquant
Lilian Compan qui a usé la défense Stéphanoise par
son travail de sape. L'attaquant Berrichon s'est montré inspiré
dans la finition en inscrivant le troisième but de sa formation
d'un coup de tête imparable qui a scellé définitivement
le sort du match (65è). Les spectateurs du stade Gaston Petit se
sont donc régalés devant la qualité du jeu proposé.
A l'image du jeune Paul qui a marqué un but somptueux d'une reprise
de volée digne des plus grandes heures du football (12è).
Hormis le penalty transformé par Nivet (26è), chaque but
est venu sur une action construite, comme celui de Ferreira, qui s'est
joué de Fousseni Diawara et de Giovanni Bia, avant de venir tromper
avec beaucoup de sang froid Dominique Casagrande (75è). A la fin
de la rencontre, les sifflets avaient laissé place à un tonnerre
d'applaudissements qui en disait long sur la communion retrouvée
entre cette équipe et son public. Ce match doit servir de tremplin
pour la suite du championnat, mais un déplacement à Ajaccio
se profile à l'horizon lors de la prochaine journée. Qui
a dit que la vie était un long fleuve tranquille ?
Les joueurs clés de la
semaine
Stéphane Trévisan
(Ajaccio)
Le portier Corse a été
le grand artisan du point du match nul ramené de Beauvais par sa
formation (0-0). Il confirme par la même occasion qu'il demeure un
des meilleurs portiers de notre championnat. Il a ainsi multiplié
les interventions décisives pour enrayer les offensives des attaquants
de Beauvais. Il s'est interposé avec autorité sur des tentatives
de Guei (17 et 43è). Ensuite sur un coup franc de Clément,
il s'est envolé pour détourner brillamment le ballon en corner
(47è). Rolland Courbis peut donc être satisfait de l'avoir
fait venir en Corse car il contribue grandement à la bonne tenue
de sa formation.
Daniel Meslin (Nice)
L'attaquant Niçois continue
sa progression dans ce difficile championnat de division 2. Lors du déplacement
à Istres (0-1), le week end dernier, il s'est montré réaliste
sur la première occasion qui s'est présentée à
lui. Sur un centre de Mané, Meslin est bien placé pour tromper
Quiévreux à bout portant (33è). Il marque par la même
occasion son neuvième but depuis l'ouverture du championnat et permet
à sa formation de décrocher un précieux succès
à l'extérieur.
Marc Zanotti (Caen)
Depuis son départ de Saint
Etienne, Marc Zanotti a entamé une longue traversée du désert.
Il a en effet fréquenté avec assiduité l'infirmerie
et le banc de touche des clubs dans lesquels il a posé ses valises.
Depuis quelques semaines, il a fait son retour dans le groupe Caennais.
Lors de la réception du Mans (2-0), il a retrouvé le chemin
des filets pour inscrire le deuxième but de sa formation. Sur un
centre de Caillet, Marc Zanotti expédie de la tête le ballon
hors de portée de Pédemas (50è). Est-ce le début
d'une longue série ? A suivre...
Ronan Salaün (Nîmes)
Lors de la réception d'Amiens
(1-1), le milieu de terrain Nîmois a permis à son équipe
d'arracher un match nul inespéré en égalisant dans
les ultimes instants de la partie. Menés depuis la 30ème
minute, les hommes de Dominique Bathenay jettent leurs dernières
forces dans la bataille. Charpennet expédie un coup franc qui vient
s'écraser sur le poteau de Lachuer...mais Salaün qui a bien
suivi, pousse le ballon de la tête au fond des filets et délivre
le stade de l'angoisse ambiante (90è).
Le gros plan de la semaine :
Mamadou Bagayoko (Strasbourg)
Depuis le départ de Pegguy
Luyindula à Lyon l'entraîneur Strasbourgeois, Ivan Hasek,
doit faire face à un véritable casse tête pour composer
une ligne d'attaque digne de ce nom. En effet, Paatelainen fréquente
l'infirmerie avec assiduité tout comme Pierre Laurent qui forme
un joli duo avec le Finlandais dans l'infirmerie Alsacienne. Du coup, Daniel
Ljuboja se retrouve la plupart du temps isolé à la pointe
de l'attaque. Il n'est pas facile dans ces conditions de se montrer décisif
à chacune de ses sorties. Certes, Strasbourg gagne ses rencontres
par la plus petite des marges et occupe la tête du championnat, mais
il faut chercher une solution à ce malaise offensif qui plane dans
les travées de la Meinau. Le jeune Mamadou Bagayoko a donc été
sorti de la réserve pour venir prêter main forte à
une ligne d'attaque souvent réduite à un seul élément.
