Un Onze de la Rose bien pâle
Par Urbain Mandrillon - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 25/06/2006 à 19h31
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L'Angleterre continue sur sa lancée : elle est poussive mais victorieuse. Elle se qualifie pour les quarts de finale en sortant l'Equateur (1-0). Beckham est une nouvelle fois décisif.

Les enjeux

Cette année encore, l'Angleterre affiche ses prétentions pour le titre suprême. Elle garde en tête sa victoire de 1966 et compte bien ajouter une nouvelle étoile à son maillot. Pourtant depuis des années, alors que son championnat s'affirme comme l'un des meilleurs au monde, elle ne parvient pas à s'approcher de son rêve. Les huitièmes de finale restent toutefois une étape qui ne lui pose que peu de problèmes : les Anglais en ont disputé huit et remporté sept. Cette rencontre face à l'Equateur doit être un tremplin vers les sommets. C'est une étape et pas un objectif. Si la qualification semble à leur portée, la victoire avec la manière est nécessaire. Les Anglais doivent se rassurer après un premier tour poussif. Les attaquants n'ont pas été à la fête, notamment contre le Paraguay (1-0). Et la défense s'est montrée fébrile sous la pression suédoise (2-2). Pour le sélectionneur Sven-Goran Eriksson c'est un match couperet : «c'est la vie ou la mort. Vous restez en Allemagne ou vous rentrez en Angleterre» . L'entraîneur suédois aligne un 4-5-1 expérimental. Peu en confiance, Robinson reste toutefois dans les buts. La ligne de défense est composée d'Ashley Cole, de Terry, de Ferdinand, remis d'une douleur à l'aine, et de Hargreaves, qui supplée Neville blessé au mollet. Dans l'entrejeu on trouve en récupérateur Mickaël Carrick, pas encore utilisé, deux meneurs de jeu que sont Lampard et Gerrard, et deux milieux de débordements : Beckham à gauche et Joe Cole à droite. En pointe Rooney est aligné seul.


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Pour sa deuxième participation à un Mondial, et après une élimination dès le premier tour en 2002, l'Equateur accède aux huitièmes de finale. L'objectif de départ est atteint, mais ce n'est pas une fin en soit. Les hommes de Luis Suárez ambitionnent un plus beau parcours encore. Ils joueront sans pression, relâchés, et peuvent de nouveau créer la surprise. Du groupe B, les Equatoriens se sont extraits à la deuxième place, derrière l'Allemagne, mais devant le Costa Rica et surtout devant la Pologne. La "Tricolor" a impressionné par sa force de frappe, par une envie et des qualités techniques au-dessus de ses adversaires. Sa défaite 3-0 face aux Allemands laissent perplexe quand on sait que cinq titulaires étaient laissés au repos. «Il y a plus à attendre, confie l'entraîneur Luis Suarez à l'AFP. La Coupe du Monde n'est pas finie pour l'Equateur. Il n'y a aucune raison que nous nous sentions battus avant le match.» L'équipe type est alignée en 4-4-2. Les onze titulaires du premier match sont à leur place. Le capitaine et défenseur Hurtado, ainsi que les attaquants Delgado et Carlos Tenorio retrouvent leur place.

Les temps forts

- Sur une longue balle équatorienne, Terry manque son dégagement de la tête. Carlos Tenorio récupère aux 16 m, entre dans la surface anglaise et frappe des 11 m. Ashley Cole surgit et dévie sur la barre transversale du portier britannique Paul Robinson. Sans Cole, la balle était au fond (10').

- Coup franc pour Beckham à 26 m des buts équatoriens côté gauche. Frappe directe qui plonge à droite de la cage de Mora. L'Equatorien était battu (34').

- Coup franc pour Beckham à 21 m du but de Mora, légèrement sur la gauche. L'Anglais place une frappe du droit enroulée et plongeante sur la droite du portier équatorien. Ce dernier plonge au pied de son poteau droit mais il est battu. Tir sublime et imparable ! (59', 1-0).

- Sur une passe en retrait de Castillo à hauteur de la surface anglaise côté gauche, Valencia contrôle et frappe à mi-hauteur. Robinson s'étend sur sa droite et détourne en corner (65').

