Equipe de France : les nouvelles révélations sur le départ de Benzema avant la Coupe du monde 2022
Jeudi se tenait le procès intenté par Didier Deschamps à Daniel Riolo pour diffamation. L'occasion pour le sélectionneur de l'équipe de France de livrer sa version des faits concernant le départ de Karim Benzema avant le Mondial 2022. Ce vendredi, L'Equipe a apporté de nouveaux éléments.

20 novembre 2022. Deux jours avant le premier match de l'équipe de France à la Coupe du monde, Karim Benzema est contraint de quitter ses coéquipiers. Blessé, l'attaquant s'éclipse au petit matin, laissant place à de nombreuses spéculations. Le Ballon d'Or 2022 a-t-il été poussé dehors par Didier Deschamps ? S'est-il de nouveau brouillé avec son sélectionneur ?
Ce dernier répondra quelques mois plus tard dans des entretiens accordés aux quotidiens Le Figaro et Le Parisien. Il affirme que la blessure de Benzema ne lui aurait pas permis de disputer un match à haut niveau et que c'est le joueur qui a décidé de partir. L'ancien Madrilène a réagi en balançant «Mais quelle audace» sur Instagram, le tout accompagné d'un émoticône représentant un clown. De quoi conforter Daniel Riolo qui affirmait dès janvier 2023 que «Deschamps nous a menti de A à Z» sur le départ de «KB9» . Ces accusations poussent le sélectionneur à l'attaquer en diffamation.
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Deschamps maintient sa version
Le procès avait lieu ce jeudi, et Deschamps s'est présenté avec un objectif clair : revenir point par point sur cet épisode du départ de Benzema. Il a d'abord rappelé les doutes nés dès son arrivée à Clairefontaine : «En arrivant au rassemblement, le 14 novembre 2022, après l'examen médical, le doute que j'avais était persistant. Je suis dans mon rôle d'anticiper et de rappeler un joueur, c'est ce que j'ai fait en rappelant Marcus Thuram au cas où Karim Benzema avait un problème durant le rassemblement.»
Le technicien réaffirme ensuite que c'est le joueur qui a pris la décision de partir. «Je me retrouve face à un joueur effondré et je le comprends. Je fais en sorte de pouvoir le réconforter, discuter avec lui, en lui posant la question : qu'est-ce que tu en penses ? Il me dit : c'est mort. (...) Karim avait déjà décidé que c'était cuit. Je n'ai pas eu de décision radicale à prendre. Il avait déjà pris sa décision. J'avais en face de moi quelqu'un qui était résigné. Moi, perdre Karim Benzema en tant que sélectionneur, vous pensez que ça va me faire sourire ? Il décide de rentrer parce que c'était irrémédiable » , raconte le Bayonnais.
L'échange de messages entre Deschamps et Benzema
Le lendemain, Deschamps se lève vers 9h et apprend que Benzema est déjà parti. «Je lui ai envoyé un message à son arrivée parce que je n'ai pas pu le saluer. Il a répondu 20 minutes après. (...) Pouvoir imaginer qu'il aurait pu être en condition de jouer... J'ai eu des discussions avec Karim après son départ, il était en vacances dans les îles, il était avec sa famille, il m'a dit qu'il se reposait. Quand vous lisez les mots utilisés pour un joueur que j'aurai soi-disant jeté en pleine nuit du camp de base, je ne pense pas qu'il aurait tenu ces mots-là» , a-t-il conclu sur le sujet.
Ce vendredi, L'Equipe révèle la teneur des messages échangés entre les deux hommes. «Bonjour Karim, je sais ton immense tristesse de ne plus être avec nous. Je suis tellement désolé pour toi... Profite bien de ta famille. Tu seras toujours avec nous par la pensée» , envoie Deschamps à son joueur. Ce dernier répondra 15 minutes plus tard. «Triste... C'est dur mais c'est la réalité. En tout cas, je suis de tout coeur avec l'équipe... Courage, détermination, ambition ! Grand bonjour à tout le monde, merci coach à bientôt» , écrit-il, avec un émoticône en forme de coeur. Aucun signe de tension, donc.
Un mensonge sur la blessure ?
Benzema a-t-il ensuite pensé que Deschamps et le staff médical des Bleus lui ont menti, comme l'affirme Riolo ? L'Equipe révèle que le journaliste avait appelé Hakim Chalabi, patron de la clinique Aspetar de Doha, où le joueur a passé ses examens au Qatar, pour obtenir des preuves de ce qu'il avance. «Médicalement parlant, c'est un grade 1 (...) Et on lui a annoncé un grade 2 (...) Il (Franck Le Gall, le médecin des Bleus) lui a menti. Pourquoi ? Je ne sais pas» , affirme Chalabi dans une conversation téléphonique enregistrée dont le quotidien sportif a pris connaissance. Le docteur explique ensuite avoir envoyé l'IRM au staff médical du Real Madrid, qui lui aurait répondu : «Je ne comprends pas pourquoi ils (l'équipe de France) ne l'ont pas gardé» .
Au tribunal, le docteur Franck Le Gall a maintenu son diagnostic. «Ce n'est pas un grade 1, c'est un grade 2 (...) Avec mon expérience, je conviens que c'est deux à trois semaines avant de retourner dans le groupe. (…) La blessure est survenue sur un geste totalement anodin. Normalement, le muscle qui a été touché se déchire sur une frappe de balle. Or, là, c'était sur un appui bénin avec faible intensité» , a-t-il expliqué, avant de livrer sa pensée sur Chalabi : «Chalabi n'est pas vraiment reconnu dans le milieu médical, il n'est pas médecin, il est directeur de clinique. Pour moi, ce n'est pas une référence. Quant à Aspetar, on a l'impression qu'ils ont inventé la médecine. Il y a 50 ans, c'était un caillou, le Qatar.» Rappelons que Chalabi est également le responsable de la cellule médicale du PSG, un club qui a connu des tensions avec le staff médical des Bleus récemment.
Quelle est votre impression sur ce départ de Benzema en 2022 ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...

