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Zizou, le cauchemar anglais
Par Cédric Chapuis - Equipe De France, Mise en ligne: le 13/06/2004 à 23h23
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Menée 1-0 à la 90e minute, l'équipe de France a réalisé un retournement de situation incroyable, arrachant la victoire dans les arrêts de jeu. Une victoire qui forge un groupe, surtout lors d'un tel choc en ouverture de l'Euro, d'autant que Fabien Barthez a sauvé le penalty du 2-0. Les Bleus nous font déjà rêver !

Zizou, le cauchemar anglais

Les données de la rencontre

Débuter l'Euro de la meilleure des manières, voilà l'objectif principal des Bleus avant d'affronter l'Angleterre. Car on avait encore tous en tête ce match catastrophique, le 31 mai 2002, face au Sénégal (0-1), en ouverture du Mondial asiatique. «Cette rencontre va donner le tempo» déclarait Lizarazu. Grâce à cette première rencontre, on allait tout de suite voir si l'équipe de France a les moyens de remporter l'Euro, dont elle est tenante du titre. Et quel meilleur test qu'un France-Angleterre en ouverture de l'Euro 2004 ! Car, inutile de le rappeler, la rivalité entre Britanniques et Français donnait à cette rencontre une importance encore plus grande, ainsi que le nombre de "Frenchies" évoluant en Premier League. Patrick Vieira rappelait d'ailleurs que l'engagement serait primordial : «Il devrait y avoir beaucoup d'accrochages. Il faudra du répondant. Le premier tacle est vachement important contre eux.» Mais alors que nos amis anglais s'intéressaient beaucoup à cet aspect du match, en France, la question était toute autre. En effet, un large débat s'était ouvert : Marcel Desailly devait-il jouer ce match ? A 35 ans, et ayant été handicapé par des blessures tout au long de la saison, le capitaine des Bleus ne faisait plus l'unanimité dans l'opinion publique. Et le verdict est tombé samedi, veille du match, c'est Mickael Silvestre qui allait épauler Lilian Thuram en défense centrale. Un choix qui pouvait entre autres s'expliquer par un manque de forme depuis une blessure face au Brésil, le 20 mai dernier. «Si durant la semaine j'avais pu démontrer que je ne ressentais plus de douleur j'aurais pu prétendre à être en première ligne, se justifiait Desailly. Etre à 85 ou 90 %, surtout à mon âge, ce n'est pas suffisant.» L'homme aux 115 sélections venait donc de perdre son statut de titulaire. Pour le reste, l'équipe de France se présentait avec toutes ses armes, notamment sa puissance défensive et ses armes offensives déconcertantes, avec sans doute un des meilleurs carré offensif du monde : Pires, Zidane, Henry, Trezeguet. Ce match revêtait donc une double importance : commencer la compétition par une victoire pour se mettre en confiance, et battre les rivaux anglais pour prouver la suprématie française dès le premier match.

Côté anglais, ce match face aux champions d'Europe avait le même but : débuter l'Euro de belle manière et se montrer supérieur aux Français. Et comme le rappelait le capitaine David Beckham quelques heures avant le coup d'envoi, cette rencontre était «un énorme défi.» Et comme pour son adversaire français, l'équipe d'Angleterre devait se passer d'un de ses défenseurs, en l'occurrence John Terry, partenaire à Chelsea de ... Marcel Desailly. Déjà amputée de Ferdinand (dopage), Woodgate et Southgate (blessés), la défense anglaise se présentait donc face à la France avec un visage inédit, puisque Sven-Goran Eriksson avait choisi le jeune et inexpérimenté Ledley King (24 ans, 3 sélections) pour suppléer ces nombreux forfaits. La défense anglaise promettait donc d'être une des principale clés du match, d'autant que face à eux se présentait celui qui les a fait tant souffrir cette saison : Thierry Henry, et que David James était précédé d'une réputation peu honorable, avec son surnom de "Calamity James" . Mais l'enjeu de la rencontre se situait bien à travers les différents journaux britanniques. «Thierry Henry, Napoléon Bonaparte, Jeanne d'Arc, Inspecteur Clouseau, Patrick Viera, Charles de Gaulle, la Renault 5, Jacques Chirac, nos gars vont vous flanquer une sacrée raclée !» pouvait-on voir dans les colonnes du "Sun" à quelques jours du match. La presse anglaise s'en donnait à coeur joie avant ce France-Angleterre, comme si c'était la guerre.

