Monaco : l'art de l'autosabotage
Malgré un adversaire largement prenable, Monaco s'est fait sortir par Benfica (0-1, 3-3) dès les 16es de finale de la Ligue des Champions. Le plus frustrant pour le club princier ? C'est qu'il s'est fait hara-kiri sans l'aide de personne.

Le match de la première phase perdu à Louis (2-3) a-t-il conditionné la double confrontation entre Monaco et Benfica ? C'est fort probable. Plombé par un arbitrage loin d'être irréprochable, le club princier a abordé son duel face à son homologue portugais avec un léger complexe. Mais si l'ASM n'est plus en Ligue des Champions ce mercredi, c'est entièrement de sa faute.
Des erreurs, rien que des erreurs
Comment Monaco a-t-il pu perdre le match aller (0-1) ? En défendant mal sur le premier but avec un bijou signé Vangelos Pavlidis. Menée, la bande à Adi Hütter n'a jamais réussi à revenir dans la partie. Il faut dire qu'à dix contre onze durant quasiment une mi-temps, la tâche n'était pas simple. L'expulsion d'Al Musrati pour un second avertissement était très sévère, certes. Néanmoins, la règle sur les discussions avec l'arbitre était connue de tous et n'a pas été respectée. En infériorité numérique et surtout frustrés, les Monégasques ont perdu leurs nerfs, à l'image de Vanderson et Denis Zakaria, qui ont chacun écopé d'un carton jaune dans le dernier quart d'heure sur des actions anodines pour rater la seconde manche.
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Avec le Brésilien et le Suisse, Monaco aurait-il pu renverser la vapeur à Lisbonne (3-3) ? Peut-être, peut-être pas. Personne ne le saura. On peut néanmoins affirmer qu'avec ces deux joueurs, Monaco est plus solide, et Monaco aurait été plus solide. A l'Estadio da Luz, la défense asémiste dans son ensemble n'a jamais vu la lumière. Entre les erreurs de relance incompréhensibles de Wilfried Singo sur le premier but encaissé, le penalty concédé par Thilo Kehrer sur la première égalisation lisboète et la très mauvaise lecture du centre venu de la gauche par l'Allemand sur l'ultime but portugais, le club de la Principauté a donné le bâton pour se faire battre. Impardonnable à un tel niveau de compétition.
Kehrer pas plus lucide après le match
L'ancien joueur du Paris Saint-Germain n'avait d'ailleurs pas l'air très lucide au coup de sifflet final. «Trop d'erreurs défensives ? Je ne pense pas» , a expliqué l'Allemand pour Canal+. «Mais dans les moments décisifs, on n'a pas réussi à défendre notre but à fond. Il fallait prendre des risques, ça explique en partie les erreurs. Il faut prendre des risques pour gagner à l'extérieur dans un stade comme ça» , a poursuivi le joueur passé par Schalke 04 et West Ham. Des prises de risque qui ressemblaient tout de même à des énormes bourdes rédhibitoires pour gagner un match, peu importe le stade et l'adversaire. Des cadeaux que Benfica, très loin de son meilleur niveau, ne s'imaginait probablement pas recevoir.
Le directeur sportif de l'ASM, Thiago Scuro, n'a pas caché sa déception après cette élimination au goût très amer. «Pour un club comme Monaco, avec les qualités qu'on a, jouer contre Benfica qui n'est pas meilleur que nous et se faire éliminer, c'est un échec» , a reconnu le dirigeant brésilien en zone mixte. «Nous devons apprendre de cet échec et se reconcentrer sur le championnat. Nous voulons absolument être de retour en Ligue des Champions la saison prochaine. Nous devons donc poursuivre notre chemin en Ligue 1. C'est ce qu'on va faire ce week-end à Lille» , a terminé le patron du sportif à Monaco. Reste à savoir comment les joueurs vont digérer cette sortie de route provoquée sans l'aide de personne.
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