Cette semaine, les réactions de Patrice Evra et de Jean Fernandez, à l'issue de la 8ème journée de Ligue 1. La sincérité de Michel Platini, Robert Pires énervé, le coup de gueule de Laurent Fournier et l'honnêteté de Frédéric Antonetti. Sans oublier Raymond Domenech, Ronaldo, Gérard Houllier et Ricardo Gomes.

Maxifoot vous recense un listing des 10 déclarations les plus intéressantes, pertinentes ou originales de la semaine. A ne pas manquer pour avoir un oeil complet sur toute l'actu de la semaine. Le but étant uniquement d'apporter un coup de projecteur, avec une certaine tonalité légèrement décalée, et non dans le but d'être satirique.

Une victoire dédiée à Didier Deschamps

Patrice Evra (Monaco) - «Il faut féliciter tout le monde. Gagner à neuf, mentalement, c'est costaud. Mais tout cela me laissera un goût amer. Le groupe reste en convalescence. Il ne faut pas s'enflammer et préparer très sérieusement Nice samedi. Il faut se bouger. (…) C'est quelque chose d'important. Ce match est bien sûr pour Didier Deschamps» .

A l'instar de ses coéquipiers, Evra dédie, sur le site officiel du club, cette victoire obtenue avec le coeur, à son ex-entraîneur Didier Deschamps. Un hommage, qui fait place à une grande déception, ressentie par l'international Français, devant cette démission qu'il a considéré «comme une défaite» .

Quelle lucidité tactique !

Jean Fernandez (entraîneur OM) - «On a vraiment souffert. Il y a beaucoup de frustration. On se met tout seul en difficulté avec un but stupide. Après l'expulsion toulousaine, on a évidemment fait le forcing mais il y avait trop de déchet dans notre jeu. Dès qu'on a joué plus sur les côtés, ça allait mieux. Mais on a manqué de réalisme offensif. Le résultat fait mal. C'est donc un nouveau coup d'arrêt. Il faut vraiment travailler et s'améliorer défensivement et offensivement» .

Effectivement, il y a du pain sur la planche. Quand, face à une équipe qui est en infériorité numérique pendant plus d'une heure, on ne parvient pas à marquer un seul but en 27 frappes (seulement 4 tirs cadrés dans le lot), c'est qu'il y a vraiment de grosses lacunes offensives.

Un coup de gueule qui a porté ses fruits

Laurent Fournier (entraîneur du PSG) - «Une défaite est toujours inquiétante d'autant plus que nous la méritons. Nous avons fait preuve de trop de suffisance. C'est une mauvaise soirée car nous n'avons pas démontré grand-chose. (…) Quand on voit un joueur de St-Etienne gagner un duel contre trois Parisiens... Ça fait mal. Je me pose des questions. Est-ce qu'on a les qualités pour jouer les premiers rôles ? En est-on capables ?» .

Selon des propos rapportés sur le site d'Eurosport, l'entraîneur du PSG n'a pas été tendre avec ses joueurs. Sa déception est à la hauteur de la déroute subie par son équipe au Chaudron (3-0). Apparemment, les paroles blessantes de Fournier ont été efficaces, le PSG ayant bien réagi sur son terrain avec une victoire face à Lille (2-1).

Une soif de succès

Gérard Houllier (entraîneur de Lyon) - «Gagner. Il faut toujours garder cela à l'esprit et tout faire pour y arriver ; même à l'entraînement. Le terrain… c'est la guerre. Il faut être obsédé par la victoire. C'est aussi pour cela que je fais un entraînement à huis clos la veille des matchs. C'est bien pour cette culture de la gagne. Il y a une atmosphère différente. Les gars entrent déjà dans le match» .

On ne peut faire mieux en guise de transparence au niveau des objectifs d'un entraîneur, que cette interview diffusée sur le site officiel de l'OL. Houllier veut visiblement tout gagner, et c'est avec un tel esprit que cela est possible. L'envie est là, reste maintenant à savoir si, sur le plan européen, les moyens sont également présents.

Frustré, mais élégant

Ricardo Gomes (entraîneur de Bordeaux) - «Les Lyonnais ont fait trente-cinq fautes, alors que nous n'en avons commis que neuf. (…) Alors, qui a agressé qui ? (…) Le métier d'arbitre est difficile, ils font des erreurs. (…) On ne peut donc pas leur reprocher de favoriser les Lyonnais, je ne pense pas que ce genre de chose ait lieu en France. Ce qui n'empêche pas que cette fois l'arbitre nous a coûté deux points» .

