Les
meilleurs joueurs français
1990-2000
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Notre
tour de France des meilleurs joueurs de l'histoire s'achève sur
la jeunesse des milieux de terrain, champions du monde, dont un certain
Zidane et sur deux attaquants suprises à découvrir...
Né en
1970
Clubs :
AS Monaco, Arsenal, FC Barcelone
Palmarès
: Ch. Fr. 1997, CdF 1991, Ch. d'Angleterre 1998, Coupe d'Angleterre 1998,
Finaliste C2 1992, Finaliste C3 2000, CdM 1998, Ch. Europe 2000
48 sélections
en Equipe de France (1990-) 4 buts
La grande révélation
de la Coupe du Monde 1998 n'est-elle pas ce joueur de 28 ans que l'on redécouvrait
? Emmanuel Petit est promu au statut de star à 20 ans avant d'être
écarté à 25 ans pour mieux resurgir à 28 ans.
Le destin s'est chargé de lui forger un caractère et un parcours
hors norme. Son frère se tue sur un terrain de football. Pour entretenir
sa mémoire, Manu Petit n'a qu'un seul objectif : devenir professionnel
et, même mieux, faire partie des plus grands. Dès l'âge
de 6 ans et demi, il apprend à dompter le ballon en Normandie au
club d'Arques. Il fait son apprentissage et possède déjà
un gros potentiel. En minimes, avec la sélection de Normandie, il
recule du poste de milieu offensif au poste de libero, les dirigeants monégasques
sont sous le charme. Le début de son séjour à Monaco
ressemble à un conte de fée. Il est l'un des plus beaux fleurons
de la formation à la française en goûtant à
toutes les sélections nationales de jeunes. A 18 ans, il entre en
D1 et à 19 ans, tout juste sorti du centre de formation, Michel
Platini l'appelle en Equipe de France. Il possède toute la panoplie
du parfait défenseur. Il peut jouer à tous les postes. Puissant,
technique, bon de la tête, que lui demander de plus ? Rien jusqu'au
trop fameux France-Bulgarie de 1993. Tous les joueurs présents sur
le terrain ce jour-là plongent dans la tourmente, Ginola et Petit
plus que les autres. Il va lui falloir près de 4 années pour
s'en relever, pour mûrir. Sa sensibilité à fleur de
peau ne l'a pas épargné des nombreuses critiques et il redevient
rapidement un joueur parmi tant d'autres, la lassitude monégasque
ne l'aidant pas. Un seul homme peut le relancer, celui qui lui a fait confiance
à ses débuts, Arsène Wenger. A Arsenal, sous la houlette
de son mentor, Petit relativise, évacue la pression et éclate
véritablement. A la suite d'un doublé en Angleterre, il garde
cet état d'esprit et convainc Aimé Jacquet de lui redonner
sa chance. Petit le remercie avec un Mondial 1998 digne de la perfection.
Né en
1968
Clubs :
FC Grenoble, RC Strasbourg, AS Monaco, Paris SG, Inter Milan, FC Kaiserslautern
Palmarès
: Meilleur buteur D1 1994, CdF 1991, C2 1996, Finaliste C2 1992, C3 1998,
Finaliste C3 1997, CdM 1998, Ch. Europe 2000
68 sélections
en Equipe de France (1993-) 26 buts
A première
vue, être le fils d'un ancien international français doit
permettre de se faire rapidement une place parmi l'élite. Or, Youri
Djorkaeff, fils de Jean Djorkaeff, grand joueur français des années
60, va emprunter bien des détours avant de gagner son rang de star.
Né en 1968, à Lyon où son père exerce ses talents,
Youri suit les derniers exploits de son père depuis les tribunes.
Les images sont floues mais le père est un modèle pour le
fils qui tape logiquement dans un ballon dès son plus jeune âge.