Les meilleurs moments

- Pas de surprise au coup d'envoi, puisque c'est bien William Gallas qui évolue à droite, Silvestre au centre, et que c'est King qui épaule Campbell en défense centrale anglaise.

- Dès le coup d'envoi, les Bleus mettent la pression dans le camp anglais, et après une déviation de Gallas, Patrick Vieira déclenche le premier tir du match, sans danger pour David James (2').

- En cinq minutes, Zinédine Zidane, David Trezeguet puis Claude Makelele se trouvent en position de frappe, mais ne cadrent pas leur tentative. La France pousse, mais sans se créer de réelles occasions (13', 15' et 18').

- Les Anglais répondent peu avant la demi-heure de jeu, avec une frappe de Paul Scholes à plus de 25m des buts de Barthez, qui passe au dessus (27').

- Les Bleus dominent toujours ce match, mais butent sur le mur anglais. Et sur un coup-franc excentré sur la droite, David Beckham délivre un caviar dont lui seul a le secret, sur la tête de Franck Lampard au premier poteau. Fabien Barthez n'a aucune chance, l'Angleterre ouvre la marque (0-1, 38').

- Au retour des vestiaires, la situation semble bien compliquée pour l'équipe de France, qui n'arrive pas à percuter dans la défense adverse. Vieira parvient tout de même à décaler Zinédine Zidane, qui voit sa frappe échouer dans les bras de David James (50').

- Les Bleus ne parviennent vraiment pas à se défaire d'une défense anglaise qui évolue très proche de ses buts. Quelques frappes de part et d'autre viennent pimenter la rencontre, mais sans danger.

- Alors que Wayne Rooney s'échappe sur le côté gauche et rentre dans la surface, Mikaël Silvestre le fauche. Sanction immédiate, penalty et carton jaune pour le défenseur français. Mais heureusement pour les Bleus, Fabien Barthez repousse magistralement le penalty de David Beckham (72'). Le tournant du match ?

- On se dirige tout droit vers une victoire anglaise lorsque l'équipe de France obtient un bon coup-franc à 23m des buts anglais, légèrement décalé sur la droite. Zorro Zizou s'en charge, enroule parfaitement son ballon et trompe James ! Egalisation des Bleus alors qu'on entrait dans les arrêts de jeu (1-1, 90').

- La rencontre devient folle et Steven Gerrard, alors que de multiples autres (et meilleures) solutions lui sont proposées, remet en retrait pour son gardien, mais Thierry henry rode, crochète James, qui ne peut rien faire d'autre que de le faucher. Penalty ! Une fois encore Zidane sort le grand jeu et offre la victoire aux Bleus (2-1, 93'). C'est incroyable ! Les Bleus s'imposent sur le fil.

La performance des Bleus

Le match de dimanche est clairement à diviser en deux parties : avant et après le coup-franc de Zizou. Avant, les Bleus étaient incapables de forcer le verrou anglais, positionné très bas. Les attaquants bleus n'ont pas eu une seule occasion franche pendant les 89 premières minutes, et n'ont pas su se trouver, ou même créer un décalage sur les ailes, qui sont d'habitude son point fort. L'attaque française a été incapable de percuter dans la défense anglaise jusqu'au coup-franc de Zidane et à l'interception de Henry. Au milieu du terrain, même si Vieira et Makelele ont su répondre au défi imposé par leurs adversaires, eux non plus n'ont pas réussi à faire la différence offensivement, comme Pires et Zidane, qui ne sont pas parvenus à mettre hors d'état de nuire les deux rideaux défensifs adverses.. Et quand le milieu de terrain français flanche, c'est toute l'équipe qui s'en trouve amoindrie. En défense, on a vu une domination dans les airs, logique au vu du gabarit de l'attaque anglaise (Owen-Rooney). Et si sur le but anglais, il n'y avait pas grand chose à faire tant le pied de Beckham a fait la différence, il y a eu certains contres anglais mal maîtrisés, notamment celui du penalty de la 72e.

Au niveau individuel, rien de plus simple pour désigner l'homme du match, tant Zinédine Zidane a porté à bout de bras son équipe. Le meneur des Bleus, en plus de son incroyable doublé, n'a jamais renoncé, et en bon capitaine a su rassembler ses troupes vers l'objectif de revenir au score. Hormis le sauveur des Bleus, Patrick Vieira a lui réalisé une partie solide, étant parfaitement dans son élément au milieu des Lampard, Gerrard et autres Scholes. Il a réussi à sortir la tête de l'eau grâce à ses interventions défensives, même s'il n'a pas pu percuter dans la défense anglaise. Lilian Thuram, William Gallas et Bixente Lizarazu ont été très solides, comme à leur habitude, car il ne faut pas oublier que les Anglais n'ont eu que deux réelles occasions ! En revanche, la doublette Henry-Trezeguet était complètement engluée (surtout Trézéguet !) dans la défense adverse, et ont été absents, hormis l'interception gagnante du buteur d'Arsenal à la 93e. Il faudra donc mieux savoir se sortir du marquage lors des deux derniers matchs. Enfin, un bon point pour Barthez et le pénalty arrêté qui change tout.

La performance des Anglais

Les Anglais ont été parfaitement fidèles à leur habitude, celle du fighting spirit. Pendant tout le match (du moins jusqu'à l'égalisation), les 11 joueurs anglais ont défendu fièrement leur but, et encore plus dès qu'ils ont ouvert le score. Alors que la défense anglaise n'apparaissait pas comme le point fort de l'équipe de Sven-Goran Eriksson, c'est ce qui a fait sa force dimanche ... pendant 89 minutes. Et en plus, le duo Owen-Rooney ne s'est pas découragé lorsqu'il voyait qu'il n'était pas suivi par le milieu de terrain. Car l'équipe anglaise était clairement axée sur la défense et oubliait souvent de soutenir ses attaquants. Et le pari a failli réussir. A une faute près, celle d'Heskey sur Makelele à la 90e...

Comme dans le camp d'en face, c'est le capitaine qui a montré la voie. David Beckham a été omniprésent, amenant le but anglais et défendant comme un mort de faim face à Lizarazu et Zidane. Wayne Rooney a quant à lui fait taire les détracteurs qui le disait trop jeune pour ce genre de compétition. A 18 ans, il a été celui qui a posé le plus de problème à la défense française, provoquant même un penalty sur un contre foudroyant. La défense a aussi été impressionnante, notamment Sol Campell et Ledley King, qui n'ont offert aucun espace à Henry et Trezeguet. Par contre, Michael Owen apparaît clairement hors du coup, et semble loin de son niveau de 2001.

On avait terminé l'Euro 2000 par un retournement de situation dans les arrêts de jeu, et on commence l'Euro 2004 de la même manière ! Les Bleus nous ont offert une fin de match hors du commun, de très bon augure pour la suite. Mais il ne faut pas oublier les 89 premières minutes, où l'équipe de France n'a pas su pénétrer, décaler ou se mettre en position de tir. Mais on ne va pas bouder notre plaisir d'avoir ainsi battu nos vieux amis anglais !


Fiche Technique:

France 2-1 Angleterre
Stade de la Luz (Lisbonne), 65 000 spectateurs
Arbitre : M. Merk (All)
Buts : Zidane (90' et 93') pour la France ; Lampard (38') pour l'Angleterre
Avertissements : Pires (50'), Silvestre (71') pour la France ; Scholes (54'), Lampard (70')

France : Barthez - Gallas, Thuram, Silvestre (Sagnol, 78'), Lizarazu - Pires (Wiltord, 76'), Makelele, Vieira, Zidane - Trezeguet, Henry
Angleterre : James - G. Neville, Campell, King, A. Cole - Beckham, Lampard, Scholes (Hargreaves, 77'), Gerrard - Owen (Vassel, 68'), Rooney (Heskey, 77')



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