Ecarté au début de la présente saison du groupe professionnel,
le jeune Malien est revenu dans les petits papiers de son entraîneur.
Débarqué à Strasbourg
dans les bagages de Claude Le Roy en 1999 alors qu'il évoluait à
Sens (DH), Mamadou Bagayoko va éprouver toutes les peines du monde
à se fondre dans l'effectif Alsacien et parfait sa formation en
fréquentant l'équipe réserve. Attaquant au gabarit
impressionnant (1m90), il fait son apparition au milieu de la saison 1999/2000
dans l'équipe de Claude Le Roy au poste de... stoppeur. Il n'est
pas facile dans ces conditions de convaincre à une place qui ne
met pas en valeur ses qualités d'attaquant. Certes, il est à
l'aise dans le jeu aérien grâce à sa taille mais ce
poste requiert des dispositions qui ne lui sont guère favorables
dans son épanouissement. L'expérience va être de courte
durée car ses performances ne sont pas à la hauteur des espoirs
placés en lui par son entraîneur. Il va alors se retrouver
dans une position plus offensive au milieu de terrain. Le résultat
est immédiat et il va s'imposer comme un élément de
soutien pour les attaquants Alsaciens. Il impressionne alors tous les observateurs
par ses dribbles et sa force de percussion. Mais l'arrivée de Stéphane
Roda à l'aube de la saison 2000/2001 va le pousser à fréquenter
davantage le banc de touche que les pelouses de première division.
Cela ne va pas l'empêcher d'aligner des bonnes performances lorsque
l'on fait appel à ses services. Lorsqu' Yvon Pouliquen reprend les
rênes de l'équipe première, il va enfin retrouver son
poste de prédilection à la pointe de l'attaque. Mais à
force de ne plus jouer à ce poste, il a perdu ses repères
et ne parvient pas à s'imposer aux yeux de son nouveau mentor.
Mamadou Bagayoko va alors progressivement
disparaître de la circulation et Marc Keller envisage même
de le transférer à l'intersaison. Mais les propositions n'affluent
pas et il repart avec l'équipe réserve pour vivre une saison
dans l'ombre, la mort dans l'âme. Il prend son mal en patience et
travaille pour tenter de convaincre son nouvel entraîneur de faire
appel à ses services. Tous ses efforts vont être petit à
petit récompensés puisque depuis plusieurs semaines, il se
retrouve régulièrement appelé dans le groupe professionnel
par Ivan Hasek. Il sait qu'il ne faut pas qu'il laisse passer la chance
qui se présente à lui et tente de donner enfin la plénitude
de son talent. Mamadou Bagayoko est ainsi en train de s'affirmer au côté
de Daniel Ljuboja à la pointe de l'attaque Strasbourgeoise. En Coupe
de La Ligue face à Caen (2-0), il a même gagné ses
galons de titulaire et a pleinement justifié la confiance placée
en lui par son entraîneur. Sur un service de Christian Bassila à
l'entrée de la surface de réparation, il va ajuster avec
une grande maîtrise le portier Caennais pour asseoir le succès
de sa formation (67è).
Cette performance ne passe pas inaperçue
et il se retrouve à nouveau titulaire pour la venue de Martigues
(1-0), le week end dernier. En première période, sa tache
est délicate car il est seul en attaque. En effet, il a poussé
Daniel Ljuboja sur la touche. En seconde période, les deux hommes
sont associés pour faire sauter le verrou Martégal. Le match
tarde à désigner son vainqueur. José-Luis Chilavert
tire un long coup franc depuis le milieu de terrain. Beaucoup de monde
se presse dans la surface de réparation, mais Mamadou Bagayoko va
surgir et se montrer le plus prompt pour venir tromper la vigilance de
Thomas (79è). Ce but libère le stade alors que l'on rentrait
dans les dix dernières minutes de la partie. Il trouve enfin la
reconnaissance de son travail et de tous ses efforts. Ce nouveau coup d'éclat
lui ouvre de nouvelles perspectives pour la deuxième partie de la
saison. Tout le monde croise les doigts pour que cette résurrection
ne soit pas sans lendemain. A suivre...
Les coulisses de la semaine :
Alain Michel, consultant ou entraîneur
bénévole ?
Le flou reste de mise à Grenoble
car les dirigeants s'évertuent à confirmer qu'Eric Garcin
demeure l'entraîneur de l'équipe première, mais lors
du déplacement à Créteil, le week end dernier (1-1),
c'est une nouvelle fois Alain Michel qui officiait sur le banc. Officiellement,
Eric Garcin est toujours à Clairefontaine pour passer ses diplômes
d'entraîneur. Que va-t-il se passer dans un proche avenir ? Personne
n'est en mesure de répondre pour l'instant mais Alain Michel tient
à mettre les choses à plat : " Il n'y a aucune ambiguïté
avec Eric. Soyons très clairs, je fais le boulot depuis le 15 novembre,
les entraînements, les causeries, les mises en place... Grenoble,
c'est mon club, on l'a construit, et quand on m'a dit qu'il fallait que
je revienne, je l'ai fait. " La deuxième division abrite donc
un bénévole ! C'est une chose suffisamment rare pour être
soulignée dans ce monde cruel que constitue le football professionnel
moderne. Suite au prochain épisode...
Guy David laisse sa place à
Baptiste Gentili !
Il y avait beaucoup d'émotion
sur le banc de touche Martégale lors du déplacement à
Strasbourg, le week end dernier (défaite 1-0). En effet, Guy David
a annoncé à ses joueurs qu'il devait prendre du recul pour
quelque temps pour des raisons de santé. Après Guy Roux,
Gérard Houiller et Tomislav Ivic, il est tout simplement une nouvelle
victime de l'épidémie qui frappe actuellement le football
français. Tout le monde espère que l'on reverra très
rapidement cet entraîneur chaleureux sur les bancs de touche de notre
championnat. Pour le remplacer, les dirigeants Martégaux sont allés
chercher Baptiste Gentili qui était sans club depuis son départ
d'Ajaccio en fin de saison dernière. Il est important de rappeler
que Gentili a entraîné Ajaccio de 1991 à 2000 et qu'il
a conduit le club de la division d'honneur à la deuxième
division. Le club a tenu a préciser que Guy David demeurait pour
l'instant coentraîneur du club Martégale.
Nice est à vendre
L'histoire du club Niçois
est tout sauf un long fleuve tranquille. Les rivalités et les luttes
intestines sont plus que jamais de rigueur sur les bords de la Côte
d'Azur. Cette fois les choses se précisent puisque depuis mardi
matin, le club est officiellement à vendre. Les rumeurs vont donc
bon train concernant ce club au palmarès éloquant : quatre
titres de champion de France et trois Coupes de France. Deux projets de
reprise semblent se dégager de toutes les informations qui circulent
actuellement dans les travées du vieux stade du Ray. Alors qui de
Waldemar Kita ou du trio Boïs-Dayan-Biétry va rafler la mise
? Réponse dans les prochains jours, mais tout le monde croise les
doigts pour le futur repreneur permette au club Niçois de poursuivre
sa marche en avant entamée depuis l'ouverture du championnat, avec
une prometteuse septième place. A suivre...
Les chiffres de la semaine :
La dix-neuvième journée
de championnat a été pauvre en buts puisque seulement dix-sept
buts ont été inscrits le week end dernier sur les pelouses
de notre championnat. Après son succès sur le Mans (2-0),
Caen possède l'attaque la plus prolifique avec 29 buts marqués
alors que Strasbourg conserve son statut de meilleure défense avec
seulement 10 buts encaissés depuis l'ouverture de la présente
saison. La formation d'Ivan Hasek est par ailleurs intraitable à
domicile puisqu'elle n'a concédé qu'un résultat nul
pour neuf victoires. Hamed Diallo marque le pas depuis quelques semaines
mais conserve la tête du classement des buteurs avec 12 réalisations.
Châteauroux vient de boucler son cinquième match à
domicile sans encaisser le moindre but alors que le public s'était
massé en nombre dans les tribunes de Gaston Petit (plus de
10 000 personnes) pour venir voir la toujours légendaire équipe
de Saint Etienne.
La prochaine journée
20ème journée–19 décembre
2001-20h30
Nice-Strasbourg (à 19h)
Ajaccio-Châteauroux
Amiens-Nancy
Gueugnon-Beauvais
Istres-Laval
Le Havre-Niort
Le Mans-Grenoble
Martigues-Nîmes
Saint Etienne-Créteil
Wasquehal-Caen
A la semaine prochaine, pour un
nouveau détour par la D2.
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