L'équipe de France a été méconnaissable lundi face à la Roumanie (0-0), rendant une copie blanche alors qu'une victoire s'imposait pour bien se lancer dans la compétition. La langue de bois étant d'usage, certains joueurs ont estimé avoir plutôt bien démarré l'Euro 2008.

A entendre la plupart des réactions des Bleus après leur piètre match nul (0-0) contre la Roumanie lundi à Zurich, l'objectif initial a quasiment été atteint. Les Bleus n'ont pourtant pas gagné face à l'équipe réputée la plus faible du Groupe C. Ni tiré au but, ni frappé, ni accéléré, ni joué juste techniquement, ni été au point physiquement, ni trouvé le moindre espace ou leader sur le terrain... Et pourtant, «nous ne sommes vraiment pas frustrés. On aurait voulu gagner, bien sûr, mais il n'y a rien de négatif dans ce résultat» , estime Claude Makelele.

C. Makelele – «on a tout essayé»

«On a tout essayé, sur les ailes, dans l'axe, mais on n'a pas réussi à nous procurer des occasions franches.» De qui se moque-t-on ? «On a vu aujourd'hui que l'équipe était solide. On a beaucoup parlé, mais on est tombé contre une équipe roumaine solide en défense. Ils n'ont commis aucune erreur. Ils se débarrassaient du ballon dès qu'ils étaient en danger» , insiste Makelele, auteur de 5 fautes quand dans le même temps, un seul tir cadré a vu le jour à Zurich. Il provenait de Karim Benzema, qui a lui aussi bizarrement déclaré être satisfait de sa performance individuelle du soir.

Les Bleus ont réalisé huit autres tirs, tous hors cadre. 22 fautes, et beaucoup trop de passes à destination de Florent Malouda qui a systématiquement rejoué derrière lui. Un seul des quatre centres du pauvre Willy Sagnol était à peu près ajusté, tandis que de l'autre côté, Malouda n'a jamais trouvé l'espace pour pouvoir en tenter un. Les Bleus ont fait peine à voir. Sans liant, sans âme, sans jus, sans jeu, sans initiative individuelle ni collective. Bref, sans rien. Victor Piturca ne crache pas sur le point pris par son équipe malgré une prestation tout aussi indigne. Mais l'entraîneur a peut-être décelé une vérité importante : «la France n'est peut-être plus aussi forte que par le passé» .