Cette Semaine : Caen et Ajaccio

Caen-Nancy 1-0

Les Normands ont l'avantage de connaître les résultats de leurs adversaires avant de recevoir Nancy. Au vu de la performance de Strasbourg notamment, l'occasion est donc belle de se replacer dans le trio de tête. Pour cela, il faut tout de même se défaire d'une formation de Nancy qui s'accroche depuis quelques semaines pour se rapprocher du haut du classement. Caen se présente donc avec une organisation en 5-3-2 conforme à celle présentée depuis le début du championnat. Côté Nancéien, Francis Smerecki reste fidèle à son 4-4-2 et mise sur la percussion de son duo d'attaque Fouret-Ze Alcino. 

Dès l'entame de la rencontre, les hommes d'Hervé Gauthier paraissent mieux armés pour déstabiliser l'arrière garde des Lorrains qui ne se montre pas trop à son avantage. Le jeu des Normands semble en effet plus vif et mieux construit que celui de son adversaire du jour. Deroin est infatiguable dans son rôle de récupérateur au milieu de terrain. Il cherche également à relancer proprement pour permettre à Xavier Gravelaine de semer la panique dans la défense de Nancy. Ce dernier n'est décidement pas venu préparer sa retraite en Normandie et il semble au contraire avoir retrouvé des sensations perdues ces dernières saisons. Malgré cette domination, le score reste vierge de longues minutes car la défense de Nancy se sort toujours de situations périlleuses avec brio ou réussite ! Caen dégage de la sérénité et les supporters sentent qu'il faut se montrer patient et attendre l'occasion pour faire la différence. La sortie de Bellisi (14è) sur blessure va tout de même perturber la défense Caennaise qui voit son équilibre remis en cause. Mais Nancy ne va pas en profiter car Hébert veille au grain et commande ses joueurs de main de maître. Il vient ainsi empêcher Florentin  qui avait éliminé Caillet et Seubé, de venir défier Catherine (15è). 

La seconde période va être plus riche en occasions de buts et un frisson va même envahir les travées du stade d'Ornano lorsque Florentin se présente seul devant Catherine. Ce dernier va faire preuve de détermination en effectuant une jolie parade qui empêche Nancy d'ouvrir le score. Le gardien Normand est ainsi à l'honneur avec quelques sorties décisives pour enrayer les offensives adverses. Jimmy Hébert, le meilleur joueur Caennais sur la pelouse, ne va pas être en reste. Il va s'éléver plus haut que tout le monde sur un coup franc de Faderne, pour placer une tête croisée qui va laisser Schuth sans réaction (65è). Le plus dur est fait dans cette rencontre relativement fermée mais il s'agit maintenant pour les Caennais de ne pas se découvrir pour préserver ce maigre avantage. Catherine va devoir sortir à nouveau le grand jeu sur une tête de Zé Alcino qui prenait le chemin de sa lucarne (67è). Cet avertissement sera heureusement sans suite pour les locaux qui ont bien reçu le message. Ces derniers vont se contenter de contrôler les vélleités offensives de Nancy, tout en plaçant quelques accélerations en contre. C'est donc sans s'affoler que Caen remporte sa septième victoire de la saison par le plus petit des scores. Il va falloir maintenant défier Beauvais dans son antre lors de la prochaine journée ! A suivre...

Réaction de Hervé Gauthier :

« On a réalisé un match solide. Les deux équipes ont su se neutraliser. En fait, cela s'est joué à très peu de chose, un simple coup de pied arrêté. On a su se montrer patient. En première période, nous avons de nombreuses occasions qu'on ne concrétise pas. De toute façon, cela ne pouvait être un match où ça s'enflamme car il y a trop d'enjeu et pas assez écart entre les équipes. On va pouvoir se rendre à Beauvais avec sérénité. »

Ajaccio-Strasbourg 2-1

Le choc de cette quatorzième journée met aux prises deux formations qui affichent des ambitions depuis l'ouverture du championnat. La motivation se lit sur les visages Corses lors de l'échauffement car les hommes de Rolland Courbis restent sur une défaite et un nul lors de leurs deux dernières sorties. Le public Corse attend donc une réaction de son équipe pour faire tomber l'ogre Strasbourgeois. Pour arriver à leurs fins, les Corses présentent une équipe résolument offensive avec le trio Granon-Garcia-Darbelet pour soutenir Becas et N'Diaye en attaque. Les ambitions sont clairement définies avant le début des hostilités. Il faut perturber la maîtrise Alsacienne par un jeu rapide à une touche de balle.

