A la recherche d'une pointure en attaque, l'OL a fait signer le Norvégien John Carew. Avant-centre de grande taille, Carew a l'avantage d'être expérimenté et encore jeune. L'ancien joueur de Valence et de l'AS Rome sera peut-être le petit plus qui manquait à l'OL pour figurer parmi les grands d'Europe.

Made in Ligue des Champions

Depuis le départ de Sony Anderson, l'OL cherche un leader à son attaque. En 2003, le nom de Carew était déjà évoqué parmi les pistes du champion de France. Finalement c'est Giovane Elber qui avait été choisi, un choix qui n'a sans doute pas été le meilleur. A la fin de la saison dernière, l'OL s'est donc tourné vers des joueurs plus jeunes : Baros (Liverpool) et Carew. C'est finalement ce dernier qui a rejoint Lyon. Après trois belles saisons en Espagne, à Valence, Carew (qui fêtera ses 26 ans en septembre) n'était pas parvenu à s'imposer à l'AS Rome et s'était exilé en Turquie. L'OL lui donne donc l'occasion de se relancer. Transféré pour 7,65 millions d'euros, Carew a signé un contrat de quatre ans. «J'ai dit dès mon arrivée à Lyon qu'il fallait un autre attaquant, en particulier au centre de l'attaque, explique Gérard Houllier. Quand le jeu est bloqué au ras du sol, il faut parfois tenter de passer par les airs. Carew peut nous y aider et c'est quelqu'un qui fait jouer les autres.» Lorsqu'il était à Liverpool, Houllier s'intéressait déjà de près à Carew.

C'est en 1999 avec Rosenborg que John Carew a commencé à faire parler de lui sur la scène européenne. En Ligue des Champions, Rosenborg brille et Carew marque (5 buts en 12 matchs). L'année où Lyon sombre face au Maribor Teatanic dès le premier tour, Rosenborg termine en tête de son groupe lors de la première phase devant Feyenoord et le Borussia. A l'issue de cette saison, Carew rejoint directement Valence. Dans le championnat d'Espagne, il s'impose rapidement. Il dispute 37 matchs, inscrit 11 buts en Liga. En Ligue des Champions, il qualifie son équipe pour les demi-finales, avant d'échouer en finale, aux tirs au but devant le Bayern d'Elber. La saison suivante sera plus délicate pour le géant norvégien qui ne dispute qu'une vingtaine de rencontres, mais 2002-2003 sonne son retour en forme, disputant 33 matchs de championnat. En Ligue des Champions, avec 5 buts il est le meilleur buteur d'une équipe de Valence qui rate de peu une qualification pour les demi-finales. Mais la belle histoire entre Carew et Valence s'arrête là. Un à un les joueurs qui ont amené le club espagnol au sommet de l'Europe en 2001 sont partis et Carew fait de même. Après une saison un peu décevante à l'AS Rome, il a cherché à se relancer au Besiktas Istanbul.

Un point d'ancrage

«John était l'une des priorités de Gérard Houllier» , explique Jean-Michel Aulas, tandis que Bernard Lacombe souligne les qualités physiques du joueur : «Il n'aura jamais la même mobilité sur ses appuis et la même vivacité pour se retourner face au but qu'un Sylvain Wiltord, mais une fois lancé il est impressionnant.» De par sa taille (1m93) et ses qualités dans le jeu aérien, Carew constitue le parfait point d'ancrage pour l'attaque lyonnaise. Avec des joueurs qui ont le profil pour tourner autour (Govou, Wiltord, Malouda…), Gérard Houllier devrait réussir à bien exploiter sa nouvelle recrue. Capable de jouer en déviation, en remise, Carew sait également conserver le ballon. Au-delà de son gabarit, l'international norvégien (47 sélections) est un joueur véloce et technique. Avec son profil, Carew apporte de la variété par rapport aux petits gabarits de l'effectif lyonnais. Carew n'est pas sans rappeler le Tchèque Koller, qui démonte par ailleurs qu'un grand gabarit peut faire de très bonnes choses avec un ballon dans les pieds. Bernard Lacombe explique d'ailleurs qu'il a remarqué les problèmes que pouvait poser à une défense un joueur de ce gabarit lors d'un match de la République Tchèque au cours duquel il observait Baros. «Je me suis rendu compte du cauchemar que devait vivre un défenseur obligé de se coltiner pendant quatre-vingt-dix minutes un type comme Jan Koller, qui a approximativement le même gabarit que John.»

