Sénégal : un souffle irrésistible
Tombé dans une situation délicate après un départ poussif, le Sénégal a rappelé sa force de caractère en renversant la République démocratique du Congo à Kinshasa (2-3), mardi. Un succès spectaculaire qui confirme la dynamique impressionnante des Lions de la Teranga, invaincus depuis deux ans.

Une transition plus que réussie. Après neuf ans de règne, Aliou Cissé a transmis son tablier à Pape Thiaw. Le nouveau sélectionneur du Sénégal a rapidement su imposer un style plus libéré tout en conservant la rigueur défensive héritée de son prédécesseur. Résultat : les Lions de la Teranga avancent avec une constance rare et se rapprochent de la Coupe du monde 2026.
Une invincibilité qui en dit long
Le choc contre la République démocratique du Congo (2-3), mardi à Kinshasa, a confirmé ce vent de fraîcheur. Mené 2-0 en une demi-heure, le Sénégal n'a pas paniqué et a repris le contrôle grâce à Pape Gueye, Nicolas Jackson et Pape Matar Sarr. Une victoire fondatrice qui installe le pays en tête de son groupe avec 18 points et le rapproche d'une qualification directe. Elle s'ajoute à une série d'invincibilité de 24 matchs toutes compétitions confondues, la plus longue en cours au monde, preuve d'une maturité acquise.
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Cette dynamique n'est pas née par hasard. Depuis son arrivée en tant qu'intérimaire fin 2024, l'homme passé par l'ASSE, Metz et Strasbourg a consolidé les acquis de l'ère Cissé tout en imposant une approche plus verticale, fondée sur le pressing haut et les transitions rapides. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : huit victoires et deux nuls en dix rencontres, avec seulement quatre buts encaissés. Les Sénégalais ont même signé un succès de prestige à Wembley en juin dernier (1-3), première défaite de l'Angleterre face à une sélection africaine.
Une équipe plus large et plus équilibrée
La grande nouveauté réside dans l'émergence d'une génération qui assume pleinement ses responsabilités. Nicolas Jackson, Iliman Ndiaye, Habib Diarra ou encore Lamine Camara se sont imposés comme des relais crédibles aux côtés des cadres. Au milieu, le duo formé par Pape Gueye et Pape Matar Sarr donne un souffle inédit à la relance, tandis que derrière, Kalidou Koulibaly conserve le brassard de capitaine aux côtés de Moussa Niakhaté et Abdou Diallo. Plus en retrait que par le passé, Sadio Mané a accepté un rôle de mentor, loin de la dépendance de 2022.
Ce renouvellement progressif tranche avec les campagnes précédentes. En 2018, le Sénégal avait manqué de peu les huitièmes de finale du Mondial en Russie, éliminé à cause de la règle des cartons jaunes derrière le Japon. En 2022, l'absence de Mané, blessé quelques jours avant le tournoi, avait pesé lourd face à l'Angleterre (0-3) en huitièmes de finale. Aujourd'hui, l'équipe paraît mieux préparée. Elle ne repose plus sur un seul homme fort, dispose d'une profondeur rare et affiche une discipline collective renforcée, illustrée par une nette baisse des sanctions depuis deux ans.
Vers de nouveaux sommets
Cette dynamique ouvre des perspectives inédites. À trois mois de la CAN 2025 au Maroc, le Sénégal fait figure de grand favori avec le pays hôte. La stabilité de son effectif et la fraîcheur de sa relève pourraient lui permettre de viser un deuxième titre en quatre ans, après l'échec douloureux du tournoi en Côte d'Ivoire en 2024. La Fédération a d'ailleurs planifié une préparation exigeante, entre stages à Marrakech et amicaux de haut niveau pour maintenir l'intensité en plein coeur de la saison en cours.
Au-delà, la Coupe du monde 2026 est déjà dans toutes les têtes. La Fédération a anticipé les enjeux logistiques en ciblant des camps d'entraînement en altitude aux États-Unis pour s'adapter aux conditions nord-américaines. L'objectif est clair : franchir pour la première fois le cap des quarts de finale. À la différence des générations 2002 ou 2022, celle-ci avance avec une sérénité nouvelle. Le Sénégal ne veut plus surprendre, mais veut surtout s'installer durablement parmi les grands du monde.
Le Sénégal peut-il réaliser un énorme coup lors du prochain Mondial ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...