Espagne : Sonny
Anderson achève le Barça |
Le petit poucet Villarreal
se paie le Barça encore une fois, grâce à Sonny Anderson.
La Corogne piétine et le Réal oublie définitivement
le carton de Séville en dominant Albacete de justesse mais sans
forcer son talent.
Maxifoot concède
une mention spéciale à Juan Roman Riquelme et ne manquez
pas le Prix Citron bien mérité par Jose Maria Villar,
le président de la fédération espagnole.
Villarreal : Un village
où tombent les grands
Villarreal est un
splendide hameau de la banlieue de Castellon qui vit depuis quelques saisons
le doux rêve de la Liga. Coincé entre les montagnes de l'arrière
pays et la "Costa de Azahar", c'est au milieu des orangeraies qu'un important
producteur et exportateur de carrelage appuie sans relâche ce club
modeste qui possède soit dit en passant, un excellent centre de
formation, un des meilleurs d'Espagne en réalité. L'aventure
du Villarreal C.F. en première division s'initia par une
première relégation mais son retour parmi l'élite
s'avère des plus prometteurs. Le club a également mis les
pieds en Coupe de l'UEFA par voie d'Intertoto. Ce petit poucet de la Liga
(la population totale de Villarreal chiens et chats compris ne garnirait
pas la moitié des gradins du Nou Camp) s'offre même un luxe
qui fait bien des envieux : faire plier le grand Barça avec
une régularité déconcertante et ce, aussi bien dans
son petit stade de 18.000 places que dans le gigantesque coliséum
catalan. L'histoire se répétait encore une fois samedi soir.
Sonny Anderson renvoie
le Barça à ses études
Le "Madrigal" accueillait
donc un F.C. Barcelone qui restait sur une série de victoires qui
lui a permis de recoller au peloton de tête de la Liga. Le onze de
Franck Rijkaard devait toutefois se passer des services de la star
Ronaldinho,
toujours indisposé par une élongation qui pourrait même
l'écarter du prochain derby universel : le Barça - Réal
du 6 décembre. Le schéma du technicien hollandais préconisait
de nouveau une défense centrale contre nature composée par
le latéral Puyol et le milieu défensif Cocu.
Rijkaard décalait Xavi vers l'avant et confiait la relance
au tandem Marquez - Motta. L'un et l'autre brillant plus
par leur vivacité en récupération que par les passes
bien ajustées, on ne s'étonnait donc pas d'une première
période où les locaux s'emparèrent de l'initiative.
Des locaux diminués eux aussi par les absences du libéro
Ballesteros,
de l'organisateur Roger Garcia et de l'attaquant
Victor.
Par contre, le coach Benito Floro pouvait compter sur deux éléments
fort stimulés par l'évènement : Sonny Anderson
et surtout Juan Roman Riquelme ; tous deux, souvenons nous, sortirent
du Barça par la chatière. L'argentin appartient néanmoins
toujours au club catalan qui l'a cédé à son adversaire
du jour pour la présente saison.
C'est justement Riquelme
qui à la 39ème minute tirait un corner sur la tête
de Coloccini qui voyait sa tentative déviée par Jose
Mari dans les filets du gardien barcelonais Valdes. Cette gifle
bien méritée réveilla définitivement les catalans
qui entamèrent la deuxième mi-temps avec beaucoup plus d'ardeur.
A la 71ème, un centre en cloche de Saviola permit au virevoltant
Luis
García d'adresser une frappe sèche que ne put bloquer
Reina et Patrick Kluivert se fit un plaisir de pousser le cuir au
fond de la cage. Une égalisation injuste toutefois au vu de la dynamique
générale. Le Barça fut même tout près
de renverser la vapeur mais Kluivert négocia mal un caviar servi
par Xavi ; une action typique où un Raúl ou
un Ronaldo auraient probablement fait mouche... Kluivert vivant
me semble t'il beaucoup plus sur sa plastique et sur son élégance
que sur son impact dans la zone de vérité. Alors que l'on
s'acheminait vers un match nul heureux pour les intérêts barcelonais,
les arrêts de jeu nous offrirent l'oeuvre d'art de la soirée
: un magnifique centre tendu de Belleti au premier poteau aboutissait
sur la tête plongeante du "pistolero" Sonny Anderson qui sonnait
le glas des espoirs catalans. 2 buts à 1 et première défaite
de Barcelone à l'extérieur... chez sa bête noire, le
Villarreal
C.F.
