Espagne-France, le face à face
Par Julien Demets - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 26/06/2006 à 15h36
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La France et l'Espagne sont de vieilles connaissances. Mais rarement l'écart entre les deux équipes n'a semblé, a priori, aussi large. Les Bleus ont-ils les moyens de rivaliser avec un candidat à la victoire finale ? Le FACE à FACE de Maxifoot !

Etat de forme

Apparemment, les Bleus vont mieux. Face à la Suisse et la Corée du Sud, ils avaient à chaque fois connu un creux physique au coeur de la seconde période. Obligés d'attaquer pour se qualifier face au Togo, ils sont parvenus cette fois à maintenir une pression constante sur la défense adverse, jusqu'à inscrire les deux buts nécessaires à leur accession en huitièmes de finale. Mais les joueurs français ont dû s'employer durant leurs trois matches, quand beaucoup d'équipes déjà qualifiées après deux rencontres ont profité de la fin du premier tour pour donner du temps de jeu aux remplaçants. Les piliers de l'équipe que sont Henry, Makelele, Sagnol ou Thuram n'ont pas raté une seule minute de la compétition pour l'instant. Heureusement, Raymond Domenech récupèrera face à l'Espagne un Zidane reposé par sa suspension.


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7/10

Comme le Brésil, l'Allemagne ou le Portugal, la sélection espagnole a obtenu sa qualification pour les huitièmes de finale à l'occasion de son deuxième match dans le groupe H face à la Tunisie (3-1). Le sélectionneur Luis Aragones a procédé face à l'Arabie Saoudite à une modification complète de son onze-titulaire. Même le gardien de but Iker Casillas était remplacé par Santiago Canizarès ! Inutile de dire qu'Aragonès pourra compter sur des joueurs en forme pour affronter la France. Autre avantage pour l'Espagne, la jeunesse de son effectif dont la moyenne d'âge, 23 ans, est l'une des trois plus faibles parmi celles des trente-deux équipes engagées. Il en faut beaucoup pour fatiguer les Torres (22 ans), Ramos (20 ans), Fabregas (19 ans) ou Reyes (22 ans).

10/10

Les joueurs

Défense

Les Tricolores n'ont encaissé qu'un but au cours de leurs trois premiers matches. Un but signé Ji-sung Park, le milieu offensif de la Corée du Sud. Autrement dit, Raymond Domenech peut d'appuyer sur une défense solide avec Fabien Barthez dans les buts et le duo Thuram-Gallas devant lui. Le Turinois, désormais seul recordman du nombre de sélections en bleu (117), fait parler son expérience, son placement et sa sûreté. Gallas est pour l'instant irréprochable. Willy Sagnol semble monter en puissance au fil des rencontres : il effectue sobrement son travail défensif et se montre plus percutant sur ses débordements. A gauche, Silvestre n'aura pas réussi contre le Togo à faire oublier Eric Abidal, qui devrait logiquement reprendre son poste. Il ne fait aucun doute que les attaquants espagnols vont tomber sur une bien meilleure défense que celles qu'ils ont si aisément dévorées au premier tour.

9/10

C'est le seul point faible, s'il y en a un, de l'Espagne. Dans l'axe, Carles Puyol est évidemment indiscutable malgré son étonnante fébrilité face à la Tunisie. A ses côtés, Luis Aragones préfère Pablo, le joueur de l'Atlético Madrid, au Valencian Marchena, plus expérimenté. Un choix qui, pour l'instant, n'a pas lieu d'être décrié. Ce n'est pas le cas pour les deux arrières latéraux, Pernia et Sergio Ramos. Le premier a été retenu dans la liste des 23 au dernier moment après la blessure du Blues de Chelsea Asier Del Horno. Très offensif, le joueur d'origine argentine participe beaucoup aux combinaisons de son équipe en attaque, au risque de laisser un peu d'espace derrière lui. Reste Ramos : sa combativité ne compense pas toujours un alignement douteux sur les hors-jeu adverses et des centres imprécis qui trahissent son profil d'arrière central, un poste qu'il occupe au Real.

7/10

Milieu de terrain

Pour la première fois depuis sa prise de fonction il y a deux ans, Raymond Domenech a repoussé l'annonce de sa composition d'équipe : elle n'aura pas lieu la veille de la rencontre mais quelques heures avant. On ne sait donc toujours pas où jouera Zidane. En meneur de jeu ? A gauche ? Une chose est sûre : les joueurs français devront encore une fois changer de système de jeu. Difficile de s'adapter aussi vite... La formation tricolore pourra néanmoins compter sur un Zizou reposé après sa suspension face au Togo et, selon plusieurs de ses partenaires, plus motivé que jamais. Vieira est en grande forme et Ribéry apporte la vitesse qui manque à la défense et à l'entrejeu espagnols. Hélas, Makelele a montré ses premiers signes de fatigue contre les Eperviers et Malouda, s'il joue, n'a pas retrouvé le niveau qui était le sien pendant la préparation.

