Toujours aussi nuls ! Les Bleus ont une nouvelle fois déçu au Stade de France en ne parvenant pas à se défaire d'une fringante équipe suisse (0-0). Après un troisième match nul à domicile en éliminatoires, l'équipe de France perd une encore deux points précieux dans la course à la qualification.

Les enjeux de la rencontre

Fini de palabrer, l'équipe de France doit rattraper les points perdus à domicile depuis le début de sa campagne éliminatoire. Car après deux matches nuls face à Israël (0-0) et l'Eire (0-0) au Stade de France, les Bleus doivent à nouveau vaincre dans leur antre s'ils veulent conserver toutes leurs chances dans la course à la qualification. Deuxièmes du Groupe 4, les hommes de Raymond Domenech doivent l'emporter, si possible avec la manière afin d'entamer véritablement une histoire que le sélectionneur augure de plus en plus belle. «Nous sommes impatients de savoir si on avance. J'ai envie de savoir où on est. J'aimerais aller plus vite que la musique. Car je sens que le message est en train de passer. On construit, on progresse. On n'est pas champion du monde, pas encore. Mais on va tout faire pour» assure-t-il dans les colonnes de l'Equipe. Mais si Givet, Dhorasoo et Trezeguet, un temps incertains seront bel et bien sur le terrain, les Bleus devront faire sans Thierry Henry qui ne débutera pas le match, préservé par Raymond Domenech.

Avec un match en moins au compteur et seulement trois points de retard sur l'équipe de France, la formation suisse jouera avec beaucoup moins de pression sur les épaules, son rôle d'outsider lui convenant à merveille. Certes quatrièmes au classement, les hommes de Köbi Kuhn pourraient se contenter d'un nul face à l'équipe de France afin de rester en embuscade. Prenant la rencontre avec beaucoup de recul, les Helvètes espèrent toutefois créer l'exploit à Saint-Denis. «Individuellement, les Français sont plus forts que nous. Aucun de mes joueurs n'aura l'impression d'être le meilleur sur le terrain. Mais on peut avoir un meilleur esprit et une meilleure équipe. C'est ce que je répète à mes joueurs depuis le début du rassemblement. Ils devront être prêts à chaque seconde du match. Car chaque seconde d'inattention peut nous être fatale» .

Les faits marquants de la rencontre

- Première grosse occasion et pour les Bleus ! Sur un corner de Pedretti, Wiltord, au second poteau, remise pour Patrick Vieira. Le capitaine français frappe en force mais est contré par un Suisse (3').

- Les Helvètes ne tardent pas à répondre. Dans le dos de Gallas, Gygax part seul au but mais trouve Barthez sur son chemin. Le portier tricolore sort parfaitement dans les pieds du Suisse et repousse le danger (5').

- La défense française est à la peine ! Excentré sur la droite, Degen distille une frappe limpide des 20 mètres qui oblige Barthez à se détendre et à sortir une superbe parade. Les Bleus ont eu chaud (6') !

- Les Bleus réagissent de belle manière grâce à Dhorasoo qui trouve Giuly à l'intérieur de la surface. Malheureusement pour les Bleus, le contrôle du Barcelonais est un peu trop long ce qui le pousse dans un angle trop fermé pour tromper Zuberbühler qui récupère la balle (10').

- Quelle occasion ! Sur un corner côté gauche, Vieira reprend le cuir de la tête. Son tir est repoussé sur la ligne par un défenseur mais le ballon lui revient dans les pieds. Seul aux 5m50, le capitaine frappe en force mais manque l'immanquable et rate le cadre (22').

- Les hommes de Raymond Domenech prennent peu à peu l'ascendant dans cette rencontre. Toujours à la manoeuvre, Dhorasoo ouvre sur la gauche pour Gallas qui centre à son tour pour Trezeguet, seul au point de penalty. Le Turinois tente la demi-volée mais le cuir échoue dans les bras de Zuberbühler (25').

