Botafogo : là où Textor est un héros
Sa tête serait presque mise à prix à Lyon, et pourtant au Brésil, John Textor est vu comme un demi-Dieu par les supporters de Botafogo. Trois ans après son rachat par l'Américain, le club brésilien dispute ce samedi un 8e de finale de Coupe du monde des clubs contre Palmeiras.

La perception d'un homme peut drastiquement changer, d'un continent à l'autre. Qui de mieux que John Textor pour en faire l'incarnation ? À Lyon, l'homme d'affaires américain est persona non grata, après ses échecs récurrents devant la DNCG, synonymes de relégation administrative en Ligue 2.
«John Textor n'a jamais été et ne sera jamais l'homme de la situation. Ce supporter de Botafogo doit maintenant disparaître du paysage lyonnais», ont notamment fustigé les Bad Gones après le verdict du gendarme financier. Au Brésil, la musique n'est pas la même. L'ancien joueur de l'OL Sonny Anderson a peut-être visé juste en regrettant au micro de RMC que «seul Botafogo intéresse Textor aujourd'hui.»
Super Textor
Il suffit de sonder quelques fans du club brésilien pour se rendre compte à quel point Textor fait l'unanimité à Rio de Janeiro. «Aussi longtemps que cet homme existera, je le remercierai», s'est exclamé un supporter de Botafogo auprès de l'AFP en marge de la Coupe du monde des clubs. Un autre fan d'O Glorioso, heureux comme un pape au micro de Made in Foot, complète : «Il a sauvé ma vie, il a sauvé Botafogo. Si je pouvais trouver le secret de la vie éternelle, je le donne à Textor, pas à mes enfants.»
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Du point de vue carioca, et sans avoir eu écho de la situation lyonnaise, il y a de quoi voir en Textor un super héros des temps modernes. Le fantasque businessman a acquis 90% des parts du club début 2022, juste après la promotion en première division brésilienne, pour environ 70 millions d'euros. Il a également sorti de sa poche - ou plutôt de celle de l'OL, racheté par ses propres soins quelques mois plus tard - une somme de 170 millions d'euros supplémentaires, afin d'éponger une partie de la dette.
Sur le toit du continent en deux ans
La cote de popularité de Textor a donc rapidement grimpé et le natif de Kirksville a surfé dessus. «Quand il est arrivé ici, il est tombé sous le charme du Brésil. Il a kiffé se faire applaudir par les supporters car il aime quand on flatte son ego. Mais au début, il prenait ça un peu à la rigolade. Il était un peu trop à la cool, comme si la vie carioca avait déteint sur lui», expliquait Rafael, ancien défenseur de Lyon et de Botafogo, en avril dernier, dans un entretien accordé à L'Équipe. Les supporters d'O Glorioso n'ont même pas eu besoin de s'armer de patience, les résultats sont venus immédiatement.
Si le titre de champion du Brésil a filé entre les doigts des Cariocas en 2023, ils n'ont pas raté le coche en 2024. Mieux, ils ont réussi le doublé en remportant également la Copa Libertadores, l'équivalent sud-américain de la Ligue des Champions. À la clé, ce ticket pour la Coupe du monde des clubs qui leur offre un duel brésilien contre Palmeiras, ce samedi en 8es de finale. Un train de vie bien différent de celui de l'OL.
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