Zizou renvoie l'Espagne a casa !
Par Julien Demets - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 28/06/2006 à 00h14
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C'est la victoire que personne n'osait espérer : même menés au score, les joueurs de Raymond Domenech n'ont pas paniqué et ont finalement pris le dessus sur l'Espagne (3-1). Cerise sur le gâteau, Zidane a inscrit un très beau but.

Zizou renvoie l'Espagne a casa !

Les enjeux de la rencontre

Championne du monde en 1998 et d'Europe en 2000, l'équipe de France a connu depuis un déclin aussi rapide qu'inattendu : éliminée au premier tour du Mondial 2002, elle n'a pas dépassé les quarts de finale lors de l'Euro portugais il y a deux ans. Pourtant, au vu des stars qu'elle aligne, la sélection tricolore figure toujours parmi les favorites des compétitions qu'elle dispute. Pour combien de temps ? C'est là que réside le principal enjeu du match face à l'Espagne : la France fait-elle encore partie des grands pays de football ? Oui, si elle se qualifie et qu'elle intègre le peloton des huit meilleures équipes du monde. A l'inverse, une troisième contre-performance consécutive signifierait pour de bon la fin de l'âge d'or des Bleus, la fin d'un «effet Coupe du monde» que l'on croyait éternel. Pour éviter un tel marasme, Raymond Domenech a mis en place un système tactique en 4-5-1, avec Henry seul en pointe soutenu par Zidane dans l'axe, Malouda et Ribéry sur les ailes. Makelele et Vieira sont à la récupération. La défense ne change pas : Sagnol à droite et Abidal à gauche encadrant la paire Thuram-Gallas. Barthez est dans les buts.


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La sélection espagnole suit une trajectoire inverse à celle de l'équipe de France : cantonnée depuis longtemps au statut d'éternelle déçue des grandes compétitions internationales, la Furia Roja semble pour la première fois armée pour disputer la victoire finale aux favoris allemands, brésiliens ou argentins. Luis Aragones a sacrifié une partie de la vieille garde (Morientes et Baraja non retenus dans les 23, Salgado et Albelda sur le banc, Raul plus intouchable) pour mettre sur pied une équipe extrêmement jeune (23 ans de moyenne d'âge), amenée à dominer l'Europe ces prochaines années comme l'ont fait les Bleus depuis le milieu des années 1990. La Coupe du monde 2006, en tournant la page Zidane, augurera-t-elle une ère de succès pour la «génération Torres» ? Un seul moyen d'en être sûr : battre la France et forcer Thuram et les siens à une passation de pouvoir. Pour y parvenir, Aragones aligne devant Casillas une ligne défensive composée de Puyol et Pablo dans l'axe, Ramos et Pernia animant les flancs. Xavi, Xabi Alonso et Fabregas forment le milieu de terrain. Raul joue en soutien du duo Torres-Villa.

Les moments forts de la rencontre :

- Coup franc de Pernia à 25 mètres des buts français. Sa frappe enveloppée du gauche passe à côté de la lucarne (10').

- Henry hérite d'un ballon côté gauche, repique à l'entrée des seize mètres et enroule sa frappe comme il a l'habitude de le faire. C'est trop mou, Casillas capte sans problèmes (12').

- Zidane lance Ribéry le long de l'aile droite. Le centre du Marseillais est repoussé difficilement, Zizou se précipite pour la reprise mais il est contré (16').

- Henry est décalé par Zidane sur le flanc droit. Le Gunner centre à raz de terre devant les buts mais ni Ribéry ni Vieira n'arrivent à pousser la balle au fond (21') !

- A la suite d'un corner, Xabi Alonso sert Pablo au coeur des seize mètres français. Thuram écrase la cheville du défenseur de l'Atlético, l'arbitre siffle penalty. Villa croise sa frappe au raz du poteau de Barthez (1-0, 28').

- Une-deux Vieira-Ribéry. Le Turinois lance en profondeur son jeune coéquipier, qui efface Casillas et marque dans le but vide avec le sang-froid d'un avant-centre (1-1, 41') !

- Dans l'axe, Zidane tente une louche par-dessus la défense espagnole. Malouda devance la défense centrale ibérique et tente de lober Casillas, qui repousse superbement (52').

- Ribéry longe la ligne des six mètres, côté droit. Beaucoup de joueurs sont devant la cage de Casillas mais son centre tendu ne trouve pas preneur (59').

- Ramos élimine Abidal et pénètre dans les seize mètres. Son centre est dégagé du bout du pied par Gallas sous la menace de Torres (60').

- Centre venu de la gauche de Pernia. La tête piquée de Luis Garcia passe juste au-dessus (69').

- Joaquin dépose Abidal en s'enfonce à droite de la surface. Son tir en angle fermé termine dans le petit filet (79').

- Coup franc de Zidane envoyé dans la surface. Le ballon est prolongé vers Vieira qui, au deuxième poteau et de la tête, marque le deuxième but français avec l'aide malchanceuse de Sergio Ramos (2-1, 83').