Le message semble être bien passé car les Corses vont prendre à la gorge l'équipe Strasbourgeoise qui éprouve décidement les pires difficultés lorsqu'elle affronte une équipe du trio de tête. Après avoir perdu à Beauvais (1-0), elle va à nouveau concéder une défaite qui ne souffre d'aucune contestation, tant la domination des Corses a été constante et étouffante. Strasbourg possède bien une formation solide mais depuis le départ de Luyindula à Lyon, elle rencontre les pires problèmes pour s'imposer à l'extérieur. En effet, elle ne dispose avec Daniel Ljuboja que d'un seul joueur de poids en attaque. Si cela s'avère prolifique à domicile où les adversaires se présentent pour ne pas perdre, cela devient plus difficile à l'extérieur. C'est ce qui s'est passé sur la pelouse de François Coty avec une formation d'Ajaccio gonflée à bloc, qui a fait voler en éclat le bloc défensif Alsacien. Il devient ensuite difficile de revenir au score lorsque l'on est diminué offensivement. 

Les Corses ont donc imposé leur domination d'un bout à l'autre de la partie grâce à la rapidité et à la force de percussion de ses joueurs offensifs. Avec une combativité de tous les instants, Ajaccio va donc perturber l'expérience de la machine Strasbourgeoise. C'est ainsi que même Chilavert inspire la méfiance de la part de Bertin, qui préfère dégager un centre d'Ursule en corner, au lieu de laisser son gardien intervenir (31è). Malgré cette pression, Strasbourg croit regagner les vestiaires sur un score nul et vierge mais il faut se méfier de l'abnégation des Corses qui tentent de forcer la décision jusqu'au coup de sifflet de l'arbitre. Sur une contre attaque, Becas transmet un ballon à Darbelet. Ce dernier combine avec Ursule avant de se retrouver à la conclusion de l'action pour l'ouverture du score en faveur de son équipe (45è). Personne ne trouve rien à redire à cette réalisation tant la domination Corse fut térritoriale. Fort de cet avantage, Ajaccio laisse passer l'orage en début de seconde période avec une réaction légitime des Strasbourgeois. Mais la force de percussion va demeurer du côté des locaux qui vont savoir profiter de la suffisance de leur adversaire. Rolland Courbis va effectuer un coaching judicieux en lançant sur la pelouse Junior (68è). Le brésilien ne va pas tarder à faire parler de lui, puisque sur un service de Connen, il permet à son équipe de faire le break (75è). Strasbourg veut y croire encore mais ce n'est pas un but dans les dix dernières minutes qui changera la donne de la rencontre. En effet, sur un coup franc de Doukantie, Devaux profite de la passivité de la défense Corse pour marquer de la tête (82è). Le score en restera là et Ajaccio remporte un succès qui ne souffre d'aucune contestation ! 

Réaction de Rolland Courbis:

« Nous nous attendions à un match difficile devant une des meilleures équipes du groupe et qui reste pour moi le favori pour le titre. Mais nous étions également très déterminés et surtout désireux de renouer avec la victoire après le match nul concédé à Gueugnon et la défaite subie à Nice. Je pense que cette victoire est indiscutable. Il nous reste à 
confirmer. » 

Les joueurs clés de la semaine

Hamed Diallo (Amiens)

L'attaquant Amiénois a été un poison constant pour la défense de Laval lors du match qui a opposé les deux formations. Malgré tous ses efforts, il n'a pas pu offrir la victoire aux siens qui ont dû se contenter du partage des points sur leur pelouse (1-1). C'est tout de même lui qui transforme un penalty pour une faute qu'il a lui même provoquée (47è). Il conforte par la même occasion sa place de leader du classement des buteurs avec cette dixième réalisation.

Patrice Carteron (Saint Etienne)

Le capitaine Stéphanois a la particularité d'avoir permis à sa formation d'engranger sept des treize points marqués depuis l'ouverture du championnat. Buteur lors de la victoire sur Ajaccio (1-0), il avait offert le point du match nul contre Strasbourg (1-1) en arrachant l'égalisation. Contre Martigues, il a encore fait parler la poudre en offrant la seconde victoire de la saison à sa formation (1-0). Sur un corner de Fellahi mal renvoyé par la défense, "Cartoche" se trouve en embuscade pour catapulter le ballon au fond des filets d'un tacle rageur (57è).

Nassim Akrour (Istres)

L'attaquant Istréen est l'homme en forme de son équipe depuis quelques semaines. Il l'a encore prouvé lors du déplacement à Créteil en obtenant l'égalisation dans le temps additionnel (1-1). Sur un corner frappé par Tabet, la défense de Créteil se montre fébrile et ne parvient pas à se dégager. Nassim Akrour est bien placé pour expédier le ballon au fond des filets (92è). Il rejoint ainsi Alain Cavéglia au classement des buteurs avec six réalisations.

