Benfica : Mourinho, plus rien de spécial
De retour à Benfica vingt-cinq ans après sa première expérience, José Mourinho vit un début de mandat contrasté. Solide en championnat, le club lisboète s'effondre en Ligue des Champions, où il affiche quatre défaites en autant de matchs.

Son retour devait symboliser celui du prestige et de la rigueur. Présenté comme le garant d'une exigence perdue, José Mourinho avait promis de replacer Benfica «à son niveau» . Mais depuis la débâcle héritée de Bruno Lage face à Qarabag (2-3), le club glisse inexorablement. Trois autres défaites ont suivi : Chelsea (1-0), Newcastle (3-0) et Leverkusen (0-1).
Un contenu flatteur, un vide comptable
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Après quatre journées, Benfica est 35e du classement général de la Ligue des Champions, avant-dernier devant l'Ajax. Zéro point, deux buts marqués, huit encaissés, et déjà quatre longueurs de retard sur la 24e place qualificative pour les barrages. Face à Leverkusen, les Lisboètes ont tiré vingt-et-une fois sans marquer, symbole d'un mal récurrent : dominer sans concrétiser. «On a joué très bien avec et sans ballon, mais on a manqué devant le but» , a regretté le coach portugais, tout en évoquant «un jeune qui commet l'erreur du but» .
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Le constat est implacable : Benfica produit, mais ne punit jamais, et n'a toujours pas marqué dans le tournoi avec Mourinho. Les transitions adverses l'exposent, le pressing manque de synchronisation, et l'efficacité demeure fantôme. Dans une phase à poule unique, chaque détail pèse : avec -6 de différence de buts, les Portugais n'ont plus le droit à l'erreur. Le déplacement à Amsterdam, le 25 novembre, face à l'Ajax également à zéro point, ressemble à une survie européenne. Le perdant terminera quasiment condamné, le vainqueur pourra encore prétendre à un hiver continental.
Mourinho dans le déni
Fidèle à son personnage, Mourinho refuse toujours de parler d'échec. «Il reste douze points à prendre, neuf suffiront» , a répété le technicien portugais, se disant «content de l'évolution et optimiste» . Avant de pointer ailleurs : «Quand une équipe fait autant d'antijeu, le coupable, c'est l'arbitre.» Le discours est rodé, mais le message ne passe plus. L'entraîneur qui imposait autrefois le respect s'enferme dans les mêmes arguments, loin de la réalité du terrain. Son autorité s'effrite, son influence aussi. Les mots prennent le relais des résultats, et l'Europe regarde Mourinho sans vraiment l'écouter.
La Ligue des Champions rappelle la réalité. En championnat, Benfica reste solide et toujours en course pour le podium. En Europe, c'est l'inverse : aucune victoire, aucune progression, et un projet déjà en crise. Mourinho avait promis de «revenir à son niveau» après «l'erreur Fenerbahçe» . Moins de deux mois plus tard, il enchaîne les défaites et les explications. L'aura d'antan n'intimide plus personne. Son équipe joue, mais ne gagne pas. Et sur la scène continentale, le Special One n'impose plus rien : il constate les dégâts, impuissant face au temps qui passe.
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