- Jeu en triangle entre Vieira, Wiltord et Zidane. Lancé en profondeur, le capitaine des Bleus commence par éliminer Puyol d'un crochet extérieur puis croise sa frappe, Casillas est pris à contre-pied (3-1, 91') !

La prestation des Bleus

L'équipe de France a mieux entamé la rencontre en récupérant haut et en privant les attaquants espagnols de ballon. Mais lorsque les hommes de Luis Aragones ont gagné la possession du ballon, les Bleus ont été contraints de jouer en contre, avec un certain succès : ce sont eux qui se sont montrés les plus menaçants avant l'ouverture du score de Villa. Ils ont également su tirer profit de la relative lenteur de la ligne arrière espagnole, en misant sur la vitesse de Ribéry ou d'Henry, sans cesse alertés en profondeur. En deuxième période, la formation tricolore a laissé le ballon à son adversaire mais s'est illustrée en contre-attaque, un registre dans lequel on ne la savait pas aussi douée.

Même s'il provoque le penalty, l'imposant Thuram a bloqué nombre d'offensives adverses. Sagnol a effectué un énorme travail défensif dans son couloir droit. Abidal est resté sur place deux ou trois fois face à Ramos ou Joaquin. Zidane avait compris que le salut français passait par des ballons dans le dos des défenseurs espagnols, il s'est donc efforcé de trouver Ribéry, Malouda ou Henry démarqués. A son actif, quelques passes de grande classe et un but digne de son statut. Florent Malouda n'a pas tenté grand-chose ; ce n'est plus le même que lors des rencontres de préparation. Henry a agacé tout le monde en accumulant les hors-jeu. Combatif et saignant, au point de déstabiliser Pernia à plusieurs occasions, Ribéry a fait preuve d'une maîtrise étonnante au moment d'effacer Casillas pour égaliser. Toujours aussi impliqué offensivement, Vieira, à l'origine de deux buts et lui-même buteur, est l'une des stars de cette Coupe du monde.

La prestation espagnole

La Furia Roja a petit à petit posé le pied sur le ballon, obligeant les Français à jouer long. Objectif : presser haut, occuper le camp adverse et conserver la balle à l'aide de passes courtes en attendant une brèche à exploiter. Mais face à Thuram & co, des brèches, il n'y en a pas beaucoup, et il a fallu un penalty pour que les coéquipiers de Raul ouvrent la marque. A trop vouloir se mettre en position idéale pour marquer, les Espagnols ont manqué de spontanéité aux abords de la surface. Pour preuve, malgré leur large domination territoriale, ils ne se sont procurés que très peu d'occasions franches. Quelques imprécisions de Puyol ont fragilisé la défense, en danger sur chaque offensive des Bleus, aussi espacées soient-elles. Au vu du résultat final, le jeu espagnol apparaît un peu ronronnant : seul l'entrant Joaquin lui aura donné un peu de percussion.

Si bon habituellement, Puyol a provoqué la faute qui a amené le but de Vieira et fait preuve d'une étonnante fébrilité. Pernia a peiné face à Ribéry mais son apport offensif est important. Ramos a sans doute réalisé son meilleur match dans ce Mondial face, il est vrai, à un Malouda éteint. Xavi et Fabregas, aux profils semblables, ont du mal à évoluer côté à côté. Quant à Xabi Alonso, il ne peut apporter autant à l'attaque espagnole qu'il ne le fait à Liverpool, du fait de la position basse qu'il occupe dans le triangle du milieu de terrain. Raul n'a pas été décisif. Son remplaçant Luis Garcia, excellent dribbleur, a davantage gêné les arrières tricolores. Joaquin a apporté du tranchant aux offensives de la Furia Roja. Torres a été utile dans la construction, en décrochant, mais cela prouve aussi qu'il n'a pas eu l'occasion de s'illustrer dans son rôle véritable d'avant-centre.

La note du match : 16/20

France-Brésil. Guadalajara. Le Stade de France. A elle seule, l'affiche du quart de finale de samedi prochain évoque les plus grandes heures du sport français. Raymond Domenech et sa bande en écriront-ils une nouvelle page ?


ESPAGNE - FRANCE : 1-3

Niedersachsenstadion (Hanovre)
43 000 spectateurs

Arbitre : M.Rosetti (ITA)

Buts : Villa (28', sp) pour l’Espagne – Ribéry (41'), Vieira (83') et Zidane (92') pour la France.

Avertissements : Puyol (82') pour l’Espagne - Vieira (68'), Ribéry (87') et Zidane (91') pour la France.

Espagne : Casillas – Ramos, Pablo, Puyol, Pernia – Fabregas, Xabi Alonso, Xavi (Senna 71'), Raul (Luis Garcia 53') – Villa (Joaquin 53'), Torres.

France : Barthez – Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal – Makelele, Vieira - Ribéry, Zidane, Malouda (Govou 74') – Henry (Wiltord 87').



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