Direction consécration
Par Urbain Mandrillon - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 30/06/2006 à 20h19
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Qui peut arrêter l'Allemagne ? La Mannschaft élimine l'Argentine aux tirs au but 4-2, après un résultat nul (1-1). A l'issue d'un match fermé mais très intense, les Allemands font le plein de confiance et sont en route pour le titre.

Direction consécration

Les enjeux

Pour cette rencontre, l'Allemagne n'a pas d'autres objectifs que de continuer sur sa lancée. Son parcours est parfait : quatre victoires consécutives, la meilleure attaque (10 buts), la troisième meilleure défense (2 buts), le meilleur buteur (Klose, 4 buts), et le deuxième meilleur passeur décisif (Schweinsteiger, 2 passes). Au-delà des chiffres, la grande réussite des Allemands est d'avoir conquis leur peuple tout entier. Le soutien de la population est immense et les joueurs sont en confiance. En battant l'Argentine favorite, la Mannschaft s'imposerait aux yeux de tous comme la grande équipe de ce Mondial. Sa victoire face à la Suède n'étant pas apparue comme un signe fort de sa qualité. Le schéma tactique pour ce quart de finale est clairement affiché : «nous voulons avoir notre public derrière nous immédiatement, et nous commencerons donc avec une pression furieuse» , prévient Lehmann à l'Agence France Presse. «Marquer tôt dans le match fait partie de notre plan de jeu» , indique Lahm. Et pour contrer leurs adversaires, l'adjoint de Klinsmann, Joachim Löw, a la clef : «tout se jouera dans les duels de l'entrejeu, avec pour nous le souci de ne pas faire de fautes inutiles, car [les Argentins] sont de redoutables tireurs.»


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Concernant l'Argentine, une victoire dans ce match lui permettrait de renouer avec son glorieux passé. Elle n'a plus atteint les demi-finales de la Coupe du Monde depuis quatre éditions. La dernière fois était en 1990, l'année où elle dut céder son titre acquis en 1986. C'était en finale face à l'Allemagne (1-0)… Battre le pays hôte à ce stade de la compétition est un exploit en soit. L'organisateur a atteint les demi-finales douze fois en dix-huit éditions. Tactiquement, les Argentins ont montré un collectif bien huilé et des individualités exceptionnelles. Toutefois, ils se fixent plutôt sur les qualités de leurs adversaires, prônant la prudence, au risque de tomber dans l'attentisme. «Les Allemands ne vont pas nous donner une seconde de liberté, ils vont presser tout le premier quart d'heure. Mais nous, dès la première minute on va leur rentrer dedans» , déclare Maxi Rodriguez à l'AFP. A trois reprises en quatre matchs, l'Allemagne a inscrit un but dans les huit premières minutes. Elle n'a pu le faire face à la Pologne, marquant à la 92e. Cette rencontre reste à ce jour la plus difficile pour la Mannschaft. L'entraîneur de l'Albiceleste José Pekerman rappelle toute la grandeur ce match en une phrase : «je suis très optimiste, l'équipe qui remportera ce match aura fait un grand pas vers le titre.»

Les temps forts

- Schneider, à 20 m du but argentin légèrement sur la droite, adresse un centre pour Ballack au point de penalty. Le capitaine allemand prend le meilleur sur Ayala et adresse une tête puissante qui passe à gauche du but d'Abbondanzieri (15').

- Corner pour Riquelme côté droit. Son centre sortant trouve Ayala dans l'axe à 8 m du but de Lehmann. Le petit défenseur s'envole et reprend la balle de la tête, quasiment à l'horizontale. Il trompe le portier allemand sur sa gauche à mi-hauteur. L'Allemagne va devoir se découvrir ! (0-1, 48').

- Lahm réalise une mauvaise passe dans l'axe de sa défense à 23 m de son but. Tevez récupère, fixe, et décale Luis Gonzalez sur sa droite. Ce dernier entre dans la surface et frappe. Son tir dévissé termine dans le petit filet de Lehmann (72').

- Klose égalise ! Ballack côté gauche centre pour Borowski à 15 m du but de Franco. Ce dernier dévie pour Klose aux 7 m, qui trompe d'une tête plongeante le portier adverse sur sa droite. Le match est complètement relancé ! (1-1, 80').

La prestation de l'Allemagne

Comme prévu, les Allemands ont joué haut en début de match. Ils se sont heurtés à des adversaires très pressants et n'ont pu utiliser leur vitesse et leur pouvoir d'accélération. Ils sont restés calmes, ont tenté de jouer rapidement vers l'avant mais sans réussite dans les vingt-cinq derniers mètres ciel et blanc. La Mannschaft a préféré laisser le jeu à son adversaire. Après l'ouverture du score, l'Allemagne a pris le match en mains, a multiplié les actions dangereuses, et a réussi à égaliser. En prolongation, les Allemands ont continué à attaquer mais de manière moins poussée. En confiance, ils n'ont pas voulu prendre de risque, ils ont semblé accepter l'échéance des tirs au but.

