Real : Rodrygo, le naufrage silencieux

Longtemps considéré comme l'un des paris les plus sûrs de l'attaque, Rodrygo traverse une période qui dépasse désormais la simple baisse de régime. Entre minutes qui s'accumulent, confiance qui s'effrite et rôle qui se réduit, l'international brésilien vit l'une des séquences les plus vides de l'histoire offensive du Real Madrid.

Rodrygo ne marque plus.

Où est passé Rodrygo (25 ans) ? Décisif dans la conquête du quatorzième titre du Real Madrid en Ligue des Champions, l'attaquant brésilien n'est que l'ombre de lui-même depuis désormais neuf mois.

Une panne historique dans l'histoire du Real

La disette atteint désormais des proportions rarement vues au Real Madrid : trente matchs consécutifs sans marquer, toutes compétitions confondues, soit 1 339 minutes d'inefficacité pure. Seul Rafa Marañón, à la fin des années 1960, a fait pire (1 416 minutes). Rodrygo a également dépassé Mariano Diaz en durée, mais surtout en impact : la panne est totale, constante et prolongée. Depuis son dernier but contre l'Atlético Madrid (2-1), le 4 mars, l'Auriverde vit une traversée du désert qui redéfinit ses repères et les standards offensifs du club.

Le blocage s'étend aussi à la Liga. En championnat, il n'a plus marqué depuis janvier dernier et cumule environ 1 040 minutes sans la moindre réalisation. Les données soulignent l'ampleur du gouffre : quatorze tirs cette saison en Liga, zéro but, zéro éclair, malgré un expected goal cumulé proche de 4, signe qu'il continue de se procurer des situations favorables. Le problème n'est donc pas l'accès au but, mais l'exécution. Et plus la série s'allonge, plus le fardeau devient lourd à porter dans un environnement où la pression est permanente.

Un choix personnel qui pèse lourd

Même durant l'absence de Jude Bellingham, Rodrygo n'a pas trouvé le moindre élan pour reprendre sa place, malgré un contexte pourtant idéal pour regagner du terrain. Xabi Alonso lui a offert des minutes sans continuité, souvent en fin de match ou cantonné au couloir droit, loin des zones où il pesait sous Carlo Ancelotti. L'animation offensive s'est recentrée autour de Kylian Mbappé et Vinicius Junior, tandis que Rodrygo n'a jamais réellement bénéficié de la blessure de l'Anglais pour s'installer durablement, perdant progressivement son influence et ses repères.

Son choix de rester au Real, malgré un marché encore ouvert pour lui, prend aujourd'hui des allures de pari perdu. Il savait que son temps de jeu chuterait, que la concurrence serait féroce, que l'arrivée de Xabi Alonso rebattra les cartes tactiques. Il a néanmoins choisi la continuité, convaincu qu'un rôle même réduit au sein de la Maison Blanche valait plus qu'une place importante ailleurs. Le résultat est brutal : une spirale mentale qui l'entraîne match après match, et une pression qui monte à mesure que se rapproche un triste record qu'il pourrait bientôt détenir seul.

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