A défaut d'être déjà une machine à gagner, la formation tricolore a enchaîné une deuxième victoire d'affilée, samedi face à la Roumanie. Indéniablement, l'ossature mise en place par Laurent Blanc monte en puissance. Reste que des interrogations subsistent, à commencer par la qualité des deux latéraux d'Arsenal, Bacary Sagna et Gaël Clichy.

Clichy-Sagna, ou l'image d'une France qui peine à déployer ses ailes.

Sans contestation possible, l'équipe de France made in Blanc est en progrès de rendez-vous en rendez-vous. S'il est encore difficile de fixer son niveau exact et sa marge de progression, la nouvelle formation tricolore a un réel potentiel. A l'image d'Alou Diarra, Philippe Mexès et Adil Rami, le collectif monte en puissance, tiré par quelques individualités libérées du poids du passé ou de l'appréhension du débutant.

Toute mesure gardée, on peut donc enfin croire en des lendemains plus heureux auxquels un passé récent ne nous autorisait plus à croire… Malgré cette compétitivité retrouvée, quelques points noirs se dégagent. Bien sûr, il y a le cas épineux de Karim Benzema. A défaut d'être indiscutable, le Madrilène est néanmoins incontournable chez les Bleus. Que manque-t-il à l'ancien Lyonnais pour être un attaquant de niveau mondial ? L'instinct de «tueur» devant le but !

Clichy n'aime pas les fins de matches

Pour Benzema, le salut passe par le travail. Pour d'autres, ce n'est pas certain que cela suffirait. A l'inverse de la charnière centrale Rami-Mexès, les postes de latéraux posent vraiment question dans le onze de Blanc. Pour son troisième match dans la peau d'un titulaire, Gaël Clichy est apparu en progrès. De là à s'installer durablement sur le flanc gauche des Bleus, il y a un gouffre…

«Je suis déçu par ses matches en Bleu. Quand je vois ces prestations avec Arsenal, j'attends plus de lui en sélection», constate simplement le consultant de RMC, Eric Di Méco. L'ancien latéral gauche international est prolongé par le flingueur en chef, Pierre Ménès. «Il perd un point et demi sur son dernier quart d'heure, pendant lequel il commet deux boulettes dont une qui amène la frappe de Sapunaru sur le poteau. C'est dommage car pour le reste, il a été bon», lâche le consultant de Canal+ sur son blog Yahoo.

L'Express : «Sa place est sur le banc !»

Enrhumé sur le but des Biélorusses (0-1), début septembre au Stade de France, le Gunner a donc affiché, à nouveau, certains errements défensifs, encore plus flagrants en fin de rencontre. Trop en l'espace de trois matches (Biélorussie, Bosnie et Roumanie) ? L'Express en est convaincu. «Sur les trois derniers matches, on pense que la place de Clichy est plutôt sur le banc !»

Mais alors qui pour le remplacer ? Deux options s'offrent à Blanc : privilégier la jeunesse ou rappeler la vieille garde. Dans le premier cas de figure, Aly Cissokho, Benoît Trémoulinas et Jérémy Mathieu sont des suppléants légitimes. La seconde option consisterait à redonner une chance à Eric Abidal ou Patrice Evra. Tourné vers l'avenir, le sélectionneur privilégierait probablement la première hypothèse.

Réveillère et le couloir droit s'éveille

A droite, Bacary Sagna n'est pas mieux loti. L'autre Gunner de la défense ne rassure pas davantage que son compère d'Arsenal. Mais, à l'inverse de Clichy, Sagna pouvait se targuer d'évoluer sans réelle concurrence à son poste. Jusqu'à samedi dernier… L'ancien Auxerrois forfait, son remplaçant, Anthony Réveillère, a montré de belles choses. Des centres précis et des dédoublements dans le bon tempo. Tout ce que Sagna ne fait pas ! Est-il désormais devancé par le trentenaire lyonnais pour autant ? Rien ne l'indique pour le moment. Mais entre une équipe de France qui monte en régime et des latéraux qui sont à la peine, l'écart pourrait s'avérer de plus en plus criant…