Déjà le match de la dernière chance ? Battue d'entrée par l'Autriche, la France est dans l'obligation de s'imposer ce soir face à la Serbie (21h) si elle veut continuer à croire en ses chances de qualification pour la Coupe du monde 2010. Le sélectionneur Raymond Domenech jouera également sa tête au cours d'un match placé sous le signe du désamour du public.

Un match joué et les Bleus sont déjà au pied du mur. Tout autre résultat qu'une victoire, si possible convaincante, contre la Serbie ce soir au Stade de France équivaudrait déjà pour les Bleus à hypothéquer très sérieusement leurs chances de qualification pour le Mondial 2010. En sursis, le sélectionneur national Raymond Domenech peut-il encore longtemps rester en poste ? Seule une victoire pourrait peu-être sauver sa tête, et partant celle du président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes, dont on a eu cette semaine confirmation qu'il avait mis tout son poids dans la balance pour éviter l'émergence d'une candidature alternative à Raymond Domenech, pourtant déjà très fragilisé par un Euro calamiteux.

Le contexte du match

Pression du résultat et désamour du public : déjà décisive, la rencontre France-Serbie ne se présente pas sous les meilleures auspices pour les Bleus et pour leur sélectionneur. Le public se montre de plus en plus sceptique quant aux choix du sélectionneur, et l'équipe de France ne fait plus recette. La FFF en est consciente : l'instance a indiqué que les places restantes pour France-Serbie resteraient mises en vente au Stade de France jusqu'à 21h45, soit la mi-temps de ce match comptant pour les éliminatoires du Mondial 2010. La FFF attendait lundi un maximum de 45.000 personnes, avec le 3e niveau fermé dans une enceinte qui peut contenir 80.000 personnes. Plus de public, cela pourrait signifier plus de sifflets contre les Bleus. La réaction des spectateurs du Stade de France sera donc à guetter avec attention ce soir. Face aux Bleus, les Serbes se présentent sans pression aucune : les hommes de Radomir Antic ont commencé les éliminatoires par une victoire, certes difficile, contre les Iles Féroé (2-0).

Les forces en présence

Inutile de dire que les Bleus devront se métamorphoser pour espérer l'emporter ce soir. Si, après l'Autriche, les réactions d'après-match, sélectionneur et capitaine en tête, ont eu tendance à pointer du doigt la défense en général et Philippe Mexès en particulier, la faillite fut collective en terre viennoise : avec un gardien livré à lui-même mais jamais décisif, un milieu de terrain sans imagination et des attaquants peu complémentaires. Selon toute vraisemblance, Raymond Domenech devrait aligner ce soir un onze remanié, avec Abidal axe gauche en lieu et place de Mexès, Clichy préféré à Evra et Yohann Gourcuff dans un rôle de meneur de jeu axial, derrière une pointe unique nommée Thierry Henry, Benzema et Govou animant les flancs.

En face, les Serbes, menés par le très expérimenté Dejan Stankovic (Inter Milan) pourront compter sur leur défense solide, commandée par Nemanja Vidic (Manchester United), et sur leur attaquant géant Zigic (2,02m), qui devrait être titularisé en pointe. De quoi donner des sueurs froides aux supporters de l'équipe de France sur les coups de pieds arrêtés défensifs, faiblesse récurrente des Bleus depuis la Coupe du monde 2006.

Le match des déclarations

Raymond Domenech (sélectionneur de l'équipe de France) : «L'odeur du sang vous intéresse… Je suis content d'une seule chose : c'est que la guillotine n'existe plus parce que sinon, j'en vois quelques-uns ici qui se feraient un plaisir de m'envoyer à l'échafaud.»

Eric Abidal (défenseur de l'équipe de France) : «En Autriche, le public était vraiment là pour son équipe. Le stade était plein et les supporters ont poussé du début à la fin. C'est important pour un groupe de sentir que son public le soutient dans les bons comme dans les mauvais moments. J'espère que ce sera le cas mercredi. Car si l'équipe de France ne doit compter que sur soi-même, ce sera de plus en plus difficile» .

Thierry Henry (attaquant et capitaine de l'équipe de France) : «A nous de montrer un autre visage et de reconquérir le public. Ce ne sera pas facile face à une équipe serbe rigoureuse. Quand il n'y a pas de résultat, le public est toujours sévère. A nous d'emballer le match et d'emballer le public.»

Radomir Antic (sélectionneur de l'équipe de Serbie) : «Effectivement la France connaît quelques difficultés, mais il s'agit d'un problème franco-français dont je ne vais pas tenir compte. Je me concentre sur mon équipe.»

Les équipes probables

France : Mandanda – Sagna, Gallas, Abidal, Clichy – L. Diarra, Toulalan – Govou, Gourcuff, Benzema – Henry (c).
Serbie : Disljenkovic – Ivanovic, Vidic, Krstajic, Dragutinovic – Jankovic, Stankovic (c), Kuzmanovic, Ergic – Pantelic, Zigic.

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