Real : Kroos, la carrière de rêve
A 34 ans, Toni Kroos a décidé de raccrocher les crampons après l'Euro en Allemagne. Un choix fort du milieu de terrain du Real Madrid qui a l'opportunité de sortir par la très grande porte après une carrière monumentale.

L'idole de jeunesse de Toni Kroos ? Johan Micoud. Original, dirons certains. Logique, diront d'autres. Les deux constats sont parfaitement complémentaires pour ceux qui ont suivi la carrière allemande du Français, auteur de quatre saisons de très haut niveau au Werder Brême entre 2004 et 2008.
Avec ses yeux d'adolescent, celui qui a fait ses gammes dans les centres de formation du Hansa Rostock et du Bayern Munich ne s'imaginait pas à ce moment qu'il surpasserait son modèle avec une fin de carrière proche de celle d'un certain Zinedine Zidane.
Un protagoniste du football
Pourquoi Zinedine Zidane ? Car comme le Marseillais, le milieu de terrain allemand va finir sa carrière avec la tunique du Real Madrid sur les épaules. Comme le Marseillais, le milieu de terrain allemand va raccrocher les crampons au sommet de son art. Comme le Marseillais, le milieu de terrain allemand va fermer ce chapitre de sa vie sur une compétition internationale, à savoir l'Euro, dans son pays. Si certains footballeurs tirent sur la corde jusqu'à la briser, Kroos a choisi de soigner sa sortie en ne laissant que des bons souvenirs à ceux qui l'ont contemplé et admiré.
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Une sortie à l'image de sa carrière : propre et sans bavure. Kroos a voulu être un protagoniste. Il l'a été du début jusqu'à la fin. Que ce soit en prêt au Bayer Leverkusen pour se faire les dents entre 2009 et 2010, au Bayern Munich pour se faire un nom entre 2010 et 2014 ou au Real Madrid pour faire partie d'une des équipes les plus terrifiantes de l'histoire du football, celui qui a vu le jour à Greifswald, une bourgade du nord-est de l'Allemagne, à peine deux mois après la chute du mur de Berlin, a systématiquement été une plaque tournante d'équipes qui gagnent.
Kroos, c'est Ballack, mais en mieux
Le Kroos que l'on connaît aujourd'hui n'est pas le Kroos qu'on a connu à ses débuts. Bien plus dans la gestion sur ses dernières années – et c'est logique avec l'expérience – le futur retraité a longtemps été considéré comme la réincarnation de Michael Ballack avec sa frappe de mule. Ce n'est pas un hasard si l'ancien joueur de Chelsea, également enfant de l'ex-RDA, a répondu «Toni Kroos» à la question «avec quel joueur actuel auriez-vous aimé jouer ?» . Vrais reconnaissent vrais, paraît-il.
Si Ballack a longtemps été qualifié de loser magnifique – malgré ses 14 titres en carrière – en raison de ses terribles années 2002 et 2008 en perdant deux finales de Ligue des Champions, mais aussi celles de la Coupe du monde et de l'Euro, Kroos a lui réussi à vaincre le signe indien. Après une finale de C1 perdue en 2012, sa carrière n'a quasiment été faite que de succès avec cinq sacres dans la plus prestigieuse des compétitions européennes mais aussi une victoire lors de la Coupe du monde 2014 avec son doublé express légendaire face au Brésil (1-7) en demi-finales.
Deux titres pour devenir un mythe
Encensé par ses coéquipiers, ex-partenaires et par tous les suiveurs du ballon rond, Kroos peut encore donner plus de consistance à son immense carrière. Alors que la Maison Blanche a souvent eu du mal à dire adieu à ses légendes, il aura droit à un au revoir digne de ce nom au Santiago-Bernabéu contre le Betis, samedi, pour sa dernière à Madrid. Avant d'aller chercher une sixième Ligue des Champions – une performance seulement réussie par Paco Gento – pour étoffer un peu plus son palmarès monumental et jouer un dernier mauvais tour à Marco Reus.
A la maison, dans moins d'un mois, c'est libéré qu'il comptera ses derniers matchs pour aller conquérir le dernier trophée majeur manquant à son armoire. Celui qui pourrait le faire basculer dans la cour des mythes de son sport. Un doublé C1-Euro ferait de lui un candidat crédible pour le prochain Ballon d'Or. En tout cas, l'histoire serait belle et doit sûrement trotter dans la tête de certains votants. Une récompense hypothétique au 22 mai mais qui serait largement méritée pour l'ensemble d'une carrière fantastique. Une carrière de rêve.
Le palmarès collectif de Toni Kroos
Coupe du monde des clubs (6) : 2013 avec le Bayern, 2014, 2016, 2017, 2018, 2022 avec le Real
Ligue des Champions (5) : 2013 avec le Bayern, 2016, 2017, 2018, 2022 avec le Real.
Supercoupe de l'UEFA (5) : 2013 avec le Bayern, 2014, 2016, 2017, 2022 avec le Real
Liga (4) : 2017, 2020, 2022, 2024 avec le Real
Supercoupe d'Espagne (4) : 2017, 2020, 2022, 2024 avec le Real
Bundesliga (3) : 2008, 2013, 2014 avec le Bayern
Coupe d'Allemagne (3) : 2008, 2013, 2014 avec le Bayern
Supercoupe d'Allemagne (1) : 2012 avec le Bayern
Coupe d'Espagne (1) : 2023 avec le Real
Coupe du monde (1) : 2014
A quelle place situez-vous Toni Kroos parmi les meilleurs milieux de l'histoire du football ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...