Le Réal et Zidane
au petit trot
Un des grands problèmes
que peuvent rencontrer les galactiques du Réal est de trouver la
motivation nécessaire pour affronter un match du championnat domestique
où le rival se nomme Albacete. Il est même possible que Beckham
ou Ronaldo ne sachent pas situer géographiquement cette belle
localité de la Mancha. Après le carton encaissé à
Séville, le grand Réal avait pourtant tout intérêt
à se racheter devant son public. La visite du nouveau promu était
donc propice pour en obtenir le pardon. La troupe de Queiroz se
présentait au grand complet exception faite de Roberto Carlos, blessé
depuis maintenant deux semaines. La rencontre s'initiait tambour battant
des deux côtés et ce furent les visiteurs qui créèrent
la première occasion par l'intermédiaire d'Aranda
dont la chute en pleine surface laissa curieusement l'arbitre sans réaction.
C'est à la 36ème minute que le Bernabeu entra vraiment dans
l'ambiance. Une belle passe de Zidane vers Beckham suivie
d'un obus télédirigé par l'anglais en direction de
la toile d'araignée en haut à droite du portier Roa ; tout
ceci des 25 mètres (1-0). L'extase de l'assistance dura exactement
une minute puisque Parri égalisait du pied gauche après
un beau mouvement des visiteurs. C'est tard en deuxième période
que les madrilènes scellèrent le destin de la rencontre lorsque
notre Zizou national et demi dieu de ce côté ci des
pyrénées, reprenait de la tête un service de Solari
pour donner la victoire aux blancs (2-1). La formation de la capitale prend
les commandes de la Liga en attendant le verdict du Murcie-Valence disputé
tard en soirée.
Dans les autres rencontres,
nous retiendrons le coup d'arrêt à la belle série de
victoires de l'Atlético Madrid (6). Les hommes de Manzano
tombent sur le terrain de Valladolid (3-1). Triste nul (0-0) entre
Betis
et le leader Deportivo. Belle victoire de Bilbao chez le
Celta Vigo (0-2) qui pense sûrement à son rendez-vous
de Ligue des Champions mercredi prochain. Et enfin, une Réal
Sociedad qui continue de décevoir en Liga puisque le Réal
Majorque s'impose à Anoeta grâce à un but de l'inévitable
Samuel Eto'o. Je précise que la dernière défaite
à domicile des gars de Denoueix remonte à mars 2002.
LE CRACK : Juan Roman
RIQUELME (Villarreal C.F.)
Il est un des enfants prodige
de Boca Juniors et sa migration vers le football européen s'opéra
sans doute vers une destination inadéquate et au moment le plus
inopportun. C'est un Barça plongé dans le doute et digérant
tant bien que mal les effets secondaires de la désastreuse gestion
du président Gaspart, qui acueillit le meneur de jeu argentin la
saison dernière avec un grand handicap initial. Louis Van Gaal,
l'entraîneur en poste à ce moment là, déclara
ne pas avoir réclamé ce type de renfort. Riquelme
broya du noir durant toute la campagne puisqu'il ne disposa que de peu
de minutes au sein du onze "blaugrana". Pire entrée en matière
impossible... Le trident actuel Laporta-Beguiristain-Rijkaard, pressé
par l'urgence, n'est pas enclin non plus à patienter le temps nécessaire
à cette adaptation. La cession à Villarreal fut donc l'option
choisie. Riquelme n'est pas Zidane et ne le sera probablement jamais,
mais voilà un très bon technicien qui sait lire entre les
lignes d'un match et qui brille surtout dans la dernière passe.
Le rythme de jeu européen lui crée de sérieux problèmes
mais attention à lui le jour où ils les aura résolus.