7/10

Xavi, Xabi Alonso et Fabregas, les artistes associés. Jeune, talentueux et déjà riche d'un certain vécu, ce trio regroupe certains des meilleurs joueurs du monde à ce poste. Preuve des ambitions offensives de Luis Aragones, l'Espagne n'aligne aucun véritable récupérateur : Senna occupait ce rôle au premier tour mais Cesc Fabregas, plus offensif, devrait prendre sa place. Ces trois passeurs de génie peuvent réaliser une ouverture de 40 mètres ou une passe courte en profondeur avec la même facilité, ce qui n'est pas pour déplaire, évidemment, aux rapides Fernando Torres et David Villa. Seule faiblesse, un certain manque de vitesse (Reyes et Joaquin, les ailiers de débordement, feront sûrement banquette) et de pénétration : Luis Garcia, pur dribbleur, devrait être remplacé par Raul au poste de meneur de jeu. Un Raul critiqué avant le Mondial mais qui a regagné, en deux entrées en jeu convaincantes face à l'Ukraine et la Tunisie, une place de titulaire.

9/10

Attaque

Il serait injuste de réduire la prestation de David Trezeguet face au Togo au seul fait qu'il n'ait pas marqué. L'attaquant de la Juve a offert davantage de solutions et pesé sur la défense centrale adverse comme aucun autre Tricolore n'est capable de le faire. Lui et Henry bénéficient par ailleurs d'une expérience que le duo espagnol, qui dispute sa première grande compétition internationale, n'a pas. Mais c'est vrai, les Bleus (Ribéry en particulier) ont manqué d'efficacité. 2-0 contre le Togo, vu le nombre d'occasions, ce n'est pas cher payé ! Avec 3 buts au sortir du premier tour, l'attaque française est d'ailleurs la moins prolifique du Mondial. Il y a eu du progrès dans la construction, la finition doit suivre... On peut s'interroger, enfin, sur l'éventualité pour Louis Saha, ignoré par le sélectionneur, de gagner un peu de temps de jeu. Le Mancunien apporterait peut-être ce soupçon de réussite qui fuit l'équipe.

7/10

Torres-Villa, c'est déjà cinq buts à eux deux dans cette Coupe du monde. C'est un peu moins que le duo allemand Klose-Podolski (7 buts) mais cela suffit à traduire le niveau des deux joueurs. Fernando Torres a laissé la meilleure impression : plus remuant, plus technique, il semble bien parti, à 22 ans, pour confirmer sur la scène internationale tout le bien qu'on entend de lui depuis déjà trois saisons sous le maillot de l'Atlético Madrid. Villa est plus un buteur-type, un peu moins mobile mais redoutable dès qu'il s'agit de transformer une occasion en but, que ce soit dans le jeu ou sur coup de pied arrêté. Fort de 24 réalisations cette saison en Liga, le Valencian a déjà fait oublier aux supporters espagnols Fernando Morientes, non-retenu par Aragones dans sa liste des 23. Bref, les Bleus auront face à eux l'un des duos les plus complémentaires du monde.

9/10

Passé entre les deux équipes

Vingt-sept matches ont opposé Français et Espagnols depuis 1922 ; à l'époque, leur première confrontation, à Bordeaux, s'était conclue sur le score de 4-0 en faveur des visiteurs ! Une avance que les Rouges ont conservée, le bilan entre les deux nations s'établissant à dix succès pour les Bleus contre six nuls et onze défaites. Dans l'histoire récente, les chiffres s'inversent : les Tricolores ont éliminé l'Espagne en quart de finale de l'Euro 2000 (2-1) grâce à des buts de Zidane et Djorkaeff. Raul, ce soir-là, avait raté le penalty de l'égalisation. On pourrait aussi évoquer le match d'inauguration du Stade de France en janvier 1998, remporté 1-0 (Zidane), ou même la finale de l'Euro 1984 (2-0), sans doute le souvenir le plus douloureux pour les supporters de la «Furia Roja» . Attention toutefois : la dernière rencontre entre les deux équipes, un match amical de 2001, a tourné à l'avantage de Raul et sa bande (2-1) malgré un but de Trezeguet.

France : 8/10
Espagne : 6/10

BILAN – France : 38/50, Espagne : 41/50.

L'Espagne remporte ce face à face après s'être montrée bien plus convaincante que les Français lors du premier tour. Mais l'écart n'est pas si grand et les Bleus, solides derrière et plus expérimentés, n'ont pas de complexe à avoir.



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