Le père le façonne alors à l'UGA Décines et
d'après lui, il a l'étoffe d'un très bon joueur. Porter
un nom célèbre n'est pas toujours évident, il faut
le mériter et surtout donner encore plus que les autres. Youri l'apprend
à ses dépens. Sochaux ne veut pas de lui et Lyon l'ignore
totalement. En compagnie de son père, il rejoint Grenoble et découvre
la D2 à 17 ans. Comme Laurent Blanc, il apprend énormément
au cours de ses 117 matches en D2 pendant 5 saisons. Puis vient Strasbourg
encore en D2 pour une très bonne saison et enfin la consécration
monégasque. Le passage en D1 n'est, en fait, qu'un demi-succès.
Pendant 3 saisons, Youri n'est qu'un joker et ses qualités le desservent.
Ni meneur, ni buteur, il est, ce que l'on appelle, un neuf et demi. Arsène
Wenger ne sait pas vraiment comment employer son potentiel. A 26 ans, le
travail finit par payer et ses buts sont de plus en plus décisifs.
Il finit meilleur buteur de D1 en 1993-94 et connaît sa première
sélection. Son année au PSG (1996) le propulse définitivement
au firmament du football tricolore. Quoique, en Equipe de France, il doublonne
avec un certain Zidane et jusqu'à l'Euro 1996, il est souvent traité
d'individualiste. Mais à l'Inter, Djorkaeff parfait ses connaissances
footballistiques. Il joue désormais la complémentarité
avec Zidane et ses buts sont, encore une fois, si décisifs qu'Aimé
Jacquet ne peut se passer de lui sur la voie du triomphe.
Né en
1972
Clubs :
AS Cannes, Girondins de Bordeaux, Juventus de Turin
Palmarès
: Ch. Italie 1997, 1998, Coupe Intercontinentale 1996, Finaliste C1 1997,
1998, Finaliste C3 1996, CdM 1998, Ch. Europe 2000, Ballon d'Or 1998
64 sélections
en Equipe de France (1994-) 18 buts
Intérieur,
extérieur, semelle, coup de pied, pied droit, pied gauche, Yazid
Zinedine Zidane, des allées en béton des cités marseillaises
au stade de France, de son enfance à son accession parmi les dieux
du foot, caresse le ballon avec le même amour. Il est un virtuose
de la balle ronde, le plus grand technicien et le plus grand créateur
que la France ait connu. Fils d'émigrés kabyles, Zidane est
le cadet d'une famille de 5 enfants des quartiers Nord de Marseille. Entouré
de tout l'amour familial, il grandit dans le respect des vertus du travail
inculquées par ses parents. Le petit Yazid n'a qu'une idée
en tête : défier tous les copains de sa cité balle
au pied et participer aux matches auxquels prennent part ses grands frères.
Le petit bonhomme impressionne déjà et personne ne peut lui
prendre le ballon. Sur les terrains de plusieurs clubs marseillais, il
fait des ravages. Il est tellement fort que son père est sans cesse
obligé de prouver que son fils joue bien dans la bonne tranche d'âge.
A 13 ans, les recruteurs cannois lui font les yeux doux. Zidane doit alors
canaliser ses qualités naturelles et adapter son jeu de football
de rue aux exigences d'un centre de formation en pleine croissance. Zidane
tourne le dos à la nationalité de ses parents pour enfiler
le maillot bleu des équipes nationales de jeunes. Il intègre
le groupe professionnel à seulement 16 ans et Luis Fernandez le
fait débuter en D1 en mai 1989. Premières places du championnat,
Coupe d'Europe, tout s'enchaîne très vite, trop vite peut-être,
pour l'AS Cannes et son jeune meneur. La saison 1991-92 est décevante,
Cannes décline, Zidane, incorporé au service national, vit
une année sans et la D2 se profile à l'horizon. Dans le même
temps, Bordeaux remonte et Courbis engage Zidane pour une bouchée
de pain. Le mythe Zidane se construit après une magnifique première
saison girondine. En septembre 1994, la production de Zidane pour sa première
sélection lors de France - République Tchèque ressemble
fort à celle de Platini en 1976 contre la Tchécoslovaquie.
