Roma : le réveil de la Ville éternelle ?
Vingt-cinq ans après son dernier Scudetto, l'AS Roma entame la saison 2025-2026 dans un mélange rare d'excitation populaire et d'ambition affichée. Portée par un printemps phénoménal sous Claudio Ranieri, la Louve repart désormais sous les ordres de Gian Piero Gasperini pour un projet taillé sur mesure. Et peut-être plus.

Juventus, Inter, Milan, Naples... Depuis 2020, ces quatre clubs se partagent le trophée de la Serie A. Un quatuor auquel l'AS Roma rêve de s'inviter. Ni tout à fait outsider, ni véritable favori, le club de la capitale incarne ce flou du haut de tableau, où tout peut basculer avec une série.
À l'aube d'une saison marquée par le retour des ambitions européennes et la pression du quart de siècle sans titre, les Giallorossi avancent avec un cap clair, un effectif modelé par les idées de leur nouvel entraîneur et l'envie de transformer une embellie passagère en confirmation.
Un entraîneur de rupture, un projet de relance
Après avoir redressé la barre de façon spectaculaire, Claudio Ranieri a transmis son tablier à Gian Piero Gasperini. Une venue qui acte un changement de matrice. Après l'homme de la transition, place à l'homme du système. L'ex-entraîneur de l'Atalanta débarque avec un contrat long, des moyens nouveaux, et un poids décisionnel rare à la Roma. Depuis son fiasco express à l'Inter en 2011, il attendait un défi de ce calibre : une ville en fusion, un club du TOP 5 en Serie A, mais sans la pression dévorante d'un Milan ou d'une Juventus. C'est peut-être, à 67 ans, son premier «grand club sur mesure» .
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La bonne nouvelle pour les tifosi giallorossi, c'est que Gasperini est un coach de rupture. Son 3-4-2-1 ne souffrira pas de compromis, son jeu vertical repose sur des mécanismes précis, et son mercato – déjà très avancé – en porte la trace : Neil El Aynaoui (23 M€) pour dicter le tempo, Evan Ferguson (prêt avec OA à 40 M€) pour peser devant, Wesley (30 M€) pour élargir le terrain et Daniele Ghilardi (10 M€) pour incarner la montée en puissance défensive. Un marché actif qui prouve que la Roma ne se contentera pas d'exister. L'objectif, c'est le TOP 4, un trophée, et si la dynamique le permet, le Scudetto du 25e anniversaire.
Une équipe à l'image de son entraîneur
La Roma version Gasperini, c'est un onze qui se dessine sans trembler : Mile Svilar, tout juste prolongé jusqu'en juin 2030, pour garder la cage, une défense à trois où Gianluca Mancini fait figure de chef de meute, et des pistons déjà exposés à haute intensité. Wesley à droite et Angeliño à gauche offrent une largeur indispensable au «Gasp-ball» . El Aynaoui, déjà convaincant en préparation, sera le point d'ancrage du double pivot, aux côtés d'un Manu Koné, distributeur et gratteur à la fois. Devant, le triangle formé Paulo Dybala, Artem Dovbyk et Ferguson est construit pour faire mal, dans les petits espaces comme dans la profondeur.
Mais si l'organisation est déjà lisible, le chantier reste ouvert. Gasperini réclame encore cinq renforts : un latéral gauche, un milieu dominant physiquement et un défenseur central supplémentaire, un gardien remplaçant et un trequartista excentré. Il a prévenu : l'équipe est «très en retard» sur le plan quantitatif. Car son système exige de l'intensité, de la rotation et une cohésion immédiate. La pré-saison, pourtant, rassure. Trois succès éclatants contre Trastevere, UniPomezia et Kaiserslautern (24 buts marqués, aucun encaissé), une identité de jeu affirmée, et surtout une connexion déjà visible entre Dybala (4 buts, 4 passes) et Ferguson (5 buts).
Un plafond à briser
Ce que Gasperini récupère n'est pas une équipe en déshérence. C'est une Roma galvanisée par une phase retour quasi parfaite en 2025 (47 points sur 57 !). C'est aussi un Olimpico redevenu incandescent, un vestiaire stabilisé, et une direction ambitieuse, désormais capable d'investir sur des profils ciblés. Reste à transformer ce momentum en régime durable. Cela passe par une gestion physique pointue afin de tenir la distance et une capacité à faire basculer les gros matchs, chose encore trop rare l'an dernier avec des nuls contre Naples, la Lazio et la Juventus, mais aussi une défaite face à l'Atalanta sur la seconde moitié de saison. Des résultats qui montrent la marge de progression de ce groupe.
La concurrence n'est plus insurmontable. L'Inter panse ses plaies, la Juventus change toujours de cycle, Milan cherche un second souffle. Seul Naples semble partir avec une vraie longueur d'avance, fort du socle mis en place par Antonio Conte. La Roma, elle, avance masquée, mais armée. Le Scudetto ? Un rêve qui semble encore lointain après avoir échoué à neuf reprises à la 2e place depuis le titre de 2001. Mais une qualification en Ligue des Champions et un trophée national – attendu depuis 2008 – sont à portée. Pour Gasperini, ce serait plus qu'une réussite : une validation. Car après neuf ans à transcender Bergame, ce défi romain pourrait bien définir l'héritage de toute une carrière.
L'AS Roma peut-elle enfin bousculer la hiérarchie en Italie ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …