Fenerbahçe : les explications d'un boycott surréaliste
En envoyant ses U19, puis en quittant le terrain dès la 2e minute, Fenerbahçe a fait passer un message fort dimanche à l'occasion de la Supercoupe de Turquie contre Galatasaray (0-1). Le club stambouliote dénonce les agissements de sa Fédération et semble prêt à poursuivre sa rébellion.
Après les images d'un arbitre agressé, puis l'envahissement de terrain lors de Trabzonspor-Fenerbahçe qui avait poussé des joueurs du Fener à se défendre directement, le football turc a connu une nouvelle polémique dimanche.
En effet, Fenerbahçe a tout simplement boycotté la Supercoupe de Turquie contre Galatasaray (0-1) ! Comment ? En envoyant ses U19, qui avaient pourtant joué un premier match dans une autre ville plus tôt dans la journée, puis en quittant le terrain dès la 2e minute après l'ouverture du score de Mauro Icardi.
Le Fener crie à l'injustice...
Un véritable fiasco pour la Fédération Turque de Football, qui doit désormais composer avec la grogne des diffuseurs, alors que les joueurs de Galatasaray ont profité du créneau pour faire un amical entre titulaires et remplaçants, mais surtout un message fort passé par le Fener. «Le club l'a fait en raison des principes et des valeurs auxquels il croit et parce qu'il est arrivé au point de se rebeller contre les injustices qu'il a subies. En tant que plus grand club sportif du monde, nous continuerons à nous tenir debout aujourd'hui et à l'avenir comme nous l'avons fait hier», a clamé la direction du Fener via un communiqué.
Pourquoi une telle grogne ? L'actuel 2e de la Süper Lig crie à l'injustice depuis plusieurs semaines, en dénonçant la corruption présente au sein du foot turc. Les dirigeants du Fenerbahçe n'ont pas digéré les sanctions infligées aux joueurs qui s'étaient défendus devant les attaques de supporters de Trabzonspor, lors d'un envahissement du terrain, le 17 mars dernier. Et dans le même temps, le club reproche également à l'instance son refus de repousser ce choc contre Galatasaray, organisé quatre jours seulement avant un quart de finale aller de Ligue Europa Conférence contre l'Olympiakos.
... et n'exclut pas d'autres révoltes
Peu importe les éventuelles sanctions, le Fener avance sans regret. Le président Ali Koç parle même d'une «première étape». «Nous sommes maintenant entrés dans une période dans laquelle nous devons nous rebeller contre ces injustices, ces deux poids-deux mesures, ceux qui sèment au grand jour les graines d'une concurrence déloyale et le vol de notre travail. C'est pourquoi je dis que la mesure que nous prenons aujourd'hui est la première étape concrète des mesures que nous prendrons désormais», a affirmé le dirigeant dans le communiqué. Si les Stambouliotes vont, a minima, se voir infliger un forfait 0-3 sur cette Supercoupe, Koç n'en a que faire : il veut démanteler le fonctionnement du football turc.
«Le football turc doit être 'réinitialisé' maintenant. Nous sommes dans une période où le marais doit être asséché et le football turc doit se reconstruire. Il n'est pas nécessaire de réinventer la roue. Quels que soient l'intention, le désir et le courage, il existe en Turquie du personnel qualifié pour le faire. À cet égard, j'espère que les rébellions justifiées de notre club et les actions que nous avons décidé de prendre par nécessité déclencheront le processus de nettoyage qui doit être entrepris», a-t-il assumé. On attend désormais la réponse de la Fédération après un évènement surréaliste...
Comprenez-vous le boycott opéré par Fenerbahçe lors de la Supercoupe de Turquie ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …
