ASSE, la tête en L1
Par Julien Demets - 100% Clubs, Mise en ligne: le 09/05/2004 à 22h41
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Après sa victoire à Niort ce vendredi (0-1), Saint-Étienne est assuré de jouer en L1 la saison prochaine. A trois journées de la fin du championnat, et avec 7 points d'avance sur leur dauphin Caen, les Verts comptent bien s'adjuger le titre de champion de L2.

Une saison de victoires

A l'issue d'une saison 2002/2003 qui les avait vu se classer 9ème, personne en Août dernier ne misait sur Saint-Étienne dans la course à la L1. Frédéric Antonetti, le coach stéphanois, semble lui-même surpris par la saison que vient de réaliser son groupe : «Franchement, je pensais qu'il y aurait des équipes devant nous. L'objectif était d'être dans les six premiers.» Ce relatif anonymat a sans doute servi les intérêts d'un club qui, trop souvent, a cédé sous la pression qui l'entoure. L'entraîneur l'admet volontiers : «On n'était pas favoris, à juste titre. Ca nous a servi.» L'ASSE a réalisé un début de championnat mi-figue mi-raisin puisqu'au terme de la 10ème journée, le club n'était que huitième, et comptait cinq victoires pour autant de défaites. Et ce n'est que lors de la 28ème journée que le Chaudron, après une victoire 1-0 face à Caen, a vu ses joueurs s'emparer de la tête du classement. Un Chaudron qui, paradoxalement, n'a vu «que» dix succès des siens sur dix-sept confrontations à domicile. Car c'est surtout hors de ses bases que l'ASSE a forgé sa réussite, disputant dix-huit rencontres et en remportant onze. Les statistiques ne traduisent pas la domination stéphanoise : avec la quatrième attaque de Ligue 2 et la seconde meilleure défense, Saint-Étienne ferait presque figure de champion moyen. Mais au niveau du réalisme et de l'efficacité, les coéquipiers de Lilian Compan ont fait parler la poudre : quinze de leurs vingt-et-un succès ont été obtenus par un but d'avance. Vingt-et-une victoires, c'est quatre de plus que le dauphin caennais. La différence s'est faite dans ce secteur : aujourd'hui l'ASSE compte 7 points de plus que les hommes de Patrick Rémy.


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Quelques joueurs se sont particulièrement distingués tout au long du championnat, à commencer par le gardien Jérémy Janot. Longtemps décrié à cause de sa petite taille (1m76), le portier stéphanois a effectué une belle saison et prouvé à ses détracteurs qu'il avait le niveau pour jouer en Ligue 1. Il a même été élu «meilleur gardien de L2» par ses pairs, lors de la cérémonie des Trophées du Football UNFP. Devant lui, l'ancien Nancéien Vincent Hognon s'est affirmé comme la tour de contrôle du système défensif d'Antonetti. Au milieu de terrain, outre l'incontournable Julien Sablé, il faut signaler l'excellente saison de l'ancien Lyonnais David Hellebuyck. A l'aise dans un rôle d' «essuie-glace» , il jouit également d'une frappe du gauche surpuissante. Fabrice Jau est la rampe de lancement des actions stéphanoises, des actions souvent conclues par Lilian Compan, meilleur buteur de l'ASSE avec 11 réalisations. A ses côtés, Nicolas Marin, prêté cet été par Auxerre, a convaincu supporters et dirigeants : ceux-ci tiennent à le conserver en vue des joutes parmi l'élite.

Une popularité jamais démentie

La légende des Verts s'est forgée dans les années 70, lorsque le club a collectionné les titres de champion (neuf entre 1964 et 1981). Mais surtout, la finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions perdue face au Bayern, en 76, a marqué les esprits. Malchanceux ce soir-là, les Verts avaient attiré durant toute leur épopée un fort élan de sympathie venu de toute la France. Trente ans plus tard, ce souffle n'est toujours pas retombé. Cette saison, Geoffroy-Guichard s'est empli de 20 000 supporters bouillants lors de chaque prestation de l'équipe d'Antonetti à domicile. Une moyenne qui dépasse allègrement celles de beaucoup de stades de L1. Plus impressionnante encore est l'unanimité dont semble jouir le club stéphanois dans la France entière. L'ASSE réunit un public de tous âges et de toutes régions, comme le démontre l'ambiance lors des matches en déplacements du club. A l'autre bout de la France, Saint-Étienne a parfois eu l'impression de jouer à domicile ! Un amour qui se vérifie même dans le monde du football français : qui ne s'est pas félicité du retour des Verts au plus haut niveau ? Même le rival lyonnais, par la voix de Grégory Coupet, un ancien vert justement, se réjouit de cette accession à l'élite : «On a besoin de l'ASSE en L1 !» . Il est vrai qu'avec un passé aussi prestigieux, une si grande popularité et un public fidèle, Saint-Étienne ressemble plus à un club de L1 que de L2.

