C'est à l'issue d'une rencontre sans réelle saveur (1-1), ponctuée par une séance de tirs au but (5-4 après huit tirs au but) que Sochaux s'est offert la première Coupe de la Ligue de son histoire.

Les données de la rencontre

Aucune des deux équipes participant à cette finale n'avait encore gagné ce trophée. L'enjeu avait donc son importance, pour deux clubs pour le moins similaires, puisque fondés sur la formation, axés sur le même style de jeu, court, à une touche de balle, proche en championnat (10 points et 3 places d'écart) et actuellement dans un état de forme relativement proche.

Pour le FC Nantes (septième de L1), une victoire dans cette compétition était l'assurance d'une qualification pour la Coupe de l'UEFA, puisqu'en championnat les Canaris semblent distancés pour une accession directe et risqueraient de devoir passer par la Coupe Intertoto. De plus, les Nantais qui paraissaient avoir une équipe taillée pour la coupe, avaient à coeur d'accrocher leur nom au palmarès de la Coupe de la Ligue comme le déclarait Loïc Amisse avant la rencontre sur le site officiel de son club : «Nous sommes là pour lever un trophée.» Au niveau de la composition des équipes, manquaient à l'appel côté nantais, Jérémy Toulalan, Mauro Cetto, Stéphane Ziani, Hassan Ahamada blessés.

Les Sochaliens eux, se présentaient quasiment au complet pour aborder cet évènement avec un esprit de revanche. Seuls Omar Daf et Marcelo Trapasso blessés, ne faisaient pas partie de l'effectif ce soir. En effet, ils avaient perdu cette finale contre l'AS Monaco la saison passée (4-1). Et ont longtemps gardé un goût amer d'inachevé comme l'indiquait Pierre-Alain Frau : «Ça nous est longtemps resté en travers de la gorge» . Les Doubistes ne voulaient donc pas laisser passer cette seconde chance qu'ils s'étaient offerts de remporter une compétition nationale, qui viendrait récompenser une saison très brillante et assurer une place en Coupe de l'UEFA, bien que pour le moment les joueurs de Guy Lacombe soient bien accrochés à leur quatrième place en championnat, qualificative pour l'Europe. Sochaux désirait donc gagner cette finale bien plus pour brandir la coupe que pour se retrouver en UEFA la saison prochaine.

Les principaux faits du match

- Centre contré de Sylvain Armand qui récupère le ballon et adresse un second centre pour Frédéric Da Rocha qui ajuste mal sa tête plongeante. Ca passe au dessus (9')

- Centre de Nicolas Savinaud côté droit pour Grégory Pujol qui se jette pour reprendre de volée du bout du pied et tromper Teddy Richert (1-0, 14')

- Coup-franc sur l'aile gauche de Benoit Pedretti tiré au premier poteau. Belle déviation de Souleymane Diawara de la tête pour celle de Sylvain Monsoreau qui, démarqué au second poteau égalise (1-1, 18')

- Sur un centre en retrait, frappe sans contrôle de Emerse Fae non cadrée (39')

- Corner au premier poteau de Pedretti, la déviation de la poitrine de Jérémy Mathieu manque de tromper Mickael Landreau qui se couche bien et capte le ballon (45')

- 1-1 à la mi-temps, la Coupe n'a pas encore choisi son camp

- Bonne frappe de Pujol qui oblige Richert à se coucher pour se saisir de la balle (54')

- Très belle demi-volée de Pedretti en parfait équilibre. Ca partait bien mais Yépès est sur la trajectoire (63')

- Tir de Savinaud, le ballon flotte et contraint Richert à le boxer (90')

- Fin du temps réglementaire, 30 minutes de jeu supplémentaires pour trouver un vainqueur (1-1)

- Beau mouvement collectif conclu par une frappe de Yapi Yapo, Richert est à la parade (99')

- Ouverture parfaite de Pedretti sur Frau qui croise trop son tir (118')

- Frappe de Da Rocha dans les six mètres et arrêt monstrueux de Richert à bout portant. C'était la balle de match (120')

- Séance de tirs au but :

- Frau qui marque (1-0)

- Quint sur le poteau mais ça finit au fond (1-1)

- Arrêt de Landreau sur le tir d'Isabey (1-1)

- Arrêt de Richert sur Pujol (1-1)

- Mathieu dans la lucarne gauche (2-1)

- Yépès égalise (2-2)

- Pagis inscrit son pénalty (3-2)

- Arrêt de Richert sur Yapi Yapo (3-2)

-Arrêt de Landreau sur Lonfat (3-2)

- Moldovan prend Richert à contre-pied (3-3)

- Diawara au milieu, ça rentre (4-3)

- Armand marque à son tour (4-4)

- Flachez frappe au-dessus (4-4)

- Panencka de Landreau mais Richert ne part pas et se saisit tranquillement du ballon (4-4)

- Pedretti redonne l'avantage à Sochaux (5-4)

