Naples : Conte, la même histoire

Sous pression après une série de résultats décevants, Antonio Conte menace déjà de quitter Naples. Moins de six mois après avoir offert au club un Scudetto tant attendu, le technicien italien retombe dans ses travers : tension interne, exigences de mercato et communication abrasive.

Antonio Conte n'a pas changé.

Arrivé pour redresser un champion d'Italie en perte d'élan, Antonio Conte avait rendu à Naples son intensité et sa rigueur en lui offrant un quatrième Scudetto dès sa première saison. Mais la dynamique s'est essoufflée : le club pointe aujourd'hui à la 4e place de Serie A avec déjà trois défaites en onze matchs, contre quatre sur l'ensemble de la saison passée. En Ligue des Champions, Naples n'occupe que la 24e place du classement général à mi-parcours, bien loin des ambitions annoncées. Quelques mois plus tard, les certitudes vacillent. La pression remonte, la Ligue des Champions s'éloigne et le discours s'enflamme. La boucle, elle, recommence.

La mécanique Conte

D'après Sport Mediaset, Aurelio De Laurentiis a promis une enveloppe de 50 M€ pour renforcer l'équipe dès cet hiver et tenter de calmer les tensions. Les priorités concernent le couloir droit et le milieu, avec des pistes menant à Brooke Norton-Cuffy, Sacha Boey, Arthur Atta ou Morten Frendrup, tandis qu'une rumeur de prêt de Federico Chiesa enflamme déjà la Campanie. Le président veut prouver sa confiance, mais les fissures sont visibles. Ces promesses ne suffisent pas à apaiser l'entraîneur, agacé par un effectif qu'il juge trop court. Après le nul contre Bruges, sa phrase — «il me faut des soldats, pas des touristes» — a marqué les esprits et ravivé les doutes dans un vestiaire déjà crispé.

Le schéma est devenu sa signature. Partout où il est passé, Conte a suivi la même trajectoire : un titre national — sauf à Tottenham —, une désillusion européenne, puis un bras de fer avec sa direction. Juventus, Chelsea, Inter, Spurs… Le scénario se répète, presque chronométré. Naples pensait recruter un bâtisseur mais a fini par découvrir un perfectionniste insatiable, capable d'embraser la moindre frustration. Derrière la discipline et les résultats, la tension revient toujours. Cette fois encore, le club tente d'enrayer la mécanique avant qu'elle ne casse.

Un champion en surchauffe

Le paradoxe est cruel : le mercato estival a pourtant répondu à plusieurs de ses attentes. Sam Beukema et Miguel Gutiérrez ont renforcé la défense, Noa Lang a été recruté pour apporter de la vitesse sur l'aile, Kevin De Bruyne et Rasmus Højlund ont ajouté de l'expérience et de la variété offensive. Malgré cela, le technicien transalpin réclame encore des profils plus physiques et déplore un manque de profondeur. Sa méthode, fondée sur la répétition, la rigueur extrême et un contrôle quasi total sur tous les détails du quotidien, finit par user un groupe déjà marqué par une dernière saison éprouvante.

Aurelio De Laurentiis, lui, marche sur un fil. Une réunion de crise doit clarifier la suite, mais l'atmosphère reste électrique et les équilibres fragiles. Si le président parvient à combler les manques identifiés, Conte pourrait prolonger l'aventure, stabiliser son projet et sauver une dynamique déjà vacillante. Mais si la promesse hivernale ne se concrétise pas, la rupture paraît inévitable. Dans le cas contraire, Naples risque de revivre ce que d'autres ont connu avant : un départ brutal, des regrets amers, et cette impression qu'avec l'ancien défenseur central, le triomphe précède toujours la tempête inévitable, prévisible, mais jamais anticipée.

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