- Encore une belle occasion pour les Tricolores ! Giuly, sur la droite, centre au cordeau devant le but pour Trezeguet qui voit cependant le ballon s'échapper sans pouvoir l'intercepter (28').

- Les Bleus insistent mais ça ne veut toujours pas rentrer ! Parti dans l'intervalle, Wiltord se retrouve seul devant le portier suisse. Mais Zuberbühler remporte son duel et repousse le ballon du pied (32').

- Après une grosse période de domination française, les Suisses relèvent la tête et font trembler le Stade de France. Sur un coup-franc de Cabanas côté gauche, Boumsong se retrouve sur la trajectoire du ballon et manque de tromper Barthez qui reste vigilant et capte le cuir qui filait dans le soupirail (40').

- Nouvelle frayeur pour les Bleus ! Héritant du ballon grâce à une astucieuse talonnade de Gygax, Cabanas se retrouve seul au point de penalty et tente sa chance. Heureusement pour les Tricolores, Barthez est sur la trajectoire et écarte le danger (42').

- Wiltord est maudit ! Après un superbe une-deux avec Dhorasoo, le Lyonnais récupère le cuir sur le côté gauche de la surface et tente sa chance d'une belle frappe soudaine. Son tir, légèrement enroulé, frôle le montant gauche de Zuberbühler (53').

- Enfin un bon coup-franc pour les Français. Très légèrement excentré sur la gauche, à l'entrée de la surface, Benoît Pedretti tire le coup de pied arrêté. Le Marseillais parvient à contourner la muraille suisse mais le cuir frôle la transversale du portier helvète (62').

- Incroyable raté de Trezeguet ! Après un superbe travail de Wiltord, Trezeguet récupère le ballon au point de penalty. Seul, défait de tout marquage, le Turinois ouvre son pied et tire du plat du pied droit. Mais trop mou, sa frappe trouve les gants du portier suisse (77').

- Zuberbühler encore et toujours ! Suite à un coup-franc de Pedretti mal dégagé, Vieira tente sa chance aux 20 mètres mais le portier suisse prolonge le ballon en corner (86').

La prestation des Français

Conscients qu'il leur fallait vaincre à tout prix, les hommes de Raymond Domenech ont débuté la rencontre avec sérieux, trouvant toutefois sur leur chemin des Suisses bien plus fringuants qu'ils ne l'imaginaient. Il a finalement fallu un bon quart d'heure d'adaptation aux Bleus pour prendre la mesure d'Helvètes bien en place et dont l'organisation tactique les a dérangés. La vague bleue a ensuite déferlé sans pour autant parvenir à faire plier les Suisses. Un manque de réalisme récurrent, une finition déficiente, deux maux qui rongent l'équipe de France depuis plusieurs matches et qui continuent à sévir. Certes les Tricolores ont une nouvelle fois multiplié les occasions. Certes ils ont su créer du jeu. Mais manquant parfois de percussion ou peinant souvent, en seconde période, à mettre du rythme et à emballer le jeu, ils ont une nouvelle fois perdu l'occasion de se détacher dans leur groupe.

Une chose est claire, on ne crachera pas sur la présence de Fabien Barthez, mercredi prochain, en Israël ! Le portier tricolore a en effet sauvé les siens à plusieurs reprises, se montrant qui plus est d'une sécurité essentielle pour sa défense qui peine encore à trouver ses marques. Car si Givet et Boumsong ont bien tenu la baraque en charnière centrale et si Sagnol s'est très bien comporté sur son côté droit, Gallas a montré quelques signes de faiblesse côté gauche. Visiblement mal à l'aise, il a commis quelques erreurs qui auraient pu coûter cher aux siens et a gâché le peu d'occasions offensives qu'il a obtenu. Au milieu de terrain, Patrick Vieira fait toujours la loi. Gravitant autour du soleil (dont les rayons n'ont pas ébloui Zuberbühler à cause, là encore d'un manque de réalisme flagrant), les jeunes étoiles ont livré des prestations inégales. Etincelant en début de rencontre, Giuly s'est ensuite peu à peu éteint, tout comme Vikash Dhorasoo, bien moins performant que lors de son match face à la Suède. Benoît Pedretti a quant à lui livré un match correct, sans plus. Enfin, en attaque, si Sylvain Wiltord a beaucoup fait bouger la défense adverse, il a souffert, tout comme David Trezeguet, d'un manque de réalisme aigu. Rarement, à ce niveau-là, des attaquants internationaux auront vendangé autant d'occasions. Ultra-performantes avec leur club, qu'arrive-t-il aux flèches françaises lorsqu'elles portent la casaque tricolore ?

