Trop individualistes, pas assez soudées, les troupes de Raymond Domenech vont dans le mur si elles ne changent pas leur comportement. Pour Zinedine Zidane, les Bleus doivent ranger au plus vite leur ego au placard sous peine de vivre une cruelle désillusion. Le champion du monde 98 n'épargne pas non plus Raymond Domenech, incapable d'instaurer le dialogue.

Zidane n'a pas vu une équipe contre l'Uruguay, mais onze solistes

D'habitude mesuré dans ses propos, l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France, Zinedine Zidane, a mis les Bleus et Raymond Domenech en garde après leur premier match, nul, contre l'Uruguay (0-0). Pour le champion du monde 98, la faute est partagée. Les joueurs sont les premiers responsables. «Le problème, c'est qu'on a vu trop d'actions individuelles. Ils ont voulu faire la différence tout seul, alors que c'est le collectif qui doit ressortir d'un match comme celui-là. Les joueurs doivent se bouger et tout faire pour changer la donne. Il faut que cette équipe arrive à jouer ensemble» , a-t-il averti dimanche soir au micro de Canal+.

Z. Zidane – «aucun joueur ne doit revendiquer»

Contre la Celeste, chaque attaquant a joué sa partition dans son coin, en cherchant à être le sauveur de la France. Mais selon Zidane, les Bleus se trompent d'objectif. L'horizon sera collectif ou ne sera pas. Et certains finiront sans doute par le regretter. «Une Coupe du monde, c'est très court. Certains ne la joueront peut-être jamais plus» , a-t-il rappelé. «Il faut donc mettre son égo de côté et travailler pour le collectif. Ce n'est pas ce qu'on a vu lors du dernier match» , s'est plaint Zidane. «Aucun joueur ne doit revendiquer quoique ce soit. La seule revendication qu'ils puissent avoir, c'est de vouloir apporter quelque chose sur le terrain» , a-t-il poursuivi.

Certains joueurs, dont Franck Ribéry, William Gallas et plus récemment Florent Malouda, ont en effet revendiqué de jouer à tel ou tel poste. Mais les Bleus ne sont pas les seuls responsables de la mauvaise marche de l'équipe. Domenech n'est pas épargné lui non plus par la critique. «Le problème vient peut-être du sélectionneur. En 98, il y avait un dialogue entre (Aimé) Jacquet, l'entraîneur, et deux énormes joueurs, Laurent Blanc et Didier Deschamps, qui sont depuis devenus entraîneurs. C'est ce qu'il faut. Après, le reste suivait» , a expliqué Zidane. Mais y a-t-il dans cette équipe deux futurs entraîneurs à qui Domenech pourrait parler ?