Lehmann n'a pas eu d'arrêts majeurs à faire pendant le match, il est innocent sur le but d'Ayala, et a stoppé la moitié des tirs au but argentins. Tout le peuple allemand peut lui dire merci. Les latéraux Lahm et Friedrich ont été bâillonnés offensivement et ont fait deux erreurs qui auraient pu leur coûter cher. L'axe défensif Metzelder-Mertesacker n'a pas été mis à mal. Schweinsteiger n'a pas été décisif. Il a été remplacé par Borowski qui a donné la passe de l'égalisation. Frings a joué très bas, se contentant des tâches défensives. Ballack a été moins actif qu'à l'habitude mais a été décisif. Schneider a été suppléé par Odonkor qui s'est montré plus percutant. Podolski a montré beaucoup d'envie, parfois trop dans les duels. Klose a touché peu de ballons mais a réussi à marquer.

La prestation de l'Argentine

Les Argentins ont bien maîtrisé la fougue allemande du premier quart d'heure, remportant plus de duels. Ils se sont appliqués à conserver la balle en multipliant les passes courtes. La tempête passée, les Sud-Américains ont tenté de construire sereinement mais n'ont pas réussi à approcher la cage allemande. Leur but sur coup de pied arrêté a débloqué le match. Sous la pression germanique, l'Albiceleste n'a résisté que trente minutes. Pourtant, durant cette période et avant le début de la prolongation, elle aurait pu tuer le match à trois reprises en contre. Les Argentins ont ensuite voulu reprendre le jeu mais ont dû le partager avec des Allemands plus entreprenants. Fatigués, ils ont tenté des frappes de loin en fin de rencontre mais sans réussite.

Abbondanzieri a relâché plusieurs ballons. Il s'est blessé et a été substitué par Franco. Sorin a été volontaire et généreux. Son équipier Coloccini a été moins présent, le jeu penchant plus à gauche. Heinze a réalisé un match sérieux, commettant peu d'erreurs. Ayala a été dépassé dans le combat physique mais a eu le mérite d'ouvrir la marque. Maxi Rodriguez est passé plus inaperçu que lors des rencontres précédentes, ne se procurant aucune action dangereuse. Mascherano a récupéré beaucoup de ballons, dans un rôle proche de son homologue et adversaire Frings. Luis Gonzalez a fait un match plein, mais a manqué le but du KO. Riquelme a donné une passe décisive à Ayala, mais s'est avéré maladroit dans le jeu, cherchant trop souvent la dernière passe. Son remplaçant Cambiasso est entré à 0-1 pour défendre mais en vain. Tevez a usé de sa puissance et de son agressivité pour provoquer mais sans réussite. Crespo s'est épuisé à presser seul la défense allemande. Il n'a eu aucune occasion.

L'Allemagne a enfin son match référence face à un favori. En se qualifiant aux dépens de l'Argentine (1-1, 4-2 t.a.b.), elle prouve toute sa domination sur cette Coupe du Monde. Elle donne rendez-vous à tout une peuple pour une demi-finale face à l'Italie ou l'Ukraine.


Allemagne - Argentine : (1-1, 4-2 t.a.b.) (0-0)

Stade : Olympiastadion de Berlin - 72 000 spectateurs
Arbitre : Lubos Michel (Slovaquie)
Buts : Ayala (48’), Klose (80’)
Avertissements : Podolski (2’), Odonkor (93’) - Sorin (45’), Mascherano (59’), Maxi Rodriguez (87’), Julio Cruz (95’)

Allemagne : Lehmann - Lahm, Metzelder, Mertesacker, Friedrich - Schweinsteiger (Borowski, 73’), Frings, Schneider (Odonkor, 61’) - Ballack (cap) - Podolski, Klose (Neuville, 85’)

Argentine : Abbondanzieri (Franco, 70’) - Sorin (cap), Heinze, Ayala, Coloccini - Mascherano, Luis Gonzalez, Maxi Rodriguez - Riquelme (Cambiasso, 71’) - Tevez, Crespo (Julio Cruz, 78’)


Tirs au but :

Allemagne :
- Neuville : 1
- Ballack : 1
- Podolski : 1
- Borowski : 1

Argentine :
- Julio Cruz : 1
- Ayala : 0. Tir trop mou du pied droit à ras de terre. Lehmann stoppe sur sa gauche.
- Maxi Rodriguez : 1
- Cambiasso : 0. Tir du gauche à mi-hauteur. Le portier repousse une nouvelle fois sur sa gauche



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