Agacé par la mauvaise foi évidente de Jean-Michel Aulas, et dépité par des erreurs grossières d'arbitrage (quatre mains lyonnaises non sifflées dans la surface de réparation) qui ont «coûté deux points» à son équipe, Ricardo n'en demeure pas moins objectif et professionnel. Tout le monde est faillible, et il refuse de lancer (ou d'alimenter) une polémique sur un éventuel arbitrage favorable à Lyon en Ligue 1. Certains n'auraient pas réagi ainsi.

Dénonciation…

Frédéric Antonetti (entraîneur de Nice) - «Ça me fait rire cette solidarité (entre entraîneurs). Bien sûr qu'il y a des charognards dans le milieu. Il y a des copinages entre entraîneurs et journalistes qui font un lobbying monstrueux pour récupérer certains postes» .

Dans So Foot, l'entraîneur de Nice dénonce des magouilles du monde footballistique qui ne doivent surprendre personne. Que les acteurs du football n'ayant jamais profité de passe-droits jettent la première pierre.

… et accusation

Robert Pires (Arsenal) - «J'ai taclé pour avoir la balle, pas lui (Phil Neville). (…) Il a taclé dans l'intention de me toucher et c'est ce qu'il a fait. J'ai essayé de continuer à jouer mais la douleur était trop grande» .

Dans le quotidien London's Evening Standard, Pires dénonce le mauvais geste de Phil Neville. En raison du passif entre les deux joueurs, il est compréhensible que le Français en ait assez. D'autant plus que Neville n'a reçu aucune sanction pour ce tacle agressif.

Le destin d'un entraîneur est toujours conditionné aux résultats de son club

Ronaldo (Real Madrid) - «Ce serait évidemment une erreur de la part du club de changer d'entraîneur à ce moment de la saison. Nous avons l'un des meilleurs techniciens et les joueurs ont une totale confiance en lui. Tout cela n'est pas vraiment sérieux. Dimanche dernier à Barcelone face à l'Espanyol, on contrôlait et on a manqué de chance» .

Ce n'est peut être pas sérieux, mais les réalités du monde du Football sont là, et si le Real continue à perdre des matchs, Wanderley Luxemburgo peut commencer à préparer ses valises. Si les joueurs veulent le sauver, il faudra qu'ils élèvent leur niveau de jeu, car un vote de confiance ne suffira pas.

Ce n'est pas dramatique

Raymond Domenech (sélectionneur de l'équipe de France) - «Les joueurs n'ont pas mal pris ce geste parce qu'ils l'ont fait avec sincérité et conviction, pour défendre l'image de l'équipe de France. (…) L'utilisation commerciale ne me fait pas rire. L'inconvénient avec la manière dont ça s'est passé, c'est que, maintenant, ce geste est dénaturé. Il y aura toujours gravé dans l'esprit des gens que c'est dû à un gag. Et moi cela me gêne» .

Il n'est pas évident que ce canular prenne une si grande importance, et entache de manière durable l'image de l'équipe de France. Domenech et les joueurs se sont laissés prendre, de nombreuses personnes ont trouvé cela amusant, maintenant il n'y a vraiment pas de quoi lancer une polémique quelconque. Domenech aura de réelles raisons de na pas rire si jamais la France ne se qualifie pas pour la Coupe du Monde 2006.

Un point de vue à contre courant

Michel Platini (vice-président de la Fédération française de football) - «Mais dans un an, après la Coupe du Monde, si on y va, les mêmes problèmes vont se reposer. Et si on tombe dans un groupe pus dur et qu'au bout de trois matchs on est pas bien, qu'est ce qu'on va faire ? Rappeler Zidane à trente-huit ans, Makelele et Thuram comme on l'a fait cet été, tellement on avait la trouille ? (…) En ce moment, on ne recule que pour mieux sauter» .

Dans une interview réalisée par France Football, l'ancien numéro 10 ne cache pas tout le ridicule qu'il attribue au «feuilleton» de l'équipe de France. Des regrets pour une formation qui n'a pas su évoluer, et des inquiétudes pour l'avenir, dans un témoignage sincère et plein de lucidité.

A la semaine prochaine !

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