Vingt-sept ans après sa seule participation en Coupe d’Europe, l’AS Nancy Lorraine a réalisé l’exploit de sortir l’un des ténors du championnat allemand Schalke 04 (3-1, 0-1 au match aller) lors du premier tour de la Coupe de l’UEFA. Mais où va s’arrêter la bande à Pablo Correa ? Après un début de saison tonitruant, ponctué par une splendide quatrième place en Ligue 1 avec une seule défaite au compteur en sept journées, l’AS Nancy Lorraine, qualifiée en tant que gagnant de la Coupe de la Ligue, avait rendez-vous ce jeudi avec son histoire lors du premier tour retour de la Coupe de l’UEFA. Opposés au co-leader de la Bundesliga Schalke 04, vainqueur de l’épreuve en 1997, les Lorrains devaient renverser la vapeur face à la formation allemande (1-0 à l’aller), dont le budget est cinq fois supérieur à celui de l’équipe du président Rousselot, pour atteindre la phase de poules. Le stade Marcel-Picot, quasiment plein comme un œuf, croyait fermement à l’exploit de ses protégés et avait évidemment revêtu pour l’occasion ses habits de lumière en présence de l’enfant du pays Michel Platini. Les hommes de Pablo Correa n’ont pas déçu (3-1), réalisant une prestation de haute volée et poursuivent donc leur aventure européenne. Les meilleurs moments et les buts - Sur un corner côté gauche tiré par le maître artificier maison Benjamin Gavanon, le ballon passait devant le but du capitaine Franck Rost. Le Brésilien André Luiz surgissait au deuxième poteau et catapultait d’un plat du pied le ballon au fond des filets (1-0, 18’). - L’ASNL poursuivait sur sa lancée alors que les Allemands accusaient le coup. Sauget débordait sur sa gauche et adressait un magnifique centre pour Moncef Zerka. Ce dernier contrôlait de la poitrine et servait idéalement de la tête Gaston Curbelo, seul aux 6 mètres. L’Uruguayen ne se posait alors pas de questions et fusillait Rost d’un nouveau plat du pied (2-0, 24’). - Juste avant la mi-temps, le meneur de jeu brésilien Lincoln se voyait offrir une belle occasion de réduire le score sur un coup franc à 25 mètres des buts d’Olivier Sorin. Mais le remplaçant de Bracigliano s’interposait avec brio (44’). - Sur un contre rondement mené, Issar Dia, parti à la limite du hors jeu, se présentait seul face à Franck Rost et trompait le portier allemand d’une frappe sèche. - Les Allemands tentaient de réagir et sur une erreur défensive, le Brésilien Marcelo Bordon, seul au deuxième poteau, redonnait brièvement espoir à sa formation en trompant Sorin. Anecdotique puisque ce sont bien les Lorrains qui se qualifient. Ce qu'il faut retenir de la rencontre Dans l’obligation de s’imposer pour se hisser au tour suivant, les Lorrains ont entamé tambour battant cette rencontre, imposant rapidement un pressing de tous les instants aux hommes de Mirko Slomka. Plus agressifs et plus volontaires, ils ont constamment mis sous l’éteignoir la formation allemande sur coups de pied arrêtés. Et sur l’un d’eux, les Nancéiens ont justement ouvert le score. Après avoir doublé la marque quelques minutes plus tard, les partenaires d’un Pape Diakhaté, omniprésent dans les duels, ont poursuivi leurs efforts jusqu’au repos pour tenter d’aggraver encore le score. Au retour des vestiaires, la donne a été différente puisque les troupes de Pablo Correa ont attendu leurs adversaires pour mieux les contrer. Jusqu’à la réduction du score allemande, ils n’ont pas tremblé. Ensuite, ils ont parfaitement résisté aux dernières offensives allemandes. Dans les buts, Olivier Sorin a fait le métier et continue de parfaitement assurer l’intérim de Bracigliano. Solide, la charnière centrale composée de Puygrenier et Diakhaté a imposé sa loi physiquement alors que David Sauget, sur son côté gauche, n’a pas fait d’esbroufe mais a fait preuve d’une grande efficacité apportant sa pierre à l’édifice sur le second but. Dans l’entrejeu, André Luiz a été égal à lui-même, une vraie lessive, rendant les ballons plus propres qu’à sa réception. Benjamin