Un avenir à préparer

Pour l'ASSE, le plus dur commence : depuis quelques années, rares sont les équipes promues qui réussissent à se stabiliser parmi l'élite. Sochaux est le seul club à y être parvenu récemment. Les Verts sont prévenus, eux qui ont déjà connu les joies éphémères de l'ascenseur dans un proche passé : en 1999, l'équipe de Nouzaret s'était hissée à l'étage supérieur. Après une première saison en L1 prometteuse (sixième à l'issue du championnat), elle était piteusement redescendue l'année suivante. En 2001/2002 et en début de saison dernière, le spectre de la relégation en National a même plané sur le Chaudron… On l'aura compris, les Stéphanois ont intérêt à garder la tête froide en vue de la montée. L'entraîneur Frédéric Antonetti l'a bien compris lorsqu'il déclare : «On doit procéder étape par étape. Les gens se souviennent d'où l'on vient. L'an dernier, en février, on était derniers. Alors il ne faut pas compter sur moi pour que je m'enflamme» . Humilité, travail, collectif…voilà quelles seront les valeurs fondatrices de l'ASSE version 2004/2005.

Qu'en est-il du recrutement pour la saison prochaine ? Antonetti prône la continuité. Il souhaite en effet «garder 100% de l'effectif car beaucoup des joueurs de l'ASSE ont le niveau de la Ligue 1» . Quelques retouches ça et là sont tout de même à prévoir. «Il y a deux façons de renforcer l'équipe : prendre des briscards ou des jeunes ayant une grosse marge de progression» affirme encore le technicien stéphanois. Les arrivées de l'intersaison devraient ainsi constituer un amalgame de footballeurs expérimentés et de jeunes joueurs pleins de promesses. Des joueurs prometteurs, on en trouve également au centre de formation de Saint-Étienne. Un centre de formation performant, puisque le gardien Jérémy Janot et le capitaine Julien Sablé, deux des meilleurs joueurs de Ligue 2, en sont issus. Déjà, les Bafetimbi Gomis et Frédéric Mendy ont fait parler d'eux cette saison, ce-dernier étant même l'auteur du but, magnifique, synonyme de montée parmi l'élite, à Niort. Les Loïc Perrin, Pathé Bangoura et autres Sylvain Meslien ne devraient pas tarder à en faire autant. Sur les pelouses de L1 cette fois…

Julien Sablé, le symbole

Agé de 23 ans, le natif de Marseille est devenu l'âme de l'ASSE. Issu du centre de formation stéphanois, ce milieu défensif a franchi tous les échelons, passant en quelques années du statut d'espoir à celui de capitaine de l'équipe (quand Patrice Carteron ne joue pas). Son premier match avec le maillot vert date de la saison 97/98. Mais son véritable envol a eu lieu l'année suivante : en jouant 28 des 38 rencontres de L2, Sablé participe activement à la remontée de Saint-Étienne en Première Division. Les deux saisons suivantes, en L1, ont permis au joueur de se faire un nom, au point de récolter ses premières sélections en équipe de France espoir. Mais ce parcours est à mettre en parallèle avec celui de son club : pour la saison 2001/2002, celle du retour au niveau inférieur, Julien Sablé ne concrétise pas les espoirs placés en lui. Il songe à partir et Saint-Étienne se dit prêt à le céder. En l'absence de propositions, le joueur reste. Il va alors remonter la pente et devenir au fil des saisons un pilier du onze stéphanois. Cette saison 2003/2004 constitue un aboutissement pour le numéro 27 des Verts, et coïncide avec la bonne santé de l'ASSE : poumon de son équipe, infatigable récupérateur, chouchou de Geoffroy-Guichard, Sablé est désormais très demandé sur le marché des transferts. Déjà cet hiver, le Paris SG s'était intéressé à lui. Le joueur de 23 ans avait fait part de son attachement au maillot vert en déclinant cette proposition. Vendredi, à l'issue du match à Niort qui garantissait l'accession de Saint-Étienne en L1, il a encore rassuré tous ses fans en déclarant : «J'ai le coeur vert à vie !» .

La saison 2004/2005 verra donc le grand retour de Saint-Étienne parmi l'élite. Une accession en Ligue 1 décrochée à l'issue d'une année exemplaire pour le club stéphanois, qui doit encore s'assurer du titre de champion de L2. Tous les amoureux de foot se félicitent de ce retour qui, il est vrai, promet de belles affiches pour la saison prochaine.



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