Ligue des Champions : Almaty, voyage au coeur de l'Eurasie
Moitié moins de points à l'indice UEFA que la deuxième équipe la moins bien classée, une géographie atypique et un déplacement que tout le monde voudra éviter : le Kairat Almaty, club kazakh qualifié mardi pour la phase de ligue, sera l'une des interrogations de la prochaine Ligue des Champions.
Il y aura des matchs de Ligue des Champions au beau milieu de l'Asie cette année. Sensation des tours préliminaires, le Kairat Almaty s'est qualifié mardi pour la phase de ligue en venant à bout du Celtic (0-0, 0-0, 3-2 tab) à l'issue des barrages.
Un nouvel exploit majuscule pour le club de l'Est kazakh, qui a entamé sa campagne européenne le 8 juillet, et s'est successivement débarrassé de l'Olimpija Ljubljana, du Kuopion Palloseura et du Slovan Bratislava pour réaliser cette formidable performance.
Un voyage de 11 000 kilomètres pour les clubs français ?
Pour la première fois de son histoire, le club kazakh va donc disputer la phase finale de la Ligue des Champions, et ce sera la deuxième de son histoire toutes Coupes d'Europe confondues, après son parcours en Ligue Conférence en 2022 qui s'était arrêté dès la phase de poules. Son indice UEFA témoigne d'ailleurs à lui seul de sa petitesse à l'échelle européenne : avec 5,5 points, le Kairat Almaty dispose d'un coefficient deux fois moins élevé que le club chypriote de Pafos (11,125 points), autre petit poucet de la compétition qui fera ses grands débuts en phase finale.
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Mais cet écart sur le papier entre le Kairat Almaty et les autres ne va plus valoir grand-chose lorsque les équipes d'Europe occidentale devront se rendre en pleine semaine dans cette région frontalière du Kirghizistan et tout proche de la Chine, afin de disputer un match de C1. Il est à peu près certain que le Paris Saint-Germain, l'Olympique de Marseille et l'AS Monaco redoutent énormément ce déplacement qui leur ferait parcourir au moins 11 000 kilomètres aller-retour, la ville d'Almaty se trouvant à plus de 5 500 kilomètres de Paris, Marseille et Monaco à vol d'oiseau. L'adversaire a priori facile à domicile, le traquenard absolu à l'extérieur.
En Europe grâce à une minuscule partie de son territoire
Géographiquement, le Kazakhstan devrait pourtant être affilié à la confédération asiatique (AFC), qui organise elle aussi une Ligue des Champions, divisée en deux groupes (Est et Ouest) au vu de l'immensité du continent. Cela a d'ailleurs été le cas pendant huit ans (1994-2002), lorsqu'il a obtenu son indépendance en 1992 après la chute de l'URSS ; le Kairat Almaty disputant même la Coupe des coupes asiatique à deux reprises, entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe.
Mais ce gigantesque pays, le plus vaste d'Asie centrale, grand comme cinq fois la France, est désormais affilié à l'UEFA et tient sa légitimité grâce à une toute petite partie de son territoire, à l'ouest de l'Oural, qui se situe dans les frontières européennes. Ainsi, huit ans après son affiliation à l'AFC, la fédération kazakhe, avec le soutien des clubs, a décidé de changer son fusil d'épaule pour disputer des compétitions plus relevées, et générer plus de revenus. Démarche validée par l'UEFA, comme pour plusieurs autres pays transcontinentaux géographiquement et politiquement liés à l'Asie. Voilà comment la Ligue des Champions va s'exporter si loin !
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