Amara Traoré (Gueugnon)

L'inusable Amara Traoré fréquente de plus en plus le banc de touche depuis quelques semaines. Mais il tente de forcer la décision lorsque son entraîneur fait appel à lui. Lors de la réception du Havre (1-1), il a fait son apparition sur la pelouse pour les trente dernières minutes de la partie pour aider ses partenaires à revenir au score. C'est dans le temps additionnel qu'il va libérer le stade en prenant Vencel à contre pied sur penalty (94è). Avec cette cinquième réalisation de la saison, il s'est rappelé au bon souvenir de son entraîneur qui le relancera peut être dans le grand bain rapidement !

Le gros plan de la semaine : Le réveil des Verts !

Il faut remonter loin en arrière pour voir Saint Etienne obtenir deux résultats positifs de suite. Après un match nul prometteur à Laval, les hommes de Frédéric Antonetti ont confirmé leurs progrès en disposant logiquement, malgré un score étriqué, de Martigues (1-0) dans leur antre de Geoffroy Guichard. La force de ce groupe est de ne rien lâcher depuis le début de saison. Le sourire était donc de retour dans les vestiaires après ce succès qui a redonné du baume au coeur au "Peuple Vert" . En effet, les supporters s'étaient massés en nombre dans les travées du chaudron, pour le match de la reconciliation après les incidents contre Le Havre. Le renouveau est donc en marche dans le Forez et même si les Verts sont toujours convalescents, la qualité du jeu proposée s'améliore depuis l'arrivée du technicien Corse à la tête de l'équipe. Frédéric Antonetti préférait mettre en avant ses joueurs après son premier succès à la tête de sa nouvelle formation :" Je suis très satisfait pour les joueurs qui sont sérieux et consciencieux. Ils sont récompensés par cette victoire, certes difficile. Jusqu'au bout Martigues nous a embêtés car nous n'avons pas su plier le match. J'ai vu beaucoup de bonnes choses. Le contenu du match est positif. Il faut continuer cette remontée. " L'état d'esprit est donc en train de changer dans le Forez et il faut continuer à profiter de ce nouvel élan qui pousse les joueurs à se révolter pendant une rencontre.

Certains font même le rapprochement avec la période faste de l'époque Robert Nouzaret lorsque ce dernier avait conduit le club au titre de champion de France de division 2. En effet, la musique est de retour dans les vestiaires depuis quelques semaines. Frédéric Mendy a même été promu au sein du groupe pour mettre des morceaux qui mettent l'ambiance. Ce match contre Martigues n'est pourtant qu'une étape qui a permis aux Stéphanois de quitter la dernière place du classement. Il faut désormais poursuivre cette progression pour stabiliser la pérénnité du club qui aspire à d'autres objectifs que de lutter dans les bas fonds de la division 2. Le groupe reste malgré les mauvais résultats uni et savoure ce moment de bonheur après lequel il courait depuis sa victoire contre Ajaccio. Alain Bompard peut se montrer satisfait de sa trouvaille car en faisant signer Frédéric Antonetti, c'est un petit peu un retour au source qu'il a cherché, en plaçant un homme à forte personnalité pour aider un groupe prometteur à supporter la pression ambiante. L'ensemble des joueurs adhère à la méthode de leur nouveau mentor qui n'hésite pas à intervenir lors des séances d'entraînement lorsque le besoin s'en fait sentir. Un nouvel état d'esprit plane donc sur le Forez et tous les supporters espèrent un retour progressif vers une place plus conforme aux ambitions de début de saison. Tout le stade a donc chaviré de bonheur lorsque Patrice Carteron a taclé rageusement le ballon au fond des filets sur un corner de Fellahi (57è). Ce dernier reconnaissait d'ailleurs après la rencontre, que ce but avait soulagé son équipe d'un poids lourd à porter depuis plusieurs semaines. " Cette victoire est un vrai soulagement. Elle est méritée. Avec un peu plus de confiance, nous aurions pu gagner ce match plus facilement. " 