Les détracteurs de John Carew pourront toujours faire remarquer que l'ancien joueur de Rosenborg, né d'une mère norvégienne et d'un père gambien, n'a guère brillé depuis son départ de Valence. Carew a tout de même réalisé une saison honnête en Turquie (13 buts en 24 matchs), malgré une blessure à la cheville qui lui a fait manquer pas mal de matchs. C'est vite oublier également la qualité de l'effectif de la Roma. Là-bas Carew était en concurrence avec Totti, Montella, Cassano ou encore Del Vecchio. «Si un entraîneur comme Fabio Capello s'est battu pour le faire venir à la Roma, c'est que le joueur ne doit pas être si mauvais que cela» , argumente Bernard Lacombe. Il est évident que ce joueur apportera de l'expérience et du talent à l'OL, en Ligue des Champions et bien sûr, en championnat, à l'image d'un Wiltord sur le déclin dans le championnat d'Angleterre et qui a démontré qu'il lui restait de l'énergie. Carew n'est certainement pas le nouveau Sony Anderson, mais il ne sera probablement pas non plus un Giovane Elber bis.

Ambitieux et motivé

Carew ne pose pas ses valises à Lyon par hasard. Joueur essentiel et star au Besiktas, il veut surtout évoluer dans une équipe capable d'aller très loin en Ligue des Champions. «J'avais envie de jouer dans un club avec de grandes ambitions, je voulais gagner des titres» , précise-t-il pour justifier son arrivée à Lyon. «A Besiktas, j'avais de bonnes relations avec tout le monde, dirigeants ou supporters. J'ai aimé jouer à Istanbul, mais il n'y a pas assez de compétitivité et de grandes ambitions pour gagner quelque chose. Je n'ai que 26 ans et je suis toujours ambitieux. Lyon est assez bon pour pouvoir bien figurer sur différentes compétitions.» Il s'est déclaré «extrêmement motivé afin de contribuer à la réussite de ces nombreux objectifs.» L'ancien joueur de Valence a même l'ambition d'enfiler le costume du grand buteur tant attendu par le club : «Je suis un buteur et compte bien en apporter la preuve ici.»

Pour Carew, «la présence de Gérard Houllier à Lyon est très importante. C'est très bien pour moi de jouer pour lui. C'est attrayant et intéressant pour un joueur d'avoir un tel entraîneur. Nous avions été en contacts avec Liverpool du temps où il en était l'entraîneur mais cela n'avait pas abouti car Valence, mon club, demandait trop.» L'histoire qui unit l'international norvégien à l'OL est ancienne puisqu'il avait déjà rencontré les Gones lorsqu'il évoluait à la pointe de l'attaque de Valence. Il est d'ailleurs très élogieux avec l'OL. «Le championnat de France est très intéressant et c'est très excitant d'avoir la perspective de le disputer. J'avais déjà joué contre Lyon avec Valence en 2000-2001 en Ligue des Champions. C'était l'une des meilleures équipes que nous avions affrontées alors et nous avions disputé la finale cette saison-là.» En attendant de parler français, Carew semble s'être bien intégré lors de la préparation de l'OL, à l'image de la prestation encourageante réalisée contre Dijon, ponctuée d'une tête sur la barre.

Sans être un des meilleurs attaquants du monde, Carew possède des qualités peu communes dans le championnat de France, sans parler de son expérience européenne. Par le passé, il a montré qu'il était capable d'être très bon en Ligue des Champions et dans le championnat d'Espagne. A Lyon, il trouve le cadre idéal pour donner un second souffle à sa carrière.

Nom : Carew
Prénom : John
Né le 5 septembre 1979 en Norvège
Taille : 1,93 m
Poids : 90 kg
Clubs : Rosenborg Trondheim, Valence CF, AS Rome, Besiktas Istanbul, Lyon (depuis juillet 2005).