Lyon : Cherki "taulier", est-ce inquiétant ?
Auteur d'une prestation mitigée avec l'Olympique Lyonnais face à Grenoble (2-1) en Coupe de France mardi, Rayan Cherki a sans doute convaincu une partie des supporters, mais pas les observateurs. Notamment Daniel Riolo, lequel s'inquiète de voir le jeune talent être déjà un «taulier» des Gones…
Après une première partie de saison délicate, l'Olympique Lyonnais a retrouvé des couleurs au mois de février, et Rayan Cherki n'est pas étranger à la chose.
Auteur de trois buts et une passe décisive, mais aussi avec une énorme influence sur le jeu de son équipe, le milieu offensif n'a toutefois pas réussi à se montrer décisif face à Grenoble (2-1) mardi en Coupe de France. Après le coup de sifflet final, les avis étaient mitigés concernant sa prestation. Chez les supporters, elle a été plutôt appréciée…
23 ballons perdus contre Grenoble !
Et pour cause. À seulement 19 ans, Cherki a une nouvelle fois démontré toute sa «personnalité» sur le terrain grâce à sa qualité technique. Les supporters retiendront notamment ses 12 dribbles réussis sur 19 tentés, un record pour lui depuis le début de sa jeune carrière. En fin de match, notamment, il aurait pu délivrer une passe décisive après un superbe petit pont sur un défenseur si Moussa Dembélé avait mieux senti le coup. Et pourtant, le talent lyonnais n'a récolté qu'un 5,5/10 de la part de notre rédaction (voir Débrief et Notes ici).
«Simplement moyen» malgré «quelques combinaisons intéressantes», Cherki a surtout été pénalisé par ses 23 ballons perdus, sans oublier ses 11 passes ratées. Et par sa tendance à ne pas lâcher le ballon au moment opportun. À l'image de cette action en fin de match, lorsqu'il a été repris par un défenseur grenoblois après en avoir dribblé deux autres, alors que des coéquipiers étaient démarqués dans l'axe. Tout un paradoxe…
Le paradoxe Cherki
Parfois brillant, parfois décevant, parfois génial, parfois agaçant, parfois décisif, parfois transparent… Ce qui pose la question de son statut : indiscutable, espoir, ou entre les deux ? Pour Daniel Riolo, Cherki «est déjà devenu un taulier, et ça en dit un peu beaucoup sur toute la politique globale du club». «Il croit être un taulier donc il prend la balle et fait 10 touches pour faire la différence tout seul. Il a cette tendance. Il faudra sans arrêt le surveiller, sans arrêt le guider», a poursuivi l'éditorialiste de RMC dans l'After Foot. «Cherki, Juninho (ancien directeur sportif, ndlr) n'en voulait pas pour des raisons de caractère et de comportement. Juninho est parti, et après les bons matchs de Cherki, le contexte fait qu'il a de plus en plus de place dans une équipe de plus en plus moyenne, et qui n'a pas d'animation offensive. Donc un mec qui tripote un petit peu le ballon et qui fait deux bons matchs, ça devient directement un titulaire. Et tu te retrouves avec quelqu'un qui est déjà un taulier, qui se dit qu'il peut faire ce qu'il veut…», a-t-il regretté.
Le talent de Cherki n'est pas remis en cause, mais plutôt l'importance qu'il prend dans un grand club comme l'OL. Quelques années en arrière, un joueur de son niveau aurait-il été indiscutable chez les Gones ? Sans doute pas. «Maintenant, c'est tout pour Cherki à l'OL. Mais il n'est pas encore complètement fini en tant que joueur. Il est même très loin d'être fini dans l'évolution de son QI football. Donc là, tout le monde se retrouve coincé, parce que Laurent Blanc s'en passerait s'il le pouvait», a conclu Riolo. Mais dans une équipe en difficulté, Rayan Cherki a tout de même le mérite de sonner la révolte.
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