La méthode Antonetti commence donc à porter ses fruits avec une réorganisation tactique qui semble mieux convenir aux joueurs dont il dispose. L'équipe s'articule désormais autour d'un bloc défensif solide et compact. En effet, les quatre défenseurs sont soutenus dans leur tâche par trois milieux de terrain qui sont de gros travailleurs. Cela permet à toute l'équipe d'être mieux en place pour effectuer un pressing haut et lancer dans de bonnes conditions les flèches de l'attaque. Frédéric Mendy apporte de la percussion dans le système offensif Stéphanois par ses dribbles et ses accélerations déroutantes. Il reste seulement à améliorer la finition pour que l'équipe trouve sa vitesse de croisière au sein du 4-3-3 que semble progressivement mettre en place Frédéric Antonetti. Pour cela, ne faudrait-il pas aller chercher un joker capable de concrétiser les occasions ? Cette solution est à l'étude puisque le staff technique réflechit à la possibilité de faire venir Laurent Leroy ou Kaba Diawara. Ne serait-il pas plus judicieux d'aller chercher un buteur avec un fort tempérament comme Bruno Rodriguez qui se morfond à Lens ? A suivre... 

Le Leader du Championnat : Beauvais

L'équipe de Beauvais continue d'engranger des points dans ce difficile championnat de division 2. En se déplaçant à Châteauroux, le week end dernier, les hommes de Jacky Bonnevay passaient un nouveau test important pour évaluer leur capacité à se maintenir dans le trio de tête de façon durable. Privée pour la première fois de la saison de trois pièces maitresses en même temps (A.Clémént, Oliseh et Bottelin), l'équipe de l'Oise, sans réaliser une grande performance, a confirmé qu'elle demeurait une formation redoutable hors de ses terres. Le groupe a été élargi et chacun s'est acquitté de sa tâche avec panache pour ramener le point du match nul (0-0). Jacky Bonnevay regrettait tout de même après la rencontre, que son équipe ne se soit pas suffisament portée vers l'avant quand une opportunité se présentait à elle : " Nous avons su faire face en étant plus courageux que talentueux. Nous avons bien défendu, mais j'aurais souhaité que nous jouions un peu plus à fond certains coups offensifs. " Le club de l'Oise poursuit donc son ascension vers les sommets et chaque joueur doit avoir secrètement dans un coin de sa tête, le rêve d'accrocher en fin de saison une des quatre places synonyme d'accession à la première division. Mais le chemin est encore long et Beauvais n'a conservé sa place de leader qu'à la différence de but devant la menace d'Ajaccio qui s'est replacé après son succès contre Strasbourg. Il faut donc continuer à travailler avant de passer un nouveau test contre le Caen de Xavier Gavelaine lors de la prochaine journée.

La lutte pour le maintien : Créteil

Comme chaque année, ils sont nombreux à trembler jusqu’au bout pour éviter la descente en National. Cette saison, il n’y aura que deux clubs relégués et la lutte s’annonce serrée.

La mission de Laurent Croci lorsque il a pris les commandes de l'équipe ne s'annonçait pas de tout repos. Après quelques matchs prometteurs, les joueurs sont retombés dans leurs travers de début de saison et il manque le petit quelque chose qui fait basculer une rencontre dans le bon sens. Les petits détails qui font la différence semblent fuir la pelouse du stade Duvauchelle, puisque Créteil éprouve toutes les peines du monde à s'imposer dans son antre depuis l'ouverture du championnat. Le dernier match en date contre Istres en est la parfaite illustration. Après avoir mené toute la rencontre grâce à un but de Genton de la tête (5è), l'équipe s'est faite rejoindre dans le temps additionnel par la formation d'Arnaud Dos Santos. Akrour va profiter de la passivité de la défense pour arracher l'égalisation sur un corner (92è). Du coup, la place de Laurent Croci semble menacée alors que le club aurait davantage besoin de stabilité pour se sortir de son marasme actuel. D'ailleurs, l'entraîneur Cristollien ne se voile pas la face et a conscience que sa place s'inscrit en pointillé sur le banc de touche dans un proche avenir: " Menacé ? Oui, je me sens menacé, comme chaque entraîneur qui se trouve dans une situation comme la mienne. Mais il faut que tout le monde ouvre les yeux. Avec les joueurs de son effectif, Créteil ne peut viser que le maintien. Il serait irréaliste et incompétent de voir plus haut. " Le message a le mérite d'être clair, mais Alain Afflelou va-t-il accepter de garder un technicien qui semble résigné ? Réponse dans les prochains jours...

La prochaine journée

15ème journée–9 novembre 2001-20h 
Beauvais-Caen (08/11 à 20h45)
Châteauroux-Créteil
Istres-Amiens
Laval-Ajaccio
Le Havre-Martigues
Nancy-Grenoble
Nice-Gueugnon
Nîmes-Le Mans
Niort-Saint Etienne
Strasbourg-Wasquehal

A la semaine prochaine, pour un nouveau détour par la D2.