La suite sera encore plus phénoménale...
Né en
1966
Clubs :
AJ Auxerre, Martigues, AJ Auxerre, O. Marseille, Girondins de Bordeaux,
Montpellier HSC, O. Marseille, Nîmes Olympique, Leeds Utd, Manchester
Utd
Palmarès
: Ch. France 1989, 1991, CdF 1990, Ch. Angleterre 1992, 1993, 1994, 1995,
1997, Coupe d'Angleterre 1994, 1996
45 sélections
en Equipe de France (1987-1995) 20 buts
Cantona est
un fou, un génie, une sorte d'artiste du ballon rond incompris de
son vivant. Alors que faut-il retenir de lui ? Les multiples frasques qui
ont jalonné sa carrière ou ce surnom de "King Eric" qui a
fait de lui le joueur du siècle du club le plus puissant du monde
: Manchester United. Probablement tout. Sans tout cela, Cantona n'aurait
été qu'un joueur comme les autres. Marseillais bon teint
au sang sarde, il intègre le centre de formation de l'AJ Auxerre
en 1981 où il est l'un des plus talentueux. Les sélectionneurs
des équipes nationales de jeunes lui font rapidement confiance.
Ses débuts en D1 sont également fracassants avec un but qui
envoie l'AJA en Coupe d'Europe en 1985. Il est costaud, à l'aise
techniquement, possède une bonne vision de jeu et il n'a surtout
peur de rien. Pire encore, il est une tête brûlée. Le
fiasco Cantona débute avec son transfert mirobolant à l'OM.
Il traite d'abord, Henri Michel, le sélectionneur de sac à
merde puis déçu du jeu marseillais, il jette son maillot
à terre lors d'un match amical à Sedan. Envoyé expressément
à Bordeaux, Canto pète les plombs ensuite à Montpellier
en se battant avec Lemoult. Sa dernière chance à Nîmes,
il semble la gâcher en jetant le ballon délibérément
sur l'arbitre. Trop, c'est trop, Cantona est suspendu et veut arrêter
le foot à 25 ans. Après un essai à Sheffield, il atterrit
finalement à Leeds United, il métamorphose l'équipe
qui s'attribue le titre. Le football anglais lui sied à merveille,
lui le battant, le bagarreur. Mais c'est en passant chez l'ennemi, à
Manchester United, que le culte Cantona atteint son paroxysme. Les Red
Devils se remettent à tout gagner comme dans les années 60
et le public pardonne même à son "King" un coup de pied à
un spectateur en 1995. Sur le toit de l'Angleterre, Canto ne fait pas partie
des plans d'Aimé Jacquet en sélection et il se retire au
sommet de son art en 1997 à seulement 31 ans. Il devient logiquement
acteur avant de prendre en main le développement du beach soccer
en France.
Jean-Pierre
PAPIN - Attaquant |
Né en
1963
Clubs :
INF Vichy, US Valenciennes, FC Bruges, O. Marseille, Milan AC, Bayern Munich,
Girondins de Bordeaux, EA Guingamp
Palmarès
: Ch. Fr. 1989, 1990, 1991, 1992, Meilleur buteur 1988, 1989, 1990, 1991,
1992, CdF 1989, Ch. Italie 1993, 1994, Coupe de Belgique 1986, Finaliste
C1 1991, 1993, C3 1996, 3ème CdM 1986, Ballon d'Or 1991
54 sélections
en Equipe de France (1986-1995) 30 buts
"Droit au but",
la devise de l'OM, le club de sa réussite lui va comme un gant.
