La première saison de Franck Ribéry est plus qu'une simple réussite. En l'espace de quelques mois, le natif de Boulogne-sur-Mer est devenu le chouchou de l'Allianz Arena de Munich. Aujourd'hui, le statut de «Kaiser Franck» a évolué sur la planète football et ce dernier reconnaît qu'il est devenu «un leader chez les Bleus» .

«Il (Ribéry) marquera les esprits à chaque fois qu'il sera sur un terrain. Il deviendra quelqu'un d'important dans le football» , avait déclaré Zinédine Zidane, la veille de France-Suisse pour le premier match de l'équipe de France lors de la Coupe du monde 2006. Mais depuis, l'homme âgé de 25 ans n'est plus vraiment le gamin émerveillé qui redonna espoir à la France en 8e de finale en égalisant contre l'Espagne. Toujours présent dans le onze type de Raymond Domenech, il a acquis une expérience importante en Allemagne où il fut transféré l'été dernier pour 4 ans et 25 millions d'euros.

Outre-Rhin justement, sa popularité rappelle celle d'un autre joueur, passé lui par l'Angleterre, Eric Cantona devenu une légende vivante à Manchester United. Mais à la différence du «King» , Ribéry a réussi son pari alors qu'il effectue sa première saison en Bavière ! Ainsi, l'hebdomadaire allemand "Sport Bild" faisait le mois dernier sa Une avec lui en costume de Napoléon 1er avant de vanter son génie en pages intérieures. Moins à l'aise que son compatriote Willy Sagnol dans la langue de Goethe, Ribéry se fait simplement comprendre et aimer lorsqu'il régale le public allemand sur le terrain. Son but égalisateur à Getafe à la dernière minute en quart de finale de la Coupe UEFA, sa Panenka dans le derby, en Coupe, face à Munich 1860, font de lui un élément indispensable à la bonne marche de ce club mythique.

Le respect des anciens

Même le président du comité de surveillance du Bayern Munich, qui n'est autre que Franz Beckenbauer, affirme que l'équipe actuelle est complètement dépendante de son international français. «Sans lui, l'équipe est statique et ne fait preuve d'aucune imagination. A peine est-il rentré qu'elle subit un électrochoc, les autres joueurs bougent plus et sont plus motivés. Cela montre que ce petit gars est une bénédiction, mais aussi qu'il manque vraiment quelque chose au Bayern quand il ne joue pas. Je ne me souviens pas que le Bayern est souffert d'une telle dépendance par rapport à une seul joueur» , a expliqué le Kaiser dans Bild.

Le gardien et capitaine des «Rouge et Blanc» , Oliver Kahn, a osé comparer l'ancien joueur de Marseille à un numéro dix de l'équipe de France qui a marqué son époque lors d'une interview au quotidien "Die Welt" . «On peut le comparer à Zidane. Pas par sa technique, mais par le rythme qu'il instille à la partie et par les choses qu'il fait sur le terrain» . «Ollie» avait qualifié récemment l'ancien Marseillais de "légende" , reconnaissant que «des joueurs comme lui, il n'y en a vraiment pas beaucoup» . Un changement de ton radical après ses critiques publiques de décembre qui avait valu à Kahn d'être suspendu un match par ses dirigeants.

«Je suis le successeur de Zidane»

De son côté, le footballeur avoue dans les colonnes du Parisien ce jeudi qu'il est devenu une pièce importante dans le dispositif des Bleus. «On me le répète souvent. Moi, je ne peux pas l'affirmer. Mais quand je vais en équipe de France je me sens beaucoup mieux qu'avant, aussi bien sur le terrain qu'en dehors. J'ai plus de responsabilités. On peut dire que je suis l'un des patrons (…) Beaucoup de personnes me disent que je suis le successeur de Zidane et c'est vrai de par mon jeu, mon positionnement et mes qualités. Quand Zizou jouait, j'étais souvent avec lui. Il m'a toujours dit de continuer, qu'il était content de moi et que plein de belles choses m'arriveraient encore.»

Alors que la France prépare sa première phase finale sans Zidane depuis 1992, son influence au milieu du terrain devrait grimper en flèche, pour peu qu'il parvienne à récupérer des forces après sa saison harassante avec le Bayern. Kaiser Franck pourrait alors jouer un rôle clé dans le parcours des Bleus vers Vienne. En attendant, le Bayern Munich espère toujours réaliser un quadruplé historique. Pour cela, il faudra que Ribéry et ses coéquipiers remportent la Bundesliga et remportent la Coupe UEFA. Histoire de célébrer comme il se doit l'avènement du «Koenig Franck» .

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