Brésil : Ancelotti, prolongation éclair
À peine installé sur le banc du Brésil, Carlo Ancelotti s'apprête déjà à inscrire son nom dans la durée. La CBF travaille à une prolongation du sélectionneur italien jusqu'en 2030, bien au-delà du Mondial 2026. Un timing surprenant, qui en dit long sur la stratégie brésilienne.

Carlo Ancelotti n'a encore disputé aucune compétition officielle avec le Brésil que son avenir fait déjà l'objet de projections à long terme. Arrivé il y a seulement quelques mois, l'Italien a rapidement convaincu en interne, moins par des résultats que par ce qu'il incarne. Et derrière cette volonté de le prolonger, selon Marca, c'est une lecture très politique du football de sélection qui se dessine.
Un choix de stabilité plus que de résultats
La précipitation apparente de la Confédération brésilienne s'explique d'abord par un contexte interne fragile. Depuis plusieurs années, la Seleção avance sans ligne directrice claire, ballotée entre intérims, changements de cap et crises institutionnelles. En nommant Ancelotti en mai 2025, la CBF a mis fin à une longue attente, celle d'un entraîneur consensuel, respecté et capable d'imposer une autorité naturelle sans heurter l'écosystème local. Le prolonger avant 2026, c'est envoyer un message clair : le projet ne dépendra pas d'un tournoi, mais d'un cycle.
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Le bilan sportif actuel reste modeste et assumé comme tel. Quelques matchs de préparation, une qualification validée, aucun trophée à juger. Mais aux yeux des dirigeants, l'essentiel est ailleurs. Ancelotti a stabilisé le vestiaire, clarifié les rôles et instauré un climat apaisé après des années de turbulences. Dans une fédération marquée par l'instabilité, verrouiller le sélectionneur avant que la pression du Mondial ne déforme les décisions est vu comme une mesure de protection, presque de prévention.
Rassurer tout le monde
La prolongation anticipée répond aussi à une logique de marché. À l'approche de 2026, Ancelotti aurait inévitablement été convoité, par des clubs européens, par d'autres sélections, voire par un retour en club de prestige, malgré ses propos sur sa volonté de se retirer – il avait affirmé vouloir s'arrêter après le Real. En le sécurisant dès maintenant, la CBF évite une surenchère future et fige un accord jugé encore «raisonnable» financièrement. Négocier avant le Mondial coûte moins cher que renégocier après un éventuel succès.
Mais surtout, le Brésil capitalise sur une image. Avoir Ancelotti sur son banc, c'est déjà rétablir une forme de crédibilité internationale, rassurer les sponsors, encadrer une génération en pleine éclosion et envoyer un signal fort aux jeunes talents appelés à porter la Seleção jusqu'en 2030. Endrick, Estêvão, Vinicius Junior, Rodrygo et les autres savent désormais que le chef d'orchestre ne changera pas en cours de route. Dans cette optique, la CBF ne cherche pas seulement à gagner des matchs mais à acheter du temps.
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