Jean-Pierre Papin n'a qu'une obsession le but. En fait, avec 5 titres consécutifs
de meilleur buteur de D1, 156 buts au total et 30 buts en 54 sélections
en Equipe de France, il est assurément le "Buteur" que la France
cherchait depuis un certain Just Fontaine. Enfant du Boulonnais dans le
Pas-de-Calais, Papin écume les terrains du Nord de la France avant
de terminer premier au concours d'entrée de l'INF Vichy. Dans une
structure légèrement en retrait par rapport aux centres de
formation des clubs, il ne se fait pas remarquer et seul Valenciennes lui
propose un contrat pro à sa sortie. Ses 15 buts en 33 matches de
D2, excellent total pour une première saison à ce niveau,
n'intéressent aucun recruteur français. En revanche, les
dirigeants du FC Bruges lui font passer la frontière. Ce sont, cette
fois-ci, 21 buts en 34 matches de championnat et un inoubliable triplé
contre Boavista en Coupe de l'UEFA qui le propulsent en sélection
en février 1986. En route pour le Mundial 1986 et pour un contrat
à l'OM. La légende "JPP" est née, il va l'entretenir
grâce à une volonté hors du commun et des milliers
d'heures de travail face aux buts. Le symbole du Marseille de la grande
époque, c'est lui. Le Stade Vélodrome est son jardin et le
coin droit des surfaces est son terrain de chasse personnel. Il y multiplie
les exploits et les buts en reprise de volée. En 1992, le palmarès
gonflé malgré un échec en finale de la Coupe des Champions
1991, l'appel de l'étranger le décide à partir. La
malchance s'acharne alors sur JPP avec de nombreuses blessures et une importante
concurrence qui ne lui permettent pas de s'imposer au Milan AC puis au
Bayern. En Equipe de France, un Euro 92 médiocre et l'élimination
pour la World Cup 94 érodent petit à petit l'image de Papin
chez les Bleus. Après un come-back plutôt réussi à
Bordeaux, il tire sa révérence à Guingamp en D2 pour
mieux s'occuper de sa fille et de son association "9 de coeur".
Dans la lignée
des grands gardiens de but français, entre Bats et Barthez, il ne
faut pas oublier le très calme Bruno Martini et le félin
Bernard
Lama.
Cette génération
au tournant des années 80 et 90 nous a valu de très bons
défenseurs tels que le très bon tacleur, Eric Di Meco,
ou l'athlétique antillais, Jocelyn Angloma, qui fait encore
les beaux jours de Valence. Quant à Basile Boli, il a fait
pleurer la France avant de lui offrir une grande joie avec son coup de
tête victorieux en finale de la Coupe des Champions en 1993. Le très
précieux, Alain Roche, fait encore des prouesses en défense
centrale à Bordeaux. Au milieu, la frappe lourde et sèche
de Franck Sauzée a causé énormément
de ravages à travers la France et l'Europe.
Les autres
joueurs à citer proviennent de la génération Mondial
98 - Euro 2000. Franck Leboeuf, après un parcours semé
d'embûches, a su se faire une place parmi les grands. Christian
Karembeu est l'une des plus belles perles sortie du centre de formation
nantais. Christophe Dugarry est devenu un joueur incontournable
du groupe France malgrè les trop nombreuses critiques.
Les hommes
de base du futur des Bleus se nomment Patrick Vieira, milieu au
potentiel incommensurable, Thierry Henry ou David Trezeguet,
extraordinaires buteurs qui ont souvent manqué, par le passé,
à la France.
Merci pour
votre assiduité et à bientôt pour de nouvelles aventures
dans la fabuleuse histoire du football
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à cet article - Par Vivian MASSIAUX
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Edition Précédente -
30/03 - Les
meilleurs joueurs français 1990 - 2000 (1)
Par Vivian Massiaux - Edition N°11
Champions
du Monde, Champions d'Europe, les joueurs français ont retenu ces
dernières années toute l'attention d'une nation. Ces années
de gloire sont connues de tous. Alors, plongeons nous dans leur jeunesse
et les étapes décisives de leur carrière pour savoir
comment on devient un champion. Cette première partie concerne la
défense de fer des Bleus...
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