Menés au score à la mi-temps, les Marseillais sont parvenus à revenir dans le match en seconde période pour ramener un bon match nul de Rome (1-1). De quoi augurer un match retour explosif !

Les enjeux de la rencontre

Habituée aux grands honneurs européens, il peut paraître étonnant de voir la Lazio de Rome devoir faire ses gammes en Coupe Intertoto pour obtenir son ticket pour la Coupe de l'UEFA. Mais quand on connaît le parcours du club italien, au bord de la faillite il y a encore quatre ans, on imagine ce que peut représenter le match de mercredi soir pour les Romains. «Ils sont un peu dans la même situation que nous. Ils ont besoin de cette qualification en UEFA pour redorer leur blason» confirmait ainsi Jean Fernandez. Nul doute qu'ils se souviendront du 5-1 infligés aux Marseillais en Ligue des Champions (1999-2000) pour espérer faire un premier pas vers la qualification pour la finale.

Côté marseillais, on a soufflé le chaud et le froid au tour précédent face aux Young Boys de Berne. Car si la victoire a été au rendez-vous lors du match retour (2-1), la machine olympienne a mis du temps à se mettre en route. Mais le défi qui se présente ce mercredi aux Marseillais devrait les motiver. Et même si le mot revanche n'est pas prononcé, nul doute que les hommes de Jean Fernandez, même ceux qui n'étaient pas au club en 1999, auront à coeur de laver l'affront. «Il faudra aller à Rome avec de la confiance et avec l'assurance que l'on ne rencontrera pas un adversaire de complaisance. Ce ne sera pas facile mais si on veut se qualifier en UEFA, il faudra passer par-là aussi» indiquait le président marseillais, Pape Diouf. En prévision du match de championnat de samedi, Jean Fernandez pourrait faire tourner son effectif, notamment en fin de match mais devrait toutefois aligner son "équipe-type" avec l'apparition de Sabri Lamouchi, afin de connaître un peu mieux l'état de forme des siens.

Les faits marquants de la rencontre

- Première incursion dangereuse de la rencontre avec Di Canio qui s'infiltre dans la surface marseillaise. Il est repris de justesse par Taiwo (9').

- Belle réaction marseillaise ! Ribéry alerte Mamadou Niang dans la profondeur. Le Sénégalais prend la défense romaine à revers et se retrouve seul devant Sereni. Malheureusement pour les Marseillais, il perd son duel, le portier italien détournant en corner. Pas de regrets pourtant, l'arbitre ayant sifflé un hors-jeu (13').

- Les Marseillais reculent mais restent dangereux. Toujours à la manoeuvre, Franck Ribéry trouve à nouveau Mamadou Niang dans l'axe qui se retrouve en bonne position. Mais alors qu'il arme sa frappe, Belleri sauve la patrie d'un beau tacle glissé qui enlève le ballon des pieds du Sénégalais (26').

- Comme souvent, Paolo Di Canio se fait remarquer...pour de mauvaises raisons ! Oruma et Ribéry se retrouvent à terre après des tacles particulièrement durs des Romains et Di Canio ne trouve pas mieux que de provoquer Méïté. Les deux équipes en viennent presque aux mains (31').

- Bon coup-franc pour la Lazio à 40 mètres du but phocéen. Le ballon s'envole au second poteau pour Cribari. Ce dernier prend le meilleur sur ses vis-à-vis et sert Di Canio à l'affût au premier poteau. L'attaquant n'a plus qu'à tromper Carasso à bout portant (1-0, 43').

- La Lazio est revenue sur le terrain avec de meilleures intentions que les Marseillais. Sur une contre-attaque, Muzzi est servi par Di Canio à la limite du hors-jeu. Le Romain tente une frappe dans l'angle fermé mais sa frappe est captée par Carasso (63').

- Les Marseillais réagissent ! Sur un corner de Mendoza, Habib Beye reprend de la tête mais trouve les deux poings de Sereni qui sauve les siens (69').

- Egalisation marseillaise ! Du droit, Taiwo envoie un missile vers le but romain. Légèrement dévié, le ballon vient heurter le poteau gauche de Sereni mais revient dans les pieds de Méïté qui fusille le portier romain (1-1, 70').

- La rencontre s'emballe ! Sur une tête de Tare, plus haut que tout le monde, Carasso est sauvé par son poteau droit mais le danger se rapproche (73').

- Carrasso a eu chaud ! A 20 mètres du but, Liverani tire un coup-franc dangereux. Le ballon rase le poteau droit du portier marseillais qui n'avait pas esquissé le moindre mouvement (90').

- Toujours très actif, Mamadou Niang accélère sur le côté gauche et tente une frappe en puissance. Mais son tir est trop enlevé et file dans les tribunes (93').