Gavanon, expulsé en fin de rencontre, a été déterminant par la qualité de ses coups de pied arrêtés. Positionné dans un rôle plus reculé qu’à l’habitude, Moncef Zerka a idéalement servi Curbelo sur le second but. L’Uruguayen n’a pas toujours été facile à trouver, mais quelle énergie pour se sortir de l’ornière allemande. Sur les côtés, Kim et surtout Dia ont fait passer une très mauvaises soirée à leur adversaires directs. Virevoltant, le Brésilien a fait étalage de toute sa technique alors que le nouvel international espoir a fait parler sa vitesse et son accélération dévastatrice sur le troisième but. Schalke 04 a parfaitement débuté la rencontre, se créant même la première occasion par l’intermédiaire d’Hamit Haltintop. Bien regroupés autour de la clé de voûte Marcelo Bordon, les Allemands ont parfaitement tenu jusqu’à l’ouverture du score nancéienne. Complètement anéantis par le deuxième but, ils ont mis plusieurs minutes avant de retourner de l’avant et se sont véritablement rués à l’assaut du but d’Olivier Sorin en seconde mi-temps. Le plus souvent avec maladresse. Cette équipe ne respirait pas la sérénité malgré son bon classement en championnat. L’affaire Asamoah (Ndlr : l’international allemand a plusieurs fois été écarté du groupe par son coach, ce qu’il n’a pas apprécié et l’a fait savoir par voie de presse) a indéniablement cassé quelque chose. Le capitaine Franck Rost a tenté de calmer ses partenaires. En vain. L’ancien gardien du Werder de Brême n’a pas grand-chose à se reprocher mais il a quand même trois buts dans la besace. Dario Rogriguez et Lincoln ont été les seuls à surnager de ce marasme. Kuranyi lui n’a été que l’ombre de lui-même comme les frères Altintop. Réaction des protagonistes : Issar Dia (attaquant de Nancy en direct de Marcel-Picot) : "Il y a deux mois, je jouais en Ligue 2 (Ndlr : à Amiens) et là je marque en Coupe de l’UEFA un but décisif face à l’une des meilleures équipes allemandes. C’est incroyable, j’ai du mal à y croire. Depuis mon arrivée, je suis sur un petit nuage et je ne veux surtout pas me réveiller." Cédric Lécluse (défenseur de Nancy en direct de Marcel-Picot) : "C’est génial pour le club, pour la ville, pour les supporters, pour le Président Rousselot qui donne tant de sa personne. Il y a trois ans, on se battait pour ne pas descendre en national et maintenant on sort une grande équipe européenne en Coupe d’Europe ! On est une bande de copains, on a pas de stars dans l’équipe, mais on se bat chacun pour les autres. C’est ça notre force, notre secret !" Pablo Correa (entraîneur de Nancy en direct de Marcel-Picot) : "Il faut vraiment féliciter les joueurs car c’est leur victoire. Ils se sont battus comme des morts de faim sur tous les ballons et on mérite vraiment la qualification même si à 3-1, j’ai senti un peu de fébrilité. Mais c’est normal, ils sont jeunes." Note du match : 14/20 Auteur d'un match maîtrisé, l’AS Nancy Lorraine a sorti le co-leader de la Bundesliga, Schalke 04 (3-1), et parvient à passer un premier tour de Coupe d'Europe pour la première fois depuis 1978. Un véritable exploit de la part du club lorrain, qui écrit une des plus belles pages de son histoire. Coupe de l’UEFA / Premier tour Nancy 3-1 Lille (2-0) Stade Marcel-Picot / Spectateurs : 18 029 Arbitre : Monsieur Eduardo Iturralde González Buts : André Luiz (18’), Curbelo (24’),Dia (69’) / Bordon (79’) Avertissements : Gavanon (43’,90’), Dia (47’), Zerka (50’), Diakhaté (63’), Puygrenier (82’) / Rafinha (13’), Kuranyi (79’) Expulsion : Gavanon (90’) Les équipes : Nancy : Sorin (cap.) – Chretien, Puygrenier, Diakhaté, Sauget – André Luiz, Gavanon, Zerka (Duchemin, 61’) – Kim (Berenguer, 51’), Dia (Biancalani, 85’), Curbelo Schalke 04 : Rost (cap.) – Kobiashvili, Bordon, Rafinha (Asamoah, 46’) (Lovenkrands, 66’), Rodriguez – Ham. Altintop, Ozil (Varela, 77’), Bajramovic, Lincoln – Kuranyi, Hal. Altintop

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