Après la demi-finale de Coupe de France Toulouse-Guingamp, Noël Le Graët, président de l'En Avant et vice-président de la FFF, avait conseillé à M. Poulat de ne plus prendre le sifflet. Celui-ci l'a écouté. Désigné pour diriger le choc de Ligue 2 Strasbourg-Metz hier lundi, l'arbitre ne s'est pas présenté.

L'histoire commence le 18 avril dernier. Au soir de la rencontre Monaco-Rennes (3-1), comptant pour la 32e journée de Ligue 1, M. Poulat était la cible toute désignée de Guy Lacombe pour expliquer la défaite des Bretons. Selon l'entraîneur rennais, l'arbitre avait commis deux grosses erreurs en accordant un penalty aux Monégasques et en expulsant le défenseur des Rouge et Noir Lucien Aubey. «Le corps arbitral a trop influencé ce match pour qu'on le puisse espérer un quelconque résultat, lâchait Lacombe après la partie. On aurait dû obtenir deux penalties en première période et au final c'est notre équipe qui se fait sanctionner.» Quatre jours plus tard, rebelote. Eric Poulat était de nouveau accusé de tous les maux par les dirigeants d'une équipe. Ceux de Guingamp cette fois.

«Il faut qu'il arrête»

A l'occasion de la demi-finale de Coupe de France Toulouse-Guingamp la semaine dernière (1-2), l'arbitre avait exclu le défenseur breton Soumah et renvoyé l'entraîneur Zvunka en tribune avant d'oublier de siffler un penalty en faveur de l'En Avant. Qualifié de «zéro» par le technicien guingampais au cours de la rencontre, l'homme en noir avait aussi subi le courroux de Noël Le Graët après la partie. «Vous savez que je suis vice-président de la Fédération française de football. Je me dois donc d'être courtois avec les arbitres, mais là franchement... C'est dur de jouer à douze contre dix, surtout à l'extérieur. Ce n'est pas un problème d'arbitrage, c'est seulement un homme (Eric Poulat) qui doit arrêter d'arbitrer. Cet arbitre est dépassé par les événements depuis un certain temps, il ne peut pas arbitrer à un bon niveau. Il faut qu'il arrête» , avait lâché le président de l'En Avant.

Pour M. Poulat, c'en était trop. L'arbitre a décidé de prendre le dirigeant du football français au pied de la lettre. Désigné pour diriger le choc de la 33e journée de Ligue 2 hier lundi entre le Racing Club de Strasbourg et le FC Metz (0-0), Eric Poulat ne s'est pas présenté. L'homme en noir a dû être remplacé au pied levé par le Nordiste Stéphane Lannoy, l'actuel meilleur arbitre français. Au Stadium de Toulouse, l'arbitre de la Ligue Rhône-Alpes a peut-être dirigé le dernier match de sa carrière. Le reverra-t-on un jour au sifflet ? Il y a fort à parier que non. Mais des explications concernant son lapin alsacien sont tout de même attendues.

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