Hongrie : la grosse cote à l'Euro ?
Nation majeure du football au milieu du 20e siècle, la Hongrie renaît peu à peu de ses cendres. Portés par une génération talentueuse, les Magyarok pourraient être une des belles surprises de l'Euro.
Il a fallu attendre, mais la Hongrie est enfin redevenue une nation qui compte dans le football européen. Finalistes de la Coupe du monde en 1938 et 1954, quarts de finalistes en 1934, 1962 et 1966, demi-finalistes de l'Euro en 1964 et 1972, les Magyarok ont mis plus de 50 ans avant de retrouver un niveau décent après cinq décennies à enchaîner les déceptions.
Impressionnant contre les cadors
Privée de compétition internationale depuis la Coupe du monde 1986 au Mexique, où ils avaient enchaîné une troisième élimination consécutive dès la phase de poules, la Hongrie va connaître en Allemagne un troisième Euro de rang après un huitième de finale en 2016 et une sortie au premier tour en 2021 dans un groupe terrible avec la France, l'Allemagne et le Portugal. Cet été, le pays le plus titré aux Jeux Olympiques dans la section masculine avec trois sacres en 1952, 1964 et 1968 aura cette fois-ci son mot à dire puisqu'il va débarquer outre-Rhin avec une étiquette d'outsider.
Toujours sous la houlette de Marco Rossi, arrivé en 2018 pour succéder à Georges Leekens, la Trikolór enchaîne les résultats très convaincants. Partis de la Ligue C en Ligue des Nations en 2018-2019, les Hongrois ont réussi à remonter jusque dans la Ligue A et n'ont pas été loin de se qualifier pour le Final Four de l'édition 2022-2023. Dans leur groupe, ils avaient réussi à dompter l'Angleterre (1-0, 4-0), l'Allemagne (1-1, 1-0) et avaient seulement craqué face à l'Italie (1-2, 0-2), terminant avec seulement un point de retard sur la Squadra Azzurra, battue en demi-finales par l'Espagne (1-2).
Rossi sent bien l'Euro
Pour battre cette équipe, il faut se réveiller très tôt. Depuis sa double confrontation complètement manquée contre l'Albanie (0-1, 0-1), en automne 2021, qui l'a écarté de la route pour le Qatar, la Hongrie est quasiment imbattable. Seules l'Italie, donc, et la Serbie (0-1), en amical, ont réussi à prendre le dessus sur les 24 derniers matchs de la sélection. Celle-ci reste sur une série de 13 matchs sans revers depuis septembre 2022, terminant sans aucun problème à la tête de sa poule qualificative pour l'Euro avec 4 points de plus que la Serbie, qu'elle a battue deux fois.
Un temps annoncé dans le viseur de la Nazionale pour prendre la succession de Roberto Mancini, parti en Arabie Saoudite et finalement suppléé par Luciano Spaletti, Rossi avait refusé de rentrer dans son pays natal pour vivre à fond ce périple avec son pays adoptif. «J'ai un contrat jusqu'en décembre 2025, à la fin des éliminatoires de la Coupe du monde. Je pense d'abord à l'Euro. Je veux vivre pleinement et avec passion cette aventure. Nous verrons ce qui se passera par la suite» , affirmait le coach de 59 ans pour Il Giornale en novembre dernier.
Szoboszlai, ça change tout
Il faut dire que le manager italien a de quoi faire avec un groupe plus mûr qu'en 2021 et surtout un changement majeur qui va forcément faire la différence : la présence de Dominik Szoboszlai. Héros de la qualification pour l'épreuve d'il y a trois ans grâce à un but sur le fil face à l'Islande (2-1), celui qui avait manqué le tournoi pour une grave blessure aux adducteurs a retrouvé son meilleur niveau avec Liverpool. Redevenu incontournable, le capitaine hongrois sera l'arme numéro une du double finaliste de la Coupe du monde.
Dans son 3-4-2-1 classique et immuable depuis sa prise de fonction, Rossi, qui a régénéré l'effectif avec les retraites internationales de Balázs Dzsudzsák et Adam Szalai en 2022, pourra aussi s'appuyer sur Willy Orban en défense, le prometteur Milos Kerkez en piston gauche, les expérimentés mais toujours aussi frais Adam Nagy et Rolland Sallai ainsi que la pépite Kevin Csoboth en attaque. La Suisse, l'Allemagne et l'Écosse, les futurs adversaires de la Hongrie à l'Euro, savent déjà à quoi s'en tenir.
Voyez-vous la Hongrie réaliser un bel Euro ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...
