Equipe de France : l'élimination, Benzema, sa décision... Les vérités de Deschamps après le fiasco de l'Euro
Pour la première fois depuis l'échec à l'Euro, le sélectionneur Didier Deschamps s'est exprimé ce vendredi dans un long entretien riche d'enseignements accordé à L'Equipe.
Sa prise de parole était attendue et a eu lieu ce vendredi ! Près de deux mois après l'élimination en 8es de finale de l'Euro contre la Suisse (3-3, 4-5 t.a.b.), qui restera comme une des plus grandes déceptions de l'histoire de l'équipe de France, le sélectionneur Didier Deschamps a accordé un long entretien à L'Equipe.
L'occasion pour le technicien de tenter d'expliquer comment les Bleus, qui menaient 3-1 à la 80e minute, ont pu s'effondrer de la sorte.
D. Deschamps – «cela ne devait pas nous arriver»
«Le plus dur à digérer - et je l'ai digéré aujourd'hui - c'est de savoir ce qu'on est capables de faire et de constater ce qu'on a fait. Et, je vais le répéter, d'être à 3-1 à la 80e minute contre la Suisse et de voir ce qui s'est passé après», a pesté le double champion du monde. «Cela ne devait pas nous arriver au vu de la force qui était la nôtre et la solidité qui a toujours été notre ADN. A 3-3, il y a forcément de l'énervement mais tout reste jouable. On sait qu'il y a la prolongation avec la capacité d'obtenir la qualification. Et juste avant, il y a l'occasion de Coman et ce ballon qui touche la barre. Il faut être factuel, réaliste. Même si, à 3-1, pas une personne dans le stade, ni ailleurs, n'a dû se dire qu'on n'allait pas se qualifier.»
Alors qu'il s'est trompé dans sa composition de départ, le Basque assume ses responsabilités. «Je n'ai pas envie de chercher des excuses. Je sais que je suis le seul responsable. Ma fonction veut ça. Je l'assume. (...) Notre élimination est liée à de nombreux éléments. (...) C'est ma responsabilité. Le choix tactique de départ ne fonctionne pas. Jouer à trois centraux n'est pas une erreur, c'est un choix. Je sais ce qui m'y a conduit», a rappelé DD en référence aux absences dans le couloir gauche ce jour-là.
Deschamps dément un problème d'état d'esprit
Dans les jours suivants ce fiasco, plusieurs explications ont été mises en avant pour tenter de comprendre la contre-performance des Bleus. Beaucoup ont parlé d'un état d'esprit défaillant. «Je sais que lorsque le résultat n'est pas au rendez-vous, des choses futiles prennent une dimension disproportionnée», a évacué Deschamps, qui a minimisé le différend entre Olivier Giroud et Kylian Mbappé survenu avant l'Euro et qui «a généré de petites tensions sur deux, trois jours mais c'était lors de la préparation», et également assuré que Kingsley Coman n'avait pas refusé de sortir à la mi-temps de la prolongation contre la Suisse.
Alors que d'autres ont pointé du doigt le retour tardif de Karim Benzema et les changements qu'il a nécessité dans l'animation offensive, le sélectionneur a également répondu sur ce point. «Karim n'y est pour rien. Tout ce qu'il devait faire, il l'a très bien fait», a plaidé l'ex-capitaine des Bleus, qui n'a aucun regret de ne pas avoir rappelé l'attaquant du Real Madrid dès le mois de mars. «Avant d'acter son retour, j'ai eu le temps de réfléchir aux options différentes. (…) Ni lui ni moi ne pouvons revenir en arrière. Entre partir dix jours en mars pour jouer trois matchs et préparer une grande compétition, c'est le jour et la nuit. Je ne suis pas persuadé que cela aurait changé fondamentalement les choses.»
DD persuadé qu'il peut encore faire de «belles choses»
Tout en refusant de «chercher des excuses», l'homme de 52 ans a tout de même mis en avant le côté «particulier» ce cet Euro. «Les quatre équipes qui ont atteint les demi-finales (Italie, Angleterre, Danemark, Espagne) sont quatre nations qui ont passé la phase de groupes dans leur camp de base habituel avec leurs trois matchs à domicile», a fait remarquer DD. Malgré les interrogations suscitées par cette débâcle, l'ancien coach de Monaco, sous contrat jusqu'au Mondial 2022, a justifié sa décision de rester. «Je veux continuer parce que mon envie et ma détermination sont intactes, parce que je connais bien ce groupe et que je suis convaincu qu'il peut faire de belles choses», a conclu le sélectionneur qui repartira de l'avant en dévoilant jeudi sa liste des joueurs retenus pour les échéances de septembre.
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