- Arrêt de Richert sur Delhommeau (5-4) et victoire sochalienne

La prestation de Nantes

La rencontre est partie sur un bon rythme bien que les deux équipes cherchent avant tout à bien se positionner sur le terrain dans les dix premières minutes. A ce jeu là, c'est Nantes qui prend le dessus et concrétise sa légère domination sur sa première vraie occasion, par l'intermédiaire de Grégory Pujol. L'avantage est de courte durée pour les Canaris qui sont rejoints rapidement par Sochaux et n'ont pas eu le temps de faire douter leur adversaire du jour. Bien au contraire, la tendance s'est inversée et ce sont eux qui sont contraints de procéder par contres. Le 4-4-2 mis en place par Loïc Amisse se montre efficace face au schéma de Guy Lacombe car malgré une possession de balle à l'avantage des Lionceaux, les Nantais tiennent le coup au milieu du terrain grâce notamment à Emerse Fae qui travaille beaucoup et récupère un grand nombre de ballons, dont celui qui amène le but. D'ailleurs, ce sont sur les coups de pied arrêtés que les Nantais ont été le plus mis en danger durant la première période. Comme au début du match, la seconde période démarre en faveur des jaunes qui font bien circuler le ballon et, le conserve mieux mais n'inquiètent pas particulièrement les joueurs de Guy Lacombe. En dehors de cela les Nantais n'ont pas su produire le jeu qui les caractérise durant le temps réglementaire. Sur le plan individuel, il faut retenir les performances de Pujol dangereux sur chaque ballon et auteur du but de son équipe, Armand montant lorsqu'il le fallait et prenant le dessus sur son vis-à-vis, Yépès et Delhommeau très présents sur les attaquants adverses et impeccables dans la relance. Dominateurs au cours des trente minutes supplémentaires, Nantes a utilisé les espaces ouverts par la fatigue mais sans concrétiser et doit s'incliner aux tirs au but malgré un Landreau brillant mais sans réussite sur son propre tir.

La prestation de Sochaux

Au cours du premier quart d'heure, Sochaux a surtout voulu laisser venir son adversaire et procéder par contre-attaques. Cependant, l'ouverture du score rapide par les Nantais a obligé les Sochaliens à être plus entreprenants. Ces derniers n'ont d'ailleurs pas tardé à réagir et ont égalisé grâce à Sylvain Monsoreau seulement quatre minutes après le but de Nantes. Une fois revenus à la marque, on sent les Doubistes plus détendus et ce sont eux qui se montrent dominateurs à partir de cet instant. Guy Lacombe a choisi de faire évoluer ses joueurs en 3-5-2 pour cette finale mais ce positionnement n'empêche pas les défenseurs sochaliens de monter. La preuve sur le but puisque deux des trois défenseurs sont impliqués. Dans cette première mi-temps, même si c'est Sochaux qui finit le mieux, chaque équipe a eu sa période et le score nul à la pause est logique, la partie étant relativement équilibrée. Quelque peu privés de ballon au retour des vestiaires, les blancs développent un jeu long et direct destiné à prendre de vitesse la défense nantaise. En effet, dès la récupération effectuée, les joueurs du Doubs cherchent presque systématiquement Pedretti qui délivre des ouvertures millimétrées. Toutefois, ils ne sont pas dangereux et n'ont pas leur rendement habituel. Individuellement, les prestations à retenir sont celles de Mathieu capable d'accélérer le jeu, Frau très actif et Diawara irréprochable défensivement. Au cours de la prolongation, les Sochaliens ne gagnent plus les duels et même si les deux équipes sont fatiguées, ce sont eux qui semblent le plus en difficulté. Et bien qu'ils soient les plus éprouvés physiquement les Lionceaux réussissent à rester solide en défense jusqu'à la séance de tirs au but qui tourne finalement en leur faveur grâce à un Richert carrément exceptionnel.

Conclusion

On attendait un match de qualité aux vues du jeu proposé par les deux participants depuis le début de la saison mais finalement cette rencontre n'aura pas déchaîné les passions. Et malgré une prolongation plus intéressante, cette finale de Coupe de la Ligue ne restera pas dans les annales sauf pour Sochaux nouveau vainqueur de cette compétition, qui aura dû avoir recours aux tirs au but pour s'octroyer cette victoire.

La fiche technique :

FC Nantes - FC Sochaux : 1-1(4-5, t.a.b) (1-1)
Stade de France
78 000 spectateurs environ
Temps ensoleillé, terrain souple
Arbitre : M.Garibian
Buts : G. Pujol (14’), S. Monsoreau (18’)

Nantes : Landreau (cap) - Delhommeau, Gillet (Guillon, 71’), Yepes, Armand - Da Rocha, Fae (Yapi Yapo, 86’), Berson, Savinaud (Quint, 116’) - Pujol, Moldovan

Sochaux : Richert - So. Diawara, Flachez, Monsoreau - Raschke, Mathieu, Pedretti (cap), Oruma (Isabey, 61’) Paisley - Frau, Santos (Pagis, 95’)