Plus grand espoir du football français au début des années 2000, Florent Sinama-Pongolle avait fini par se perdre au détour de passages à Liverpool, Blackburn et Huelva. Transféré à l'Atletico Madrid cet été, l'attaquant réalise un début de saison tonitruant et entend bien désormais faire son trou en équipe de France.

En 2001, le nom de Florent Sinama-Pongolle figure sur toutes les lèvres. Champion du monde avec l'équipe de France des moins de 17 ans, désigné meilleur joueur de la compétition, le Réunionnais est promis à un bel avenir. Formé au Havre, le jeune attaquant tricolore rejoint Liverpool en 2003. Toujours prometteur, Sinama-Pongolle manque toutefois de temps de jeu chez les Reds. Deux ans et demi plus tard, il file à Blackburn. Mais l'expérience n'est guère plus concluante. En 2006, l'ancien compère d'Anthony Le Tallec, aujourd'hui au Mans, décide de rejoindre la Liga et le modeste Recreativo Huelva. Pendant deux saisons, l'ancien Havrais s'y refait la cerise et voit ses efforts être récompensés par un transfert à l'Atletico Madrid cet été.

«Si je suis là, c'est que je le mérite»

Depuis, c'est l'état de grâce. En six journées de Liga, le Réunionnais a profité de la blessure de Diego Forlan pour s'imposer en attaque au côté de la star Sergio Agüero et inscrire quatre buts. «L'Atletico est un club qui possède un effectif prestigieux et de très grands joueurs. Dans le secteur offensif, il y a par exemple quatre éléments de niveau exceptionnel. J'ai donc été obligé de me mettre au niveau tout de suite. J'ai réussi et c'est tant mieux, a confié l'attaquant à France Football. Ce qui m'a aidé, c'est de bien connaître la Liga et l'Espagne. Et passer de l'Andalousie à la capitale, c'est assez facile. Je n'avais aucun doute sur mon intégration. Je ne pensais toutefois pas que les trois premiers mois se passeraient aussi bien.»

Ses débuts à l'Atletico se sont tellement bien passés que Florent Sinama-Pongolle a été appelé par Raymond Domenech pour affronter la Roumanie samedi. «On a envie d'y être et de vivre avec l'équipe de France. Et puis, cela va faire du bien de respirer un autre air que celui de Madrid. Parler sa propre langue, vivre avec des gens qui portent le même maillot pour défendre leur nation... Ce sont des moments qui sont beaux à vivre. J'ai vraiment hâte car si je suis là, c'est que je le mérite, estime le Madrilène. Mais j'arrive avec la tête très froide. A moi de convaincre le sélectionneur quand il fera appel à moi.» Car Sinama-Pongolle n'a maintenant qu'une seule idée en tête : faire son trou chez les Bleus afin de disputer le Mondial 2010 en Afrique du Sud.