La prestation de la Lazio de Rome

Bien prise par les Marseillais durant le premier quart d'heure et cantonnée à sa moitié de terrain, la Lazio est parvenue, peu à peu, à mieux organiser son jeu et à donner quelques frayeurs aux Marseillais. Rien d'extraordinaire pourtant, les Italiens peinant à se créer de véritables occasions. Mais jouant sur l'expérience et la puissance physique, les Romains sont parvenus à pourrir le match et surtout les attaques marseillaises. Après être passé tout près de la correctionnelle, Di Canio a libéré les siens juste avant le repos. La politique de déstabilisation a parfaitement marché ! Au retour des vestiaires, galvanisée par son but d'avance, la Lazio est revenue avec de meilleures intentions, décidée à reprendre la maîtrise du jeu. Une domination stérile puisque ce sont les Marseillais qui sont finalement revenus au score…

Décisif juste avant l'égalisation marseillaise, Sereni n'a pas pu faire grand chose sur le but olympien. Il a réalisé une bonne partie. La défense romaine a quant à elle fait preuve d'une belle solidité, forte de son expérience. En quadrillant bien le terrain, les défenseurs sont parvenus à gêner les offensives marseillaises. Souvent dur sur l'homme, ils ont bien tenu le coup jusqu'à ce que les Olympiens se décident à enflammer le jeu. Déstabilisés par la vitesse de leurs adversaires, ils se sont fait déborder plus facilement. Au milieu de terrain, l'expérience a là encore parlé, la dureté des joueurs du secteur et leur puissance physique faisant mouche. En attaque, Di Canio a réalisé une belle partie, avec un but à la clé mais a une nouvelle fois fait ressurgir ses mauvaises habitudes. Provocations, jeu dur, son travail de sape et sa grande expérience du terrain ont parlé…

La prestation de l'Olympique de Marseille

Sérieux, appliqués, les Marseillais ont bien quadrillé le terrain dès le début de la rencontre, tentant de bien construire leurs actions offensives. Certes plus dangereux que leurs adversaires, les Olympiens ne sont toutefois pas parvenus à se créer beaucoup d'occasions en première mi-temps, notamment grâce à une défense romaine bien regroupée. Légèrement dominateurs dans le jeu et maîtrisant bien leur rencontre, ils se sont toutefois fait prendre au plus mauvais moment. Tombés dans le piège de Di Canio, les esprits se sont échauffés, à l'image d'Habib Beye, coupable de la faute entraînant le coup-franc à l'origine du but. Un coup au moral qui s'est ressenti en début de deuxième mi-temps, les Phocéens laissant la maîtrise du jeu à leurs adversaires et se contentant de profiter d'éventuelles situations de contre. Une tactique qui s'est avérée payante puisqu'ils sont finalement parvenus à égaliser et auraient pu prendre l'avantage. Quoiqu'il en soit, en tenant le coup physiquement, les Phocéens ont démontré une belle volonté. Si le génie et la fougue ne sont pas encore là, la solidité est bel et bien présente.

Avec la responsabilité de l'intérim de Fabien Barthez sur les épaules, Carrasso semble pourtant à l'aise. Présent, décisif, il a bien tenu la pression et a réalisé un très bon match, à l'image de sa défense. Les quatre défenseurs ont conservé tous les atouts qu'ils avaient la saison dernière. Déhu, Méïté, et Beye (même si on peut regretter la nervosité de celui-ci) et surtout Taiwo ont bien tenu la baraque. Au milieu, Franck Ribéry a réalisé une performance moins étincelante que contre Berne mais a démontré de belles choses. Son apport dans le couloir droit, sa vision du jeu et ses accélérations devraient beaucoup apporter à l'OM. Samir Nasri s'est lui aussi montré un cran en dessous par rapport à samedi dernier mais reste toujours performant. Quant à Sabri Lamouchi, il est clair qu'il n'est pas encore au maximum de son potentiel et s'est montré plus en retrait par rapport à ses coéquipiers. Point positif, il a tenu tout le match. Enfin en attaque, si Mamadou Niang a été très remuant, on peut regretter son manque de réalisme devant le but. Des occasions qu'il devra concrétiser à l'avenir pour un futur olympien plus heureux. Koke n'a quant à lui pas vraiment fait parler de lui. Mendoza, qui l'a remplacé en fin de match, a apporté fraîcheur et vitesse et a fait du bien à ses coéquipiers.

Avec ce but marqué à l'extérieur, les Marseillais peuvent rationnellement envisager un match retour positif au Vélodrome. Rien n'est pourtant encore fait et il faudra se montrer solide à domicile pour atteindre la dernière marche.

La fiche technique

Lazio Rome 1 – 1 Marseille (1-0)
Au Stade Olympique de Rome
Arbitre : M. Davila

Buts : Di Canio (43') – Méïté (70')

Avertissements : Cribari (10'), Di Canio (31'), Manfredini (38'), Firmani (40') – Beye (42'), Méïté (64')

Les équipes :

Lazio Rome : Sereni – Belleri, Cesar, Cribari, Sannibale- Firmani, Liverani, Manfredini (De Silvestri, 84'), Zauri – Di Canio (Tare, 72'), Muzzi (Pandev, 66')


Marseille : Carasso – Beye, Déhu, Méïté, Taiwo – Ribéry (Batlles, 90'), Lamouchi, Oruma, Nasri (Ferreira, 80')– Koke (Mendoza, 64'), Niang

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