Raymond Domenech a fait son temps, mais il tiendra bien son poste jusqu'à l'issue de la Coupe du monde 2010. S'il ne souhaite pas rompre le contrat du sélectionneur, le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes travaille d'ores et déjà à sa succession. Le nom de Laurent Blanc est avancé.

Une chose est sure désormais : Raymond Domenech ne survivra pas à la Coupe du monde 2010. Après six ans de règne, soit deux de trop selon l'ancien taulier Aimé Jacquet, le sélectionneur de l'équipe de France rendra son tablier après le rendez-vous en Afrique du Sud. «On ne va pas personnaliser le débat, mais sachez que le contrat de Raymond se termine après la Coupe du Monde et qu'il va falloir penser, avant le Mondial et de manière confidentielle, à trouver son successeur. On a plusieurs pistes, mais il faudra que l'homme soit intéressé. Et si c'est le cas, que son club puisse le libérer» , a prévenu le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes dans un entretien accordé à Sud Ouest.

«Immoral» de limoger Domenech maintenant

Escalettes regrette-t-il pour autant d'avoir tenu tête à la vindicte populaire en prolongeant le contrat de Domenech au sortir de l'Euro 2008 désastreux ? «C'eût été la facilité, effectivement, de changer le coach, j'aurais pu être un héros national (sic) en le faisant. On a pris cette décision, pesée pendant des jours et des nuits, après avoir rencontré Michel Platini, Gérard Houllier... C'est une décision que nous assumons mais qu'il a fallu gérer, difficilement, pendant deux ans» , a-t-il reconnu. C'est le moins que l'on puisse dire. Et si ce n'est celui du peuple français, le mental de l'équipe en est encore affecté aujourd'hui. La piètre performance concédée face à l'Irlande laisse à penser qu'aucun progrès n'a été réalisé en deux ans.

De quoi précipiter le départ de Domenech ? «Quand vous faites confiance à quelqu'un, en lui donnant pour mission de vous qualifier, et qu'il réussit, ce serait totalement immoral, maintenant, de lui demander de s'en aller. Il est passé, par la petite porte certes, mais il est passé. En revanche, en cas d'élimination, les choses se seraient passées différemment» , a expliqué Escalettes qui cherche désormais un repreneur. «Bien sûr, Laurent Blanc fait partie des pistes possibles, vous ne me croiriez pas si je vous disais le contraire. Mais il y en a d'autres» , a-t-il assuré. S'il souhaite se réconcilier avec le public, Escalettes aurait tout intérêt à convaincre Blanc, le grand favori des Français pour reprendre le poste.