Samedi soir, l'équipe de France jouera déjà une partie de son avenir face à la Suisse. Défaite interdite pour les hommes de Raymond Domenech qui tenteront d'empocher leur première victoire au Stade de France après cinq matches nuls consécutifs à domicile…

Les enjeux de la rencontre

La victoire sinon rien ! Joueurs, entraîneurs, sélectionneur, médias, tous répètent ces mots comme une litanie depuis plusieurs rencontres. Et pourtant… Deuxièmes de leur groupe, à égalité avec l'Eire et Israël (8 points), les joueurs de l'équipe de France n'ont plus le choix et la semaine qui vient s'annonce décisive. Deux victoires face à des adversaires directs, la suisse et Israël et l'avenir sera allemand. Tout autre résultat risquerait en revanche de sérieusement hypothéquer les chances des hommes de Raymond Domenech de se rendre outre-Rhin en 2006. Mais l'heure n'est pas encore aux comptes d'apothicaire et l'équipe de France compte sur un fond de jeu en partie retrouvé pour se lancer définitivement dans la course à la qualification.

Car les Bleus vont mieux, c'est une certitude, en témoigne le match livré par les hommes de Raymond Domenech au Stade de France le 9 février dernier face à la Suède (1-1). L'envie est de retour, le talent aussi, ne reste plus qu'à retrouver un réalisme qui leur fait cruellement défaut… Car avec seulement deux victoires lors de ses sept dernières sorties (face à Chypre et aux Iles Féroé, sur le même score de 2-0), l'équipe de France n'a pas encore de quoi pavoiser et être totalement rassurée. Aucune défaite certes, mais cinq matches nuls, tous à domicile et surtout seulement six buts marqués sous l'ère Domenech. Les Bleus doivent à nouveau marquer au Stade de France, transformer les nombreuses occasions qu'ils se procurent en buts s'ils veulent enfin renouer avec la victoire.

Quatrièmes avec cinq points, les Suisses restent à trois longueurs de l'équipe de France mais compte un match en moins. La victoire est donc obligatoire pour les Bleus s'ils ne veulent pas voir revenir sur leur pas des Helvètes invaincus dans ce Groupe 4 mais qui restent sur deux matches nuls face à l'Eire (1-1) puis face à Israël (2-2) après des débuts tonitruants face aux Iles Féroé (6-0). L'équipe de Köbi Kuhn semble donc voir les cartes en main lors de la rencontre de samedi soir au Stade de France et peut se contenter d'un nul que joueurs et entraîneurs affirment espérer et considèreraient comme une belle performance.

Les déclarations

Benoît Pedretti, milieu de terrain de l'équipe de France : «On sait qu'on a besoin de continuité et d'être bon sur tout un match. Mais si on fait deux mi-temps comme contre la Suède en sachant gérer nos passages à vide, on passera. Surtout si on est dans un bon jour. Depuis plusieurs matches, on a les occasions et c'est déjà bien ; après le dernier geste, c'est un détail, mais le détail qui fait tout basculer. La victoire on l'attend tous. On veut jouer la Coupe du monde et on veut le montrer» .

Patrick Vieira, milieu de terrain de l'équipe de France : «Les supporters ne sont pas dupes. On peut leur raconter ce qu'on veut, ils se rendent compte que ça va mieux. Ils voient une équipe qui se donne à fond, même si nous avons encore du mal à tout mettre en place. Ils sentent l'envie en nous. Nous attendons tous de voir la suite parce que les premiers matches n'ont pas été très brillants. Mais il y a une progression, tout le monde l'a remarqué» .

Alexander Frei, attaquant de l'équipe de Suisse : «Les joueurs ont changé mais le talent est resté. On n'arrête pas de me dire que l'équipe de France est prenable. Mais depuis quand n'a-t-elle pas perdu ? Cinq ? Six ? Sept matches ? Il faut arrêter avec ça. C'est toujours l'une des cinq meilleures équipes du monde» .

Johann Lonfat, milieu de terrain de l'équipe de Suisse : «Les Français ont encore des petits problèmes. On compte un peu là-dessus. S'ils ne les règlent pas contre nous et qu'on est au top, on réalisera peut-être quelque chose de grand. Sinon on passera à la casserole» .

Les statistiques

3-1. C'est le score entre la France et la Suisse lors de leur dernière rencontre, le 21 juin dernier lors de l'Euro 2004. Une victoire qui avait permis aux Bleus de se qualifier pour les quarts de finale de la compétition.

12. C'est le nombre de victoires helvètes sur l'équipe de France en 33 matches disputés contre les Bleus. Neuf victoires à domicile contre trois à l'extérieur dont la dernière remonte au 11 novembre 1953, à Colombes (4-2).

L'option tactique

Pas de surprise, Raymond Domenech devrait à nouveau mettre en place un schéma tactique en 4-4-2. Peu de nouveautés dans la sélection de l'ancien coach de l'équipe de France Espoirs. Fabien Barthez devrait bel et bien tenir sa place face à la Suisse. Il a en revanche émis quelques réserves quant à sa présence lors du déplacement de l'équipe en Israël, mercredi prochain. C'est en défense que les «bouleversements» sont les plus importants. Si Zebina est toujours dans le groupe et que Boumsong fait son retour après une blessure qui l'avait privé de France-Suède, c'est à gauche qu'on trouvera un petit nouveau en équipe de France, Julien Escudé. Le joueur de l'Ajax d'Amsterdam a été appelé en renfort, William Gallas n'ayant pu arriver que mercredi soir à Clairefontaine et Patrice Evra ayant été déclaré non-apte. Au milieu, autour de la valeur sûre, Patrick Vieira, la jeunesse prend le pouvoir avec Alou Diarra, Rio Mavuba, Camel Meriem et Benoît Pedretti (23 ans de moyenne d'âge). En attaque enfin, Domenech aura le choix puisqu'il pourra compter sur sept joueurs à vocation offensive. Giuly et Dhorasoo (qui se remet progressivement de son hématome au tibia gauche) pourraient faire le relais entre le milieu de terrain et les deux attaquants de pointe qui pourraient être Thierry Henry et son compère, David Trézéguet. Tous deux se sont préparés activement et devraient pouvoir tenir leur place au sein de l'effectif. Raymond Domenech devrait également profiter de la bonne forme lyonnaise de Sylvain Wiltord qui pourrait entrer sur le terrain en cours de jeu.

Côté suisse, Köbi Kuhn disposera d'un effectif relativement complet, seul Hakan Yakin étant d'ores et déjà privé de match pour cause de suspension. En revanche, l'incertitude règne autour de Raphaël Wicky qui a de nouveau ressenti une douleur à un mollet et dont la participation n'est plus assurée.

Les équipes possibles

France : Barthez – Sagnol, Boumsong, Givet, Gallas (ou Abidal) - Vieira, Pedretti - Giuly, Dhorasoo (ou Malouda) - Henry (ou Wiltord), Trezeguet (ou Govou)

Suisse : Zuberbühler - Degen, Senderos, Müller, Spycher - Lonfat, Vogel, Ziegler; Cabanas – Frei, Gygax

Si les Bleus partent favoris de la rencontre, les Suisses, en embuscade au classement, espèrent réussir un beau coup à Saint-Denis face à des Français encore convalescents. Prêts à sauter sur l'occasion, les Helvètes doivent être pris au sérieux par l'équipe de France si cette dernière ne veut pas connaître de nouvelles désillusions…

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