Il fut de tous les bons coups samedi soir face à son ex-équipe.
Riquelme
dirigea le danger vers tous les remparts de la défense catalane
et seul le manque de réussite l'empêcha de s'inscrire lui-même
au registre des buteurs du match.
LE PRIX ORANGE : Luis
FERNANDEZ (Entraîneur Espanyol)
Victoire vitale (1-0) sur
Séville obtenue de haute lutte par les hommes que dirige Luis
Fernandez. Le coach de Tarifa, récemment nommé à
la tête du vestiaire de l'Espanyol de Barcelone obtient 3
points en deux journées alors que son prédécesseur
Javi Clemente en avait totalisé seulement 5 en dix matchs.
C'est de bonne augure pour un historique de la Liga comme l'Espanyol. Pour
l'anecdote, le football nous réserve parfois des surprises de taille.
Séville qui venait de torpiller le Réal Madrid par 4 à
1 vient rendre l'âme sur la pelouse de la lanterne rouge.
LE PRIX CITRON : Jose
Maria VILLAR (président de la RFEF)
Comme si les "affaires" en
cours ne faisaient pas couler assez d'encre : non suspension du Camp Nou
suite aux incidents d'il y a un an, interminable feuilleton du cas de dopage
du basque Gurpegi et enfin douteuse justification de certains comptes de
la fédé, le très discuté président Villar
a mis les pieds dans le plat d'une manière peu élégante
et pour le moins indigne d'un personnage aussi médiatisé.
Lors d'un voyage en Andalousie, il fut au centre d'une querelle avec un
employé de la gare de Huelva, le tout à base d'insultes.
Le premier mandataire du football espagnol fut retenu et interrogé
dans les bureaux de la police locale...
LA POLÉMIQUE :
Nous
signalions un cas similaire le mois dernier. Rappel à l'ordre cette
fois-ci pour Mr Ramirez Dominguez, l'arbitre du Real-Albacete :
le Réal Madrid n'a vraiment pas besoin que l'on omette de siffler
un penalty flagrant en sa défaveur. L'accrochage de Solari sur Aranda
a crevé l'écran.
LA PHRASE DU JOUR :
"Au Réal nous avons... 8 Ballons d'Or potentiels ". Carlos
Queiroz s'en sort comme il peut après avoir estimé devant
les plumes de la Gazzetta Dello Sport que le prestigieux trophée
devraient terminer dans la vitrine personnelle du milanais Paolo Maldini.
La déclaration provoque évidemment l'ire de la presse madrilène
qui revendique à corps et à cris la candidature de Raúl.
Résultats de la
12ème journée :
Valladolid - Atlético
Madrid : 3 - 1
Makukula 20', Zapata
36', Sousa 65' - Musampa 13'
Malaga - Osasuna : 0 -
0
R. Madrid - Albacete : 2
- 1
Beckham 36' , Zidane
80' - Parri 37'
Espanyol - Séville
: 1 - 0
Domoraud 89'
Celta Vigo - Ath. Bilbao
: 0 - 2
Lacruz 57', Iraola 90'
Racing Santander - Saragosse
: 1 - 2
Rebosio (csc) 39' - Alvaro
44', Soriano 84'
Murcie - Valence :
R. Sociedad - Majorque :
0
- 1
Eto'o 17'
Betis - Deportivo : 0
- 0
Villarreal - Barcelone :
2
- 1
Jose Mari 39', Anderson
91' - Kluivert 71'
Classement : R. Madrid,
Deportivo 26 - Valence* 23 - Bilbao 20 - Barcelone, Osasuna, Atlético
Madrid 19 - Valladolid 18 - Racing, Villarreal, Malaga 17 - Séville,
Saragosse 15 - Betis, Majorque 14 - R. Sociedad 13 - Celta Vigo 11 - Albacete
9 - Espanyol 8 - Murcie* 7
Merci à vous chers
lecteurs, nous nous retrouvons jeudi pour l'édition "En Direct de
la Liga"...
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à cet article - Par Jacques Vazquez
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