La prestation des Suisses

Entamant la rencontre sans complexe, les Helvètes ont, dès le début joué le coup à fond. Profitant d'un schéma tactique en 4-5-1 leur accordant un avantage numérique au milieu de terrain, ils ont considérablement gêné les Tricolores qui ont eu du mal à trouver les intervalles en début de rencontre et ont été perturbés dans leur relance. Et loin de se contenter de subir, les hommes de Köbi Kuhn ont réussi à placer quelques belles offensives qui ont mis à mal la défense française. Donnant l'impression de gérer presque «tranquillement» ce résultat nul en deuxième mi-temps, les Helvètes ont ensuite fait preuve d'une relative sérénité, bien aidés par le manque de réalisme français. Devant toutefois leur salut à leur excellent gardien, ils ont fait preuve d'une belle maturité et ont montré qu'il faudrait bel et bien compter sur eux pour la qualification…

«Super» bühler. Si les Suisses n'ont pas à rougir de la comparaison avec l'équipe de France, ils doivent également leur match nul à leur portier, Pascal Zuberbühler qui avait visiblement placé des fils barbelés le long de sa ligne de but. Vigilant, performant, le portier suisse n'a pas failli ! La défense helvète a quant à elle plié sans jamais rompre. Largement mise à contribution durant une bonne partie de la première mi-temps, elle n'a jamais cédé, notamment grâce à Degen (qui aurait pu inscrire le but du jour) et Senderos. Mais c'est au milieu de terrain qu'on a trouvé les joueurs les plus performants. Prenant rapidement la mesure des Français, les milieux de terrain suisses, ont profité de leur supériorité numérique pour déstabiliser leurs adversaires. Et à ce petit jeu, Vogel mais surtout Gygax et Cabanas ont été très forts, organisant de manière très efficace le jeu de leur équipe. Dommage pour la formation de Köbi Kuhn qu'Alexander Frei, peut-être trop esseulé en attaque, n'ait pas pu en profiter… Reste que le Rennais a été un danger constant pour les défenseurs tricolores.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Six. C'est le nombre de points perdus par les Bleus, à domicile, depuis le début des éliminatoires de la Coupe du Monde 2006. Des points qu'il va falloir aller piocher à l'extérieur, et ce, dès mercredi face à Israël. La tâche risque d'être difficile pour des Bleus qui jouent mais ne marquent plus. Certes l'équipe de France profite de la neutralisation de l'Eire et d'Israël pour conserver sa deuxième place au classement, mais à ce rythme, c'est bien devant télévision qu'elle suivra la compétition…

La fiche technique

France 0 – 0 Suisse (0-0)
Au Stade de France Paris 2012
Arbitre : M. De Santis

Avertissements : Vieira (73’)

Les équipes :

France : Barthez – Sagnol, Boumsong, Givet, Gallas – Giuly, Pedretti, Vieira, Dhorasoo (Meriem, 60’) – Wiltord (Govou, 82’), Trezeguet

Suisse : Zuberbühler – Degen, Senderos, Müller, Spycher – Gygax (Henchose, 90’), Lonfat (Huggel, 29’), Cabanas, Vogel, Ziegler (Magnin, 69’)- Frei

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