La prestation de l'Angleterre

Les Anglais ont été très pressants en début de match, très présents dans l'entrejeu, mais ont baissé physiquement après les vingt premières minutes. Derrière, la défense a subi le physique des grands avants sud-américains. Elle s'est montrée fébrile avec plusieurs mésententes. L'Angleterre a peiné pour s'approcher des buts équatoriens et trouver Rooney. Trop statique, elle n'a pu prendre de vitesse son adversaire. Sa nouvelle organisation à cinq au milieu a été inefficace offensivement, mais a bien contenu les Equatoriens. L'absence d'occasions dans le jeu est inquiétante.

Une nouvelle fois Robinson n'a pas rassuré. Ses défenseurs axiaux Terry et Ferdinand ont été trop approximatifs. A droite, Hargreaves s'est montré offensif mais faible en défense. Contrairement à son homologue à gauche Ashley Cole qui a été décisif en défense, et trop prudent dans ses montées. Les milieux sur les ailes Beckham et Joe Cole n'ont pu passer leur adversaire direct et ont été imprécis dans leurs balles longues. Beckham a produit le seul coup d'éclat de la rencontre : un but sur coup franc. Il a par ailleurs montré des signes de fatigue inquiétants. Les meneurs Gerrard et Lampard ont trop soutenu Carrick et n'ont pas offert autant de solutions offensives qu'à l'habitude. Enfin, Rooney restera frustré par un manque de bons ballons. Cependant, il a démontré un bon physique en terminant son premier match de la compétition.

La prestation de l'Equateur

Les Equatoriens ont été solides sous la pression. Ils ont été patients et attentifs à la moindre erreur adverse. Et ces erreurs ont été exploitées pleinement, avec opportunisme mais sans réussite. Toutefois ils n'ont pu déstabiliser leurs adversaires en peinant à construire de belles contre-attaques. En possession du ballon, l'Equateur n'a pu s'installer dans le camp anglais, perdant trop de duels au milieu. Après l'ouverture du score, l'impuissance de la Tricolor s'est faite criante. Les Equatoriens ont montré leur incapacité à prendre le jeu à leur compte, et n'ont pu faire la différence individuellement.

Mora n'a pas eu de travail. Sur le coup franc et le but de Beckham, il est en retard mais le mérite revient à l'Anglais. Devant lui, Hurtado et Espinoza ont bien contenu le seul Rooney. Les latéraux Reasco et De La Cruz ont été imprécis dans leurs centres, et coupables de mauvais choix défensifs. Les milieux Edwin Tenorio et Castillo ont parfaitement joué leur rôle de récupérateur, mais se sont précipités dans leurs actions offensives. Le milieu droit Mendez a manqué de nombreux coups de pied arrêtés et centres. Son homologue à gauche a manqué ses frappes et n'a pu mettre à mal les défenseurs anglais. Devant, Carlos Tenorio et Delgado ont fait leur travail d'attaquant mais se sont montrés maladroits hors de leur rôle.

Zéro occasion, un but… c'est le bilan de l'Angleterre pour cette victoire face à l'Equateur (1-0). Les contre-attaques sud-américaines se sont avérées stériles, le pied droit de Beckham bien utile. Les Anglais rencontreront en quart de finale soit le Portugal, soit les Pays-Bas.


Angleterre-Equateur : 1-0 (0-0)

Stade : Gottlieb-Daimler Stadion à Stuttgart - 52 000 spectateurs
Arbitre : Frank De Bleeckere (Belgique)
But : Beckham (59’)
Avertissements : Lampard (17’), Robinson (77’), Carragher (81’) - Valencia (23’), C. Tenorio (36’), De La Cruz (66’)

Angleterre : Robinson - A. Cole, Terry, Ferdinand, Hargreaves - J. Cole (Carragher, 76’), Gerrard (Downing, 91’), Carrick, Lampard, Beckham (cap) (Lennon, 86’) - Rooney

Equateur : Mora - Reasco, Espinoza, Hurtado (cap), De La Cruz - Valencia, Castillo, E. Tenorio (Lara, 68’), Mendez - C. Tenorio (